"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ah ! Que je suis contente d'avoir mis la main sur un nouveau récit de Ferdinand von Schirach.
J'ai énormément apprécié la qualité de ses nouvelles, tant pour l'écriture, factuelle et concise à souhaits, que pour les dénouements parfois astucieux voire machiavéliques des Crimes, la façon de démasquer les Coupables ou la justesse de la Sanction appliquée !
J'appréhendais un peu d'être déçue par un ouvrage plus long ! Mais que nenni ! Les 160 pages sont le juste nécessaire au récit de l'affaire !
Hans Meyer, un riche industriel octogénaire est assassiné par un inconnu qui s'est présenté comme journaliste dans sa chambre de l'hôtel Adlon à Berlin.
Son forfait accompli, couvert d'éclaboussures sanglantes, le talon d'une chaussure abîmé par les coups portés sauvagement au visage de la victime, il demande à ce qu'on appelle la police, et l'attend sagement, assis sur une banquette du hall.
Un jeune avocat, Caspar Leinen, est commis d'office. Ce sera le premier procès d'assises, mais Fabrizio Collini refuse de s'expliquer sur les mobiles de ce crime.
Quand il découvre l'identité de la victime, Leinen essaie de se faire récuser : il a bien connu la famille Meyer, son meilleur ami d'enfance, petit-fils de la victime, l'a beaucoup invité dans les différentes résidences familiales , il a beaucoup côtoyé Hans Meyer qui lui a appris à jouer aux échecs.
Faisant fi des offres mirobolantes qui l'invitent à laisser tomber l'affaire, Caspar Leinen débusquera les évènements anciens qui ont conduit Fabrizio Collini à accomplir son forfait, et à obtenir une justice.
Un roman extrêmement bien écrit, où l'auteur évoque sans pudeur, ni pathos, les événements tragiques de la fin de la seconde guerre mondiale et nosu éclaire sur des spécificités de la justice allemande.
Un excellent oouvrage d'un auteur qui n'écrit malheureusement pas assez à mon goût !
12 nouvelles sur la justice, 12 nouvelles sur la morale, qu'est-ce qui est bien ? qu'est-ce qui ne l'est pas ?.
Derrières ces chroniques judiciaires, certaines manifestement inspirées d'histoires vraies, il est surtout question de problèmes humains complexes, de souffrances, de parfois seulement de "pas de chance".
Chaque nouvelle laisse le lecteur dans un abîme de questionnement.
L'écriture est chirurgicale, réaliste, nostalgique et pleine d'humanité.
Cela dit, cette lecture me conforte dans le fait que les nouvelles, ce n'est pas pour moi. C'est trop court pour rentrer dans la psychologie des personnages, pour s'attacher voire se projeter. C'est confirmé, je préfère les pavés.
Tour à tour cruelles ou ironiques, chacune des histoires qui composent ces douze nouvelles sont d’une redoutable efficacité. Pas étonnant lorsqu’on découvre que leur auteur, Ferdinand Von Schirach, a été un avocat pénaliste de renom. Il s’y entend pour nous décrire avec minutie la machine judiciaire, que ce soit du point de vue d’une jurée dans « « La jurée », et qui évoque les violences conjugales, ou bien le parcours de Seyma, la jeune avocate de Subotnik » obligée de défendre un proxénète à la tête d’un important réseau de prostitution. La cruauté existe aussi du côté des enfants, comme Tom et ses copains qui lapident par jeu un pauvre aveugle surnommé « poisson qui pue ». C’est avec une pointe d’ironie que l’auteur nous parle de l’amour d’un homme pour sa poupée Lydia, amour passion qui va le pousser à la violence.
Ce sont tous les travers, les vices et la cruauté de notre humanité que décortique Ferdinand von Schirach avec la précision et le tranchant d’un scalpel. Il démontre aussi les limites de la justice qui, parfois, laisse échapper un coupable ou bien s’acharne sur un innocent.
Toutes ces histoires à la trame psychologique tendue sont à la fois troublantes, inquiétantes et plaisantes à lire
Avocat depuis 42 jours à peine, Casper Leinen est commis d'office pour défendre Fabrizio Collini qui vient d'abattre Hans Meyer, un industriel allemand dans la chambre 400 de l'hôtel Adlon à Berlin. Immédiatement deux problèmes se posent à lui : d'une part son client refuse d'expliquer son geste et d'autre part, il connaissait très bien la victime qui était le grand-père de son ami d'enfance, décédé prématurément. La loi l'obligeant à rester sur l'affaire, il entreprend de tout faire pour percer l'énigme de ce crime odieux. Hans Meyer était un honnête homme, à la tête d'une entreprise prospère, un homme sans histoires. Quant à Fabrizio, il est inconnu des services de police et avait jusque là mener la vie tranquille d'un émigré italien venu gagner sa vie en Allemagne. Alors pourquoi ce geste fou ? Pourquoi ce mutisme ? Pourquoi se refus d'être défendu ?
L'affaire Collini est a priori un polar procédural sans prétentions mais nous sommes en Allemagne et la victime comme l'accusé sont de vieux messieurs qui ont connu la guerre. C'est donc dans le passé que le jeune avocat de la défense va devoir chercher les motivations de son client. Point de mystère donc, on se doute imédiatement que l'ouvrier italien s'est vengé de quelques exactions commises pendant la seconde guerre mondiale.
En peu de pages, avec le souci d'aller droit à l'essentiel, Ferdinand von Schirach évoque ce chapitre noir de l'Histoire de l'Allemagne qui n'en finit pas de se rappeler à son bon souvenir. Lui-même avocat et petit-fils du dirigeant des Jeunesses hitlériennes, l'auteur sait de quoi il parle quand il accuse la justice de son pays d'indulgence envers les anciens dignitaires nazis. Dans son livre, il prend clairement le parti d'un accusé guidé plus par un sentiment de justice que de vengeance. Von Schirach a clairement mis le doigt sur les manquements des tribunaux allemands et des lois écrites pour disculper les criminels de guerre. Après sa parution, la ministre fédérale de la justice a d'ailleurs diligenté une commission d'enquête afin de déterminer le poids des nazis au sein même de son ministère.
L'affaire Collini, un polar captivant doublé d'un travail de mémoire qui, en plus, a fait bouger les choses en Allemagne. Une réussite exemplaire.
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