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Voilà un livre qui m'intéressait et faisait donc partie de mes choix lors de Masse critique non-fiction sur Babelio. Quand je l'ai eu entre les mains, aïe aïe aïe !.. 415 pages, et c'est écrit tout petit… Dès la préface je me suis dit que lire ce livre allait être un sport de l'extrême car Camille Logoz la traductrice parle de propos alambiqués, de métaphores inattendues, de longues phrases qui demandent à être dépliées et remontées… j'ai pensé que j'allais souffrir ! Me voilà donc partie à l'assaut d'un Everest littéraire ! Mais comme "la colère est au coeur de Femmes sous surveillance", à priori ce livre était fait pour moi qui suis très en colère depuis toujours contre le machisme, les gestes déplacés, les vannes sexistes et le manque de considération envers les femmes trop souvent. Je suis même en colère contre les femmes qui cautionnent et entretiennent les hommes dans leur confort misogyne.
L'autrice prend comme référence la Suisse, et c'est logique puisque c'est son pays. Mais alors du coup on peut se demander si ça a un intérêt pour une française… mais en fait oui, car à part le type d'emplois et le montant des salaires, le sort des femmes est grosse modo le même. Seulement voilà, ce livre a été écrit en 1958 donc pas vraiment d'actualité mais en même temps on a l'impression de ne pas avoir beaucoup avancé sur certains points.
Iris von Roten nous offre un panorama extrêmement détaillé des métiers sous-payés et réservés aux femmes tant qu'ils n'offrent pas un certain prestige car là, les hommes se les approprient : soignante vs médecins, aide-comptable vs expert-comptable etc... et que dire de l'Église où les femmes ne sont que des sous-fifres ??? bien sur ça peut sembler caricatural vu de notre époque où heureusement les choses ont évolué. On apprend par exemple que jusqu'au XIXÈME siècle, s'occuper des malades était mal considéré et était souvent confié à des prisonnières sans aucune compétence. Euh… tu m'étonnes que le taux de mortalité était élevé.
Sa vision de la société envers les femmes est très crue et directe. Elle nous détaille l'oppression juridique et économique des femmes, ne parle pas d'époux mais de pourvoyeur conjugal.
Ce livre est une liste exhaustive et totalement révoltante des injustices perpétrées envers les femmes ainsi que les raisons de ces injustices. Tout cela revient à une forme de violence. Ça va de la vie professionnelle à "l'absurdité" d'un désir d'épanouissement sexuel ainsi que la maternité où le droit des femmes c'est de n'en avoir aucun envers leur progéniture, en passant par la "légitimité" du harcèlement dont bénéficient les hommes envers les femmes. D'ailleurs, la seule utilité des femmes est de faire des enfants et de s'occuper de tout dans la maison. Heureusement que les métiers autrefois interdits aux femmes leur sont devenus accessibles de même que les études supérieures, la politique, ainsi que le choix d'enfanter ou non, mais avant tout le droit d'exister et de faire ses propres choix sans l'aval d'un homme, qu'il soit le père, le mari, le frère. Mais comme l'histoire est un éternel recommencement, il faut espérer que ce qui est acquis le restera, même si on sait bien que tout peut être remis en cause tout le temps.
J'ai découvert que la Suisse n'est pas le pays lisse et respectueux que je croyais. En effet, des lois extrémistes et arbitraires qui visaient à réduire les femmes au rang de domestiques conjugales, de majeure irresponsables, existaient bel et bien, comme ailleurs. En tout cas dans les pays démocratiques, où refuser le droit de vote à un individu c'est le réduire à rien, le considérer comme quantité négligeable.
Ce livre est très intéressant car on voit le chemin parcouru. Néanmoins j'ai trouvé que Iris von Roten s'appesantissait trop sur les multiples sujets d'insatisfaction que les femmes sont en droit de constater - même si c'est légitime - car elle revient sans cesse appuyer là où ça fait mal, se répète souvent, sans doute pour bien marquer les esprits mais c'est trop à mon goût. Ce livre aurait pu être plus concis pour plus d'efficacité je pense, car j'ai trouvé un peu dur d'aller jusqu'au bout. Et pourtant je la comprends tellement, en 1958, et avant, la vie des femmes était inacceptable car totalement inéquitable.
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