"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jeffrey Dahmer est un tueur en série qui tuait, violait et mangeait volontiers ses victimes. Arrêté en 1991, assassiné en prison en 1994, il vécut dans une petite ville de l’Ohio, Richfield. C’est également là que vécut Derf Backderf, qui fut pendant ses années d’adolescence un camarade de classe, jamais vraiment un ami car Jeff Dahmer était déjà "spécial", pas forcément le plus bizarre ni le plus violent du collège, mais à part, harcelé, étrange.
C’est l’enfance du futur tueur qu’évoque l’auteur, entre des parents qui se déchirent et qui finiront par divorcer de manière brutale et haineuse. Des parents qui ne s’occupent pas de leurs enfants, trop impliqués dans leur haine réciproque. Très tôt, Jeff est intéressé par les cadavres d’animaux qu’il rapporte chez lui, il bâtit une sorte de mausolée dans les bois pour ces animaux. Plus tard, il découvre son homosexualité, mais dans les années 70, au fin fond d’une petite ville étasunienne, il ne peut pas faire de coming-out. Il doit donc réprimer ses pulsions sexuelles en plus de son mal-être, refouler la violence. Tout cela et bien d’autres choses le conduiront à l’irréparable.
Derf Backderf n’excuse rien des actes de son ami, il tente juste de dresser son portrait avant qu’il ne commette l’irréparable et se dit que si lui, et d’autres, les profs, les autres élèves… avaient vu et compris ce qui se passait en Jeff Dahmer, s’ils avaient pu lui venir en aide, peut-être tout cela aurait été évité. Il ne dit pas non plus que parce que l’on grandit dans cet environnement on devient tuer, d’ailleurs, le frère de Jeff ne l’est pas devenu, lui qui vécut la même situation.
Son album est factuel, il montre la vie des jeunes dans cette petite ville dans les années 70. Il s’appuie sur ses souvenirs, mais aussi sur des interviouves de Jeff Dahmer, sur des dossiers du FBI et sur le livre du père de Dahmer. BD en noir et blanc au trait clair, elle ne mat pas toujours à l’aise , il y a quelque chose dans les traits de certains personnages qui font flipper, sans doute pour mieux montrer leurs pulsions, leur mal-être.
Très connu dans la culture étasunienne- comme pas mal d’autres tueurs en série- j’avoue que je n’avais jamais entendu parler de Dahmer, n’étant pas particulièrement fasciné par eux. Néanmoins, j’ai plutôt aimé cette BD qui raconte la jeunesse d’un futur tueur et qui jamais ne fait dans le sordide.
Ça fait des semaines que je repousse cette chronique… Je n’arrive pas à parler de ce livre.
Derf Backderf y décrit donc avec minutie l’enchaînement chronologique des évènements qui ont mené à une tragédie le 4 mai 1970 causant la mort de 4 étudiants sur le campus de Kent State.
Une minutie que j’ai fini par trouver lourde, pesante….trop. Il y a beaucoup de personnages que l’on suit au quotidien jusqu’à ce fameux jour…. Je ne suis parvenu à m’intéresser à aucun d’entre eux.
Alors bien sûr je me suis efforcé de chercher une explication à cet effet de glaciation de mon petit cœur… je crois tout simplement que l’univers graphique de Backderf ne me convient pas …Certes on finit par se faire à ces visages bizarres, ces nez (désolé je ne vois que ça), ces gestes et postures un peu robotiques… Mais malgré mes efforts (si si j’en ai fait !) je ne suis pas parvenu à me captiver pour cette histoire.
Et je m’en veux un peu car le fond est important, sacrément bien documenté (un peu manichéen quand même) et je vois bien que cet auteur déclenche des passions….
Ce sera sans moi.
Quel auteur. J'aime aussi bien le graphisme ondulé et brut, pur que la trame et la manière dont ces histoires sont racontées : parfois dans le désordre, dans le détail ...Troublant et rendant l'imaginaire encore plus vif.
Derf Backderf s'est inspiré de son expérience professionnelle comme éboueur pour écrire cette BD. On apprend beaucoup de choses sur les éboueurs, les décharges et comment fonctionne un camion-poubelle.
Certes, l'histoire se déroule au USA mais il y a beaucoup de similitudes avec le modèle français concernant le ramassage des ordures ménagères.
La plupart des scènes sont assez drôles mais une fois la lecture achevée, on a compris le message :
être éboueur est un métier pénible, peu valorisant et ingrat autrement dit peu reconnu par la population.
Une très bonne BD sur les éboueurs (il en existe pas beaucoup !) que je recommande.
À lire également : "Ripeur" de Jeff Sourdin (éditions La Part commune), 2010.
Critiques et interview de l'auteur sur Babelio.com :
https://www.babelio.com/livres/Sourdin-Ripeur/162855
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