Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
La très sérieuse maison Gallimard nous propose un premier roman à vocation humoristique. C'est rare, qui plus est dans leur collection " Du monde entier". Mais cette première publication de Fabio Bacà venue d'Italie est plutôt surprenante. Alors que depuis le succès d'Elena Ferrante, les nombreuses traductions transalpines nous mènent souvent dans les régions ensoleillées, parfois arides, de tous les coins de l'Italie, l'action d'"Une chance insolente" se situe à Londres. Et dès les premières pages, on a vraiment l'impression de lire un ( bon) auteur anglais, signe que ce monsieur possède une vraie plume et un vrai talent, confirmée par un texte dense qui n'empêche jamais de trousser une intrigue qui va à 100 à l'heure.
Alors, on suit les pérégrinations d'un certain Kurt O'Reilly, expert en statistique, marié avec une auteure à succès, grand, beau, riche, parfumé, élégant, séduisant, bref, tout pour lui sauf qu'il a un problème ( heureusement car il n'y aurait pas de roman). Là aussi, originalité, le bogosse n'est pas dépressif, pas abusé sexuellement par quelque religieux, il est simplement tourmenté par un excès de chance! En plus donc d'avoir tout, tout lui réussit ! Cette chance insolente qui se produit surtout dans des situations assez abracadabrantes que l'auteur s'ingénie à égrener au fil des pages lui fait des noeuds dans le cerveau. Il va donc chercher des solutions pour sortir de cette vie trop belle en courant psys, gourous, chamans, ....
Très rythmé donc, le roman avance vite, semble vouloir dénigrer gentiment les thérapeutes alternatifs en vogue actuellement, se moquer également de nos vies modernes bourrées d'obsessions souvent idiotes, essaie aussi de vaguement philosopher mais à force de charger le beau mâle d'aventures parfois au bord de l'absurde, le roman n'arrive pas à masquer une certaine vacuité. Tout ça pour quoi au final ? Ben, pas grand chose, justement... On peut se demander si cet exercice, certes talentueux, n'est pas un peu vain. Il y a un plaisir certain à tourner les pages, malgré un personnage principal un peu agaçant, mais petit à petit on commence à se demander où tout cela mène. Et l'impasse au bout de laquelle on aboutit laisse quand même le lecteur un poil sceptique.
Dans le contexte angoissant actuel, un roman drôle et bien écrit, ambitieux et ironique, même pas totalement réussi, donne un certain plaisir. Il est évident que "Une chance insolente" n'est en rien comparable avec l'innombrable soupe dite " feel good" déversée en ce moment, et peut parfaitement permettre de passer un agréable moment.
Un premier roman atypique un peu surprenant. Une succession d'événements supposés inquiétants et qui se révèlent anodins, voire positifs. Mais à quoi tient la chance ? Est-ce possible de n'avoir que de la chance, au point de s'en inquiéter ? Kurt nous fait part de ses doutes, de sa méfiance, et au final, réussit à nous sortir de notre réalité banale, mais qu'en restera-t-il ?
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !