Jabari est un enfant plein de volonté, de rêve et d’envie. C’est beau de voir ce garçonnet se lancer dans une nouvelle aventure. Et comme toutes les aventures, il y a des obstacles, extérieurs et intérieurs. Dans cet album, Gaia Cornwall se concentre sur les préoccupations de Jabari. L’histoire se construit en deux parties : le rapport entre Jabari et sa peur, puis Jabari et l’acte joyeux de se lancer. Oui Jabari finira par plonger, par sauter. Mais pour ressentir la joie de cette sensation de la volonté accomplie, il faut passer par le trac et la peur. On voit alors cet enfant hésiter, attendre, se réfugier dans des prétextes comme tout être. Son père porte sur cette situation un regard tendre et encourageant. Aucun jugement ne s’exprime par les mots ou les attitudes. Il y a alors ce que l’enfant, Jabari, doit affronter seul, ce qu’il doit surmonter. Son père lui dit justement que c’est normal d’avoir peur. C’est même peut-être ce qui fait qu’on est humain. Quand Jabari a apprivoisé sa peur, alors il peut monter. On découvre alors un autre point de vue sur cette piscine, sur la ville. Cette évolution de regard est vraiment intéressante car elle illustre ce fameux lâcher prise. Jabari peut regarder au loin et sentir les possibilités de la situation.
Par les couleurs, Gaia Cornwall dessine une histoire avec un réalisme doux. A cette ambiance générale, elle apporte de la texture à ses illustrations. Parfois les pages sont sur fond blanc. A d’autres moments, il y a des murs recouverts de nombreuses nuances d’une même couleur, des immeubles faits de morceaux des papiers et de textes. Alors l’imaginaire, le courage, l’aventure prennent vie par ses petites touches. Cela accompagne l’évolution de l’enfant, la peur surmontée et l’arrivée de la surprise. Jabari est surpris d’avoir affronté cela. C’est une surprise joyeuse qui redonne des forces et de l’espoir.
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