"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Le fils de la veuve » est ma belle lecture de ce début mai. Venu du Canada, ce roman avait tout pour me plaire et ne m’a pas déçue un instant. Son histoire, ses personnages et son écriture m’ont vraiment embarqué.
1917. Mary et William Moreland vivaient en ermites dans une cabane avec leur fils de 12 ans, Jack, jusqu’au décès brutal de Mary. Moreland confie alors temporairement l’enfant aux soins d’Emelia Cloud, religieuse et amie de Mary, qui va l’aimer de façon obsessionnelle. Moreland retourne à sa vie d’avant, voleur notoire, errant de ville en village, en Alberta et dans les États du Midwest, dans le but d’amasser un pécule conséquent pour assurer l’avenir de Jack. Le garçon doit alors affronter de longues journées et de longues nuits, seul, à l'exception des brutes de l'école et des livres interdits de la bibliothèque d’Emelia. Alors qu’elle cherche à le « civiliser », surveillant son éducation, son langage, modifiant son habillement, allant même jusqu’à lui changer son nom, Jack lui rêve de revenir dans sa cabane, au fond des bois. Lorsqu’il se libère enfin, il emporte avec lui quelque chose que la religieuse est déterminée à récupérer.
Une splendide fresque familiale sur fond historique, aux relents de western et de nature writing, fortement axée sur les personnages. Jack, Moreland et la religieuse sont fascinants, chacun pour des raisons différentes (ça me titille de vous en dire plus mais parait que spoiler est interdit). Les seconds rôles ne sont pas en reste. Le casting - y compris le casting animalier - est juste parfait.
Roman des solitaires - orphelins, hors-la-loi, marginaux, mal-aimés – « Le fils de la veuve » profite de majestueuses descriptions des montagnes Rocheuses et de sa faune, tout en nous faisant découvrir un petit bout d’Histoire. Alors que le conflit mondial se déroule au loin, des prisonniers de guerre sont internés à Banff. Ces hommes sont mis au travail sur toutes sortes de chantiers, dont la construction de routes. La guerre est soudain moins abstraite.
A noter que le précédent roman de l’autrice, « La veuve », était centré sur le personnage de Mary. Pas besoin de l’avoir lu pour profiter pleinement de celui-ci.
Traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
Mary Bolton, veuve de fraîche date -et par sa main- est obligée de fuir pour échapper à la vengeance de ses beaux-frères, une paire de jumeaux, immenses et roux, prêts à tout pour la châtier. Dans sa robe de deuil et munie de sa seule bible, elle va parcourir le Grand Nord canadien, dans une fuite éperdue à travers les Rocheuses enneigées. Cherchant la paix, se cherchant elle même, "La veuve" trouvera sur son chemin des gens pour l'aider, la force nécessaire pour s'en sortir et le courage de faire face à son destin.
On sait qu'elle fuit. On sait pourquoi et on sait devant qui. Mary Bolton a tué son mari, ses beaux-frères veulent sa peau, normal! Mais très vite, elle apparaît déterminée certes, mais aussi fragile, terriblement seule et bien sûr la question se pose : pourquoi ce crime? Son mari était-il une brute épaisse qui la battait ou Mary est-elle une folle sanguinaire qui a tué pour le plaisir?
Par petites touches, Gil ADAMSON va revenir sur le passé de Mary, de son enfance à son mariage, racontant ses joies, ses peines, ses espoirs et toute cette tristesse qui a fini par muer en colère froide. le meurtre de son mari, dernier acte d'un drame intime, la précipite sur le chemin de la quête de soi. Son aventure la mène dans une nature hostile, un décor de montagne spectaculaire, un froid polaire. Là elle rencontrera le "voleur des crêtes" qui un moment partagera son lit et qui n'est qu'un des personnages hauts en couleur qui émailleront son parcours, avec un pasteur qui construit tout seul une église dans un village de mineurs oublié de tous, un nain contrebandier et d'autres plus discrets mais tout aussi providentiels.
La veuve a-t-elle légitimement tué son mari? Saura-t-elle échappé à ses poursuivants? Finira-t-elle au bout d'une corde pour son crime? Pour le savoir, il faudra lire cette épopée aux saveurs de western qui tient aux tripes de bout en bout, de courses folles en moments de répit. A lire avec la peur au ventre et le goût de l'aventure.
Quelle idée d'être une femme avec un tel caractère ! Excellent livre, très original, tout en force et en rebondissements. Les personnages croisés, les paysages traversés, tout sur sa route nous durcissent à nous aussi le caractère !
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