Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Sépia, Puce, Cachalot, Crapot, Poulpe, Corbin, Crabotin et les autres ont été récupérés par le capitaine.
Parias, laissés pour compte, damnés, l'équipage de pirates du Carcoma s'unit autour d'un serment : oublier leur vie d'avant et ne jamais remettre pied à terre.
"Sans plus jamais passer par aucun port, je vivrai et mourrai en mer. La terre, c'était hier et hier n'est plus. Je suis né du sel, et au sel je retournerai..." est leur credo.
Puce pleure son frère parti de la fièvre et l'ambiance est morose.
Sépia, en vigie et saoule comme une outre, pique du nez et ne voit pas les récifs ! Craaaac, le Carcoma s'échoue, heureusement sans trop de dommages.
Tandis que le Capitaine s'éloigne en bougonnant de devoir fouler la terre ferme, Sépia fait une drôle de découverte. Un éclat lumineux dans l'eau qu'elle va remonter à bord.
Le Capitaine, lui aussi, remonte à son insu une présence.
Tout va être remis en question rapidement, le serment devenant malédiction !
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Un récit de pirates pas comme les autres.
Ils ont tous leur secret que nous ne connaîtrons pas pour la plupart, inavouable, honteux, dramatique.
Des vies brisées rassemblées sur un bâtiment sombre de désespoir, choisissant de vivre au ban, en marge d'une société qu'ils ont meurtrie ou qui les a meurtris. Une famille recomposée abîmée.
Mais quand la lumière réapparaît dans leur pénombre solitude, alors tout réapparaît avec elle, et les remords, et le goût et la vue... Et la vie !
Mais certaines âmes sont trop sombres pour remonter jusqu'à la chaleur et la lumière, et elles ne veulent pas que cela change. Alors que d'autres se révèlent.
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Andrés Garrido use de métaphores mythologiques, comme la sirène ou le kraken, en en donnant une version quasi Lovecraftienne ronde et expressive.
Mais aussi le don de la vie, la maternité, l'espoir, la rédemption et le pardon qui viendront alimenter ce récit plein de caractère.
Les personnages sont extrêmement touchants, attachants, dans leurs interactions et dans leur solitude.
Quant au dessin il est somptueux, sombre et mouvant, plein de vivacité et de rondeur.
J'adore !
C'est un joli coup de cœur !
Sépia, Crapot, Puce et les autres.... Ils forment un équipage de vermines abîmées par la vie... Ils sont sur le Carcoma, un navire de pirates dirigé par un capitaine alcoolique et déprimé. Ils ont tous porté serment. En mer ils mourront. Mais lorsque leur bateau s'échoue accidentellement sur une île déserte, ils vont faire une découverte qui va changer la vie sur le Carcoma. Et leur destin.
Après la trilogie Love,love,love avec Kid Toussaint (Dupuis), Andrès Garrido propose son premier album en tant qu'auteur complet. Il crée un récit original, sorte de combo entre Alien et Les révoltés du Bounty ! La découverte d'un œuf abritant une créature mystérieuse va totalement bouleverser le serment scandé au quotidien sous la pression d'un capitaine qui perd pied jour après jour.
A ce récit très incarné, Andrès Garrido ajoute des ambiances graphiques très réussies. Une belle galerie de personnages, un spectre de couleurs restreint pour des atmosphères sombres et mystérieuses, des scènes d'actions impactantes, le tout dans un style qui n'est pas sans rappeler Christophe Blain. Sans parler de l'écrin, très beau, lui aussi !
Carcoma est une lecture prenante, qu'on ne lâche plus une fois entamée. Pas tout à fait un coup de cœur mais sans aucun doute une découverte marquante de ce mois de février !
C’est au coeur d’une mer très agitée que commence l’histoire de ce navire. Un navire dans lequel cohabitent des pirates reunis autour du même serment : ne jamais remettre un pied sur terre. À bord du Carcoma, ils obéissent à leur capitaine et se parlent peu. Chacun a ses secrets. Tout cela va éclater quand une mystérieuse créature rejoint l’équipage.
La bande dessinée dense d’Andrès Garrido se déploie dans des tonalités sombres. Du gris, du vert, du marron entourent les personnages étouffés par leur solitude et rongés par un passé douloureux. La profonde tragédie qui habite les personnages que ce soit le capitaine ou Sépia, seule femme de l’équipage, se propage sur le bateau et dans toutes les situations vécues et subies par les êtres. Ces hommes et cette femme sont enfermés sur le Carcoma. Ils mangent mal. Ils n’ont aucun espoir de lumière dans leur quotidien. Leur navigation se fait à vue. Ils portent en eux une part de brutalité qui empêche toute interaction et toute relation, jusqu’à l’arrivée de cette créature. Celle-ci par sa lumière, par son innocence, ramène de la joie et de l’espoir dans le coeur des membres de l’équipage. Une couleur claire apparaît alors dans les planches de la BD. Elle s’illumine. Mais le capitaine veille et ne veut pas entendre cette joie s’exprimer.
Cette bande dessinée est un voyage au bout de la douleur. La densité du dessin, le charisme des personnages en font une lecture passionnante. On est happé par les secrets et le mystère qui entoure chaque recoin du bateau. Pourquoi ces êtres se sont-ils éloignés du monde du vivant ? Pourquoi ont-ils choisi de vivre dans ce navire du purgatoire ? Toutes ces questions hantent le récit et les couleurs se confrontent dans une grande intensité romanesque. La tragédie transparaît dans tous les destins de cette bande dessinée.
L'épopée fantastique d'un navire tourmenté
Au scénario et au dessin de "Carcoma", Andrés Garrido, jeune bédéaste espagnol, dont c'est le premier ouvrage.
Le décor de cet album fantastique est un vieux bateau qui vogue sur les mers et ne doit s'arrêter dans aucun port.
À son bord, une troupe de matelots - aux noms quelques peu étranges -ayant fuit sa vie à terre pour y trouver refuge auprès d'un capitaine rattrapé par sa folie.
Les jours passent, chacun semble dépérir dans ce voyage sans fin. Tous ont prêté serment. Ils sont ainsi liés à ce navire, sans possibilité d'en partir. Mais voilà qu'une étrange créature marine lumineuse apparait, que le doute et le chagrin s'insinuent au fil des pages. La tension monte : la folie grandissante du capitaine pourra-t-elle être contrée ?
Il en ressort un album dans lequel la résilience est un au coeur du récit, la possibilité pour chacun de tenter d'aller de l'avant quand on a touché le fond. C'est le cas notamment de Sépia, femme de cet équipage, au passé plus que douloureux et qui parcoure les flots submergée par sa culpabilité.
Graphiquement, malgré quelques cases un peu difficile à appréhender, Garrido offre une atmosphère déroutante et poétique. La colorisation dans des tonalités parfois poisseuses s'adapte parfaitement à ce conte fantastique.
Merci aux Editions Dupuis et à NetGalley pour cette découverte.
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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