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Le genre du polar est bien établi dans la littérature française, celui de la fiction politique nous est moins familier, même si certains auteurs s’y sont consacrés avec un certain succès, tels Marc Dugain. Henri Vernet, journaliste politique, a tenté une synthèse des deux genres dans Article 36.
Le roman commence par la proclamation de l’état de siège en ce début de janvier 2020. La France est submergée par une vague d’attentats terroristes, et elle ne parvient toujours pas à résoudre les problèmes de fond qui se posent au pays depuis plusieurs décennies : insécurité, chômage, banlieues en déshérence. Le président de la République, Cardignac, fait appel à un général, Gerfaut, pour la mise en œuvre de cette Mesure. Ce général aurait contribué à sauver des Yézidis durant le conflit en Irak et en Syrie. Il peut faire penser au général de Villiers, entré en conflit au début du quinquennat avec le président Macron , à propos du budget des armées .
D’autres personnages peuvent nous rappeler des figures médiatisées ou plus cachées : Delphine Salgado, conseillère à la Communication du Président, Tancrède, compagnon de la précédente, avocat. Charles Brissaud est Premier ministre, en proie à « l’enfer de Matignon. Alice Valbergues, très influente auprès du Président Cardignac est la femme de l’ombre, l’éminence grise. Il y a beaucoup de qualités dans le roman d’Henri Vernet : une restitution minutieuse, très fouillée du fonctionnement des institutions policières, sécuritaires et militaires de la France. On se croirait parfois dans un épisode du Bureau des légendes, série culte.
La dimension des personnages peut nous séduire, également. Henri Vernet les dépeint avec humanité, en nuances, en soulignant aussi leurs illusions, surtout celles de Delphine Salgado, qui finira par rompre avec le Président Cardignac. On est saisi par d’angoissantes interrogations qui ne manquent pas de sourdre à la lecture de ce roman : est-ce vraiment une pure fiction ? Ne sommes-nous pas menacés par des tentations antidémocratiques ? Sans doute, mais c’est le signe que le récit a atteint son objectif : faire toucher du doigt un certain état du pays, peindre avec force détails le fonctionnement des institutions, et exposer une intrigue qui nous tient en haleine jusqu’au bout de ce roman. A recommander.
Après la lecture de ce livre qui ne manque ni d'humour ni de références sérieuses il n'y a aucun doute la drogue la plus légale c'est bien le pouvoir c'est aussi celle qui rend le plus accroet le plus fou ! Très peu s'en sortent, tous sont déconnectés de la réalité et nul n'a conservé son âme !
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