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Louise Labé, lyonnaise, est surnommée La Belle Cordiere avec un seul livre de 24 sonnets publié en 1555 sous le titre des Œuvres. Son écriture nous est parvenue libre, célébrant l’amour et le plaisir. Élise Rajchenbach nous la présente dans sa réalité avec ce court essai historique qui rassemble ses recherches mais aussi la synthèse de toutes les études sérieuses.
Louise Labé est née autour de 1520. Elle fut mariée à un homme beaucoup plus âgé, Ennemond Perrin, vers 1545. Elle est issue du milieu artisanal Lyonnais, fille d’un cordier certainement analphabète. Mais, elle a évolué dans le milieu des amis de l’Italie de la Renaissance qui peut expliquer sa culture.
Élise Rajchenbach ne sait pas précisément expliquer pourquoi cette femme est devenue cultivée alors qu’elle évoluait dans un monde où les femmes ne devaient justifier d’aucune culture. De plus, l’œuvre de Louise Labé était l’objet d’interprétations erronées et de malentendus, de la militante féministe à la prostituée. Néanmoins, l’analyse minutieuse des limites et des lacunes des archives permet de rétablir une histoire plus exacte et fidèle dont Élise Rajchenbach rend compte. De façon concise et accessible, cet essai est facile à lire, comme souvent les ouvrages de cette collection, recommandée pour son sérieux historique.
« Femme, et même femme du peuple »
Écrivaine d’un unique ouvrage, porteuse d’une mauvaise réputation, Louise Labé aurait pu s’effacer avec son œuvre de la mémoire collective, ou, du moins, seule sa réputation sulfureuse aurait pu subsister.
À partir des sources des archives, notamment découvertes par Michel Jouve et Michèle Clément, Élise Rajchenbach reprend un portrait plus fouillé et surtout plus authentique. Détruisant petit à petit les différentes interprétations qu’on a pu, au fil des siècles, lui donner pour l’invisibiliser.
L’irrévérence, sa finesse, sa liberté témoignent de qualités exceptionnelles pour le témoin de la Renaissance française que fût Louise Labé. Toutes sortes de perceptions exagérées l’entouraient. Élise Rajchenbach rétablit la vérité historique dans ce petit ouvrage sérieux au doux sous-titre, La rime féminine.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/05/09/elise-rajchenbach-louise-labe/
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