"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'apprécie particulièrement lorsqu'un thriller transcende les conventions du genre en ajoutant une dimension plus profonde. Dans Surfacing, l’anthropologie forensique et les thèmes sociaux tels que l’identité et les dérives idéologiques m’ont vraiment captivée. L’utilisation par l’auteure de ses propres expériences professionnelles pour enrichir l’intrigue m'intéresse particulièrement. Ce réalisme permet une immersion dans un domaine peu connu, ajoutant ainsi une authenticité à l’histoire. Le personnage central, Jayne Hall, qui ressemble à un alter ego de l’auteure, est une anthropologue judiciaire marquée par ses missions sur les charniers du Kosovo et du Rwanda pour le Tribunal Pénal International. Le roman débute avec la découverte du squelette d’un jeune homme sur le campus de l’Université de Los Angeles en 2003. L’enquête aborde des questions sociales complexes, notamment le métissage et les dérives idéologiques. L'intrigue s'articule autour d'un tueur dont l'idéologie extrémiste devient le catalyseur d'une réflexion plus large sur les problèmes sociétaux contemporains. Au-delà d'une simple enquête criminelle, le récit explore les ramifications des théories du complot et du suprémacisme racial dans notre société. La quête meurtrière du criminel, motivée par une conception déformée de la "pureté raciale", sert de prisme pour examiner les courants idéologiques radicaux qui gangrènent certains segments de la population. Cette trame narrative permet à L'auteure d'aborder des sujets d'une troublante actualité tout en maintenant la tension propre au thriller. Les personnages sont bien construits, et la psychologie de Jayne en fait une figure complexe, à la fois forte et vulnérable. J'ai été fascinée par cette exploration d'un domaine peu connu, tout en étant invitée à réfléchir aux questions d’actualité soulevées. Surfacing n’est pas qu’un simple divertissement, c’est une œuvre qui éclaire les zones d’ombre de notre société et m'a tenue en haleine jusqu’à la dernière page. Un incontournable pour ceux qui, comme moi, recherchent rigueur scientifique, émotion et authenticité. Bonne lecture.
Il aura fallu pas moins de 4 corps d’enquêteurs pour résoudre le meurtre d’une étudiante sur le campus de l’Université de Los Angeles. Pourtant, le FBI et le LAPD sont réputés pour être incapables de travailler ensemble alors, lorsque sont aussi mêlés à l’affaire la Police du Campus et le duo d’anthropologues civiles, Jayne et Steelie, les choses deviennent compliquées.
L’agence privée 32/1 allie l’expérience de Jayne dans l’identification des corps sur les charniers du Kosovo et du Rwanda et l’ancien métier d’avocate de Steelie, pour établir les profils forensiques* des personnes portées disparues. Mais leur implication dans l’enquête va en faire des cibles faciles pour le tueur en liberté.
On comprend tout de suite que l’autrice, Clea Koff, elle-même anthropologue et médecin légiste, connaît sur le bout des doigts le fonctionnement des services de police californiens, tout comme les différents moyens d’identification des corps.
Un polar extrêmement détaillé qui passe en revue tous les éléments d’une enquête policière et explore avec finesse les relations complexes entre les différents services en charge d’une affaire.
Centré sur la psychologie des personnages et les relations humaines, ce thriller cisèle des caractères bien trempés au passé parfois douloureux et l’on se passionne plus, pour leurs interactions, que pour l’investigation criminelle elle-même.
Les pages se tournent sans que l’on puisse lâcher le livre et, des scènes d’action aux explorations scientifiques, sans oublier quelques classiques jeux amoureux, on se laisse emporter avec plaisir par ce bon polar américain.
*établis par croisement de nombreuses données scientifiques
Un polar des plus classiques de la part d'une auteure dont le parcours ne l'est pas du tout : anthropologue, elle a collaboré avec le TPI sur les enquêtes menées au Kosovo et au Rwanda concernant les charniers !
Une expérience marquante qui nourrit l'intrigue de ses romans et tisse leur trame.
L'auteure, le livre (368 pages, octobre 2024) :
Métisse de mère africaine et de père américain, Clea Koff vit aux États-Unis où elle a suivi des études d'anthropologie qui l'ont conduite très jeune ... au Rwanda puis au Kosovo pour le TPI.
Elle y réalisait les identifications des corps des charniers et des victimes des massacres. Quel parcours !
Elle en a d'ailleurs tiré un livre : La mémoire des os (2023 éditions EHO).
En tout cas, voilà expérience et matière pour irriguer ses polars durant quelques années !
Surfacing est son deuxième polar paru en français.
Un peu comme Patricia Cornwell et sa médecin légiste Kay Scarpetta (souvenez-vous, ça date un peu !), elle met en scène une anthropologue (et son amie) qui cherchent à établir des liens entre les restes humains des cadavres retrouvés et les dossiers des personnes portées disparues.
♥ On aime :
• Voilà un polar plutôt classique avec une écriture sobre, des personnages rapidement dessinés, une ambiance "série tv" qui nous est familière et qui ne va pas bouleverser le genre.
Mais c'est le parcours de l'auteure qui fait tout l'intérêt de ce bouquin : Clea Koff a participé aux opérations d'exhumation au Kosovo et au Rwanda, pour le compte du Tribunal Pénal International.
Pour identifier les corps et les restituer aux familles en deuil.
• Dans son roman policier, dont l'intrigue est pourtant bien éloignée des Balkans ou de l'Afrique, l'auteure parvient à rendre compte avec brio de son travail d'anthropologue, une sorte de médiation entre les familles des victimes et les services de police et de médecine légale. C'est ce dévouement, empreint de compassion et d'humanité envers les proches en deuil, qui est remarquable et qui rend ce bouquin si intéressant.
• le métissage est également au coeur de l'intrigue de ce roman : l'auteure est métisse afro-américaine, son héroïne Jayne également ainsi que la victime dont on retrouve le cadavre au début du roman. Ces réflexions invitent le lecteur (et quelques autres personnages !) à méditer sur les enjeux du métissage, grâce aux réparties de Steelie (l'amie de Jayne) ... qui ne laisse rien passer !
Le canevas :
Il y a là Jayne l'anthropologue métisse (un double littéraire de l'auteure) et son amie Stellie.
Après son expérience au Kosovo et au Rwanda, Jayne souffre de stress post-traumatique.
Wes et Sanchez, deux inspecteurs du LAPD.
Scott et Eric, deux agents du FBI.
Psssttt (spoiler !) : Scott et Jayne fricotent ensemble, mais chut !
Lors de travaux sur le campus universitaire de L.A., le squelette d'un jeune homme est exhumé.
Du boulot pour notre anthropologue !
L'analyse montre des traces de poison. S'agit-il d'un étudiant disparu 4 ans plus tôt ?
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