"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le jour où Anne, sa mère qui par ailleurs lui parle si peu, lui téléphone, c'est pour lui annoncer une très mauvaise nouvelle.
Sa mère vient d'être hospitalisée et c'est sans doute désespéré.
Elizabeth n'a alors qu'une obsession, se rendre au chevet de sa grand-mère à l'hôpital. Mais c'est la période dramatique où un certain virus a contaminé tout le pays, les malades et les morts doivent être isolés, aucune visite n'est possible.
Cependant, Elizabeth sait que seule sa voix et sa main dans la sienne pourrait garder grand-mère en vie, la retenir encore un peu auprès de sa petite-fille qui a tant besoin d'elle pour comprendre.
Comprendre quoi ? Les silences, la rupture, le manque d'amour, la fuite des parents à travers le monde, laissant Anne encore enfant au bon soin des autres, le retour à la maison familiale, le mur érigé entre une mère et sa fille pourtant toutes deux si semblables.
Comprendre pourquoi un jour elle a dû choisir, entre l'amour et les bras d'une mère et les vacances chez les grands-parents, braver les interdits et découvrir la chambre sous les toits, les cahiers et les crayons, les jouets et les livres, la vie qui s'est figée à tout jamais.
Seule dans les couloirs de l'hôpital elle attend.
Elle attend de pouvoir parler, comprendre, dire, entendre, pardonner, aimer, donner.
Étrange roman qui se lit avec impatience, le cœur lourd, le chagrin en filigrane et l'incompréhension tout au long de ces enfances amputées, de ces vies tronquées et trompées.
Une belle écriture, les mots et les silences sont posés, donnent le rythme de ces jours d'attente jusqu'au dernier, celui du pardon, des mots dits, des espoirs qui enfin se transforment en révélations. Transmission et secret de famille, déni et deuil, si les questions sont posées, certaines réponses seront enfin données.
https://domiclire.wordpress.com/2023/07/17/la-maison-des-solitudes-constance-riviere/
C'est l'histoire d'Elizabeth, une jeune femme qui se rend au chevet de sa grand-mère.
Il y a de l'amour entre ces deux-là alors que la grand-mère n'a plus de contact avec sa fille, la mère d'Elizabeth.
Elizabeth, a elle, de son côté beaucoup de mal à établir un lien aimant et apaisé avec sa mère.
Bien sûr, il y a un secret qui explique ces relations compliquées ; secret que nous devinons rapidement mais cela ne gène pas la lecture.
D'une plume élégante, l'auteure brosse les ravages des non-dits, l'impensable deuil, le besoin viscéral de trouver un coupable, l'immense douleur et l'impossible rédemption.
L'émotion monte crescendo et, par petite touche, nous rentrons dans l'intimité de ces femmes jusqu'à la révélation de l'énorme sacrifice.
Une lecture poignante.
Lu dans le cadre du livre de poche 2023
une surprise de taille à la lecture de cette histoire merveillement narrée et originale.
Le 13 novembre, attentat au Bataclan - Paris. Presque 4 ans et encore si frais dans nos mémoires. L'auteure va imaginer une autre façon de survivre à l'histoire terrible de cette soirée là.
Au milieu des victimes, de leur famille et des aidants, il y a Adèle. Elle habite à juste à coté de la salle du spectacle, elle a failli y aller ce soir là, elle a vu la rue s'agiter, les sons monter, la peur prendre tout l'espace, mais Adèle était bien calfeutrée dans son petit apparemment du 11ième arrondissement. En retrait de la scène, une drôle de sensation va la pousser à s'inventer un lien avec Mattéo, une victime de cette tragédie. Mattéo elle n'a fait que le croiser, il habitait en face de chez elle, venait dans le café ou elle travaillait, des regards de politesse échangés, il n'y a rien à dire de plus. Mais, Adèle va devenir un porte parole inattendu, s'appropriant un deuil qui ne lui appartient pourtant pas. Qui est elle vraiment et pourquoi ?
Plusieurs narrateurs, Francesca, la mère, Adèle et Said de la cellule psychologique, vont tour à tour nous montrer l'escalade de cette vicieuse usurpation.
La lecture est prenante, étonnante même. Le ton est doux, on dirait que les mots nous sont chuchotés. Beaucoup d'émotions nous transpercent. J'ai apprécié cette vision où la psychologie de tous est parfaitement creusée.
Monté comme un polar noir, ce n'est pas un énième roman décortiquant le terrorisme où l'on en sort hébétée par la douleur. La charge émotionnelle de l'histoire elle même est intense. De ce point de départ, l'auteur fait rentrer en scène Adèle qui va jouer le "le rôle de sa vie". Le lecteur devient la victime.
Je me suis demandée comment tout cela allait finir. On découvre qu'une fille sans histoire va devenir une histoire à elle toute seule. Cela donne des frissons de se dire qu'il peut exister des "voleurs de deuil" des "voleurs de douleurs".
Un roman puissant, l'histoire est troublante est parait si vraie sous la plume de Constance Rivière. J'en ressors troublée par cette lecture, j'ai aimé son montage, la façon dont les phrases sont tournées. La tristesse est mise en lumière avec des mots qui sonnent juste et l'intrigue est des plus imaginative et bien menée.
Ce roman de la rentrée littéraire est à ajouter à votre PAL, il est court et vous étonnera par son efficacité.
Elizabeth, avec un Z, c'est important, parait-il !
L'histoire d'une fillette, devenue grande, qui se retrouve au chevet de sa grand-mère malade, mourante, atteinte de ce fameux virus innommable.
Un plongeon dans les souvenirs d'une famille traumatisée par un drame qui aura tout saccagé, les relations humaines, le dialogue, l'affection.
Elizabeth, à peu près mon âge, un amour inconditionnel pour sa grand-mère et un acharnement sans faille, tout comme moi, forcément je me suis projetée!
J'ai énormément apprécié ce roman sur un sujet lourd mais écrit avec légèreté. Un feed-back nous permet de comprendre au fil des pages que trois générations de femmes sont unies par un terrible secret mais dont l'évocation n'est tout simplement pas permise. Un traumatisme pour ces trois femmes qui va, dans un premier temps, séparé une mère de sa fille puis, dans un second temps, obliger une petite fille à se partager entre sa mère et sa grand-mère.
A lire sans hésiter
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