"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je cherchais à découvrir le premier roman d’un auteur qui ne soit pas de l’hémisphère nord.
En route donc pour l’Australie ! Premier thriller de Emma Viskic et qui a été couronné de plusieurs prix.
J’ai trouvé très original ce thriller avec ces deux enquêteurs, handicapés par la surdité pour l’un et l’alcoolisme pour l’autre. Chacun s’inquiète de l’autre et leurs handicaps ne vont pas leur faciliter la tâche.
L’auteure s’attarde particulièrement sur Caleb. Il est blanc et a été marié à Kate, une aborigène. Sourd, il parle et signe ( communication du langage sourd et muet par signe ). Les malentendus , en raison de ce handicap contribuent fortement à l’intrigue. J’ai trouvé cela très intéressant.
L’autrice va en faire son détective récurrent dans d’autres enquêtes.
Ce premier tome m’a bien plu. Le rythme de la course poursuite ne ralentit pas. Les rebondissements sont nombreux.
J’ai bien aimé aussi l’évocation de l’Australie: le dust bawl de la campagne, l’évocation des deux communautés, les paysages, les villes. Et Resurrection bay existe vraiment!
Trouvé par hasard, j’ai apprécié ce thriller qui au delà du suspense permet de découvrir d’autres univers.
Détectives privés à Melbourne, Caleb et son associée Frankie se mettent à la recherche du meurtrier de Gary, le meilleur ami de Caleb, qu’il a retrouvé assassiné chez lui. Le roman commence directement par une scène forte où Caleb pleure son ami et s’interroge sur le dossier sur lequel le détective privé et le flic travaillaient ensemble. La police semble soupçonner Gary d’être un ripou, ce que Caleb n’imagine pas un instant. L’originalité du roman tient en quelques mots : Caleb est sourd depuis l’enfance, et lit sur les lèvres, mais souvent se refuse à signaler son handicap à ses interlocuteurs. D’où des incompréhensions fréquentes. Cet aspect du roman a des accents de vécu et ajoute un intérêt certain à l’intrigue.
Agressé, blessé et réfugié chez son ex-femme dans la petite station balnéaire de Resurrection Bay, Caleb continue d’aller interroger différentes personnes qui pourraient éclairer les derniers instants de Gary et les problèmes dans lesquels il semblait s’être empêtré.
On a affaire à un personnage original mais à des situations qui le sont un peu moins. J’ai noté un certain manque de cohérence, notamment dans les caractères des personnages et parfois dans l’action. Particulièrement agaçante est la propension de Caleb à ne rien faire pendant des pages et des pages, puis à s’inquiéter brusquement, et à se mettre à s’agiter en tous sens ! De plus, des passages sentimentaux parsèment le texte, et, s’ils sont utiles pour apporter une respiration, ils ne réussissent pas à impliquer le lecteur, enfin avec moi, ça n’a pas vraiment fonctionné.
Heureusement l’auteure, hormis quelques courts passages, n’a pas trop recours à la violence et au sordide pour asseoir son roman, ce qui a été un soulagement au fil du texte. J’ai trouvé aussi que l’écriture manquait de relief, c’est dommage, une musique des mots plus remarquable aurait aidé à maintenir l’intérêt du lecteur entre les dialogues qui sont nombreux et sonnent plutôt juste.
Un polar honorable, donc, pour un premier roman, mais je ne suis pas certaine de continuer la série…
https://lettresexpres.wordpress.com/
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