Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Alias, c'est le surnom que donne la narratrice à un petit garçon de 10 ans.
Elle s'est beaucoup occupée de ce petit garçon en tant que voisine et amie.
Un fort lien les unit.
Mais voilà, les parents séparés, l'enfant est battu par sa mère lorsqu'il est sous sa garde.
S'ensuit alors un interminable parcours du combattant avec les service sociaux.
Plus qu'un roman, c'est un témoignage.
Un témoignage glaçant sur la réalité du sort des jeunes placés sous le sort de la Protection de l'enfance.
J'ai vu une fois un film suivi d'un débat sur le sujet et je me souviens encore du cri d'impuissance et de révolte d'un éducateur qui implorait que le système change.
Des promesses ont été faites, mais ont-elles été suivies d'effet ?
J'avais été glacée et indignée à l'époque comme je le suis après la lecture de ce livre.
Bravo à Claire Gallois d'avoir tenté de reprendre le débat.
L'AEMO (Aide Educative en Milieu Ouvert) a ses limites, ses défaillances, ses injustices et beaucoup d'incompétences.
Du personnel à peine formé, des primes au placement incompréhensibles.....
Que de travail il reste à faire
Que d''améliorations à apporter
Que d'enfants victimes de maltraitances, puis d'un système inefficace.
Que de vies gâchées.
La narratrice s’est occupée du fils de ses voisins pendant quelques années, un lien fort les unit. Le couple se sépare. Alias a aujourd’hui 10 ans et il révèle les sévices et violences que sa mère lui a fait subir. Elle, l’unique soutien à cet enfant, témoigne d’un combat pour les droits de l’enfant.
« Alias est un survivant. Plus tard, il deviendrait un vainqueur mais les étapes sembleraient interminables. »
Alias est un récit glaçant sur la protection de l’enfance. On suit la descente aux enfers du jeune enfant. Vérité ? Mensonge ? Son dossier est ‘un parmi les autres’ pour le juge aux affaires familiales. Entre dégoût et révolte, j’ai lu le récit d’Alias, en apnée, pas envie d’y revenir et avoir ce mal de bide constant. C’est douloureux, que l’on soit parent ou pas. La protection de l’enfance est un beau bordel nous le savons tous. Je referme ce livre avec le rêve fou que la justice française se bouge le Q !
« Ce n’est pas sans raison que la statue de la Justice est représentée avec un bandeau sur les yeux. Elle ne voit rien. Et personne n’a jamais dit qu’elle était intelligente. La seule vérité fiable dans la Justice, c’est l’erreur. »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/06/07/39004890.html
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/04/et-si-tu-nexistais-pas-de-claire-gallois.html
Ce court roman nous plonge dans les souvenirs d'enfance d'une petite fille durant la deuxième guerre mondiale.
Arrachée par sa mère biologique à Yaya sa mère nourricière la narratrice va devoir intégrer sa famille sans que rien ne lui soit expliqué. Elle n'a alors que six ans. Alors qu'elle était très heureuse auprès de Yaya, elle va grandir en rejetant sa famille et avec pour seul objectif de retrouver sa nourrice.
Dans sa famille qui habite dans les beaux quartiers elle va devoir respecter les règles de bienséance d'un monde feutré qu'elle découvre, un monde dans lequel les sentiments ne doivent pas être exprimés. Sa mère biologique est une femme froide qui attend de sa fille un comportement irréprochable.
Malgré les différents souvenirs évoqués, on ne saura pas pourquoi elle a été abandonnée et confiée bébé à une nourrice ni pourquoi finalement ses parents la reprennent au sein de la famille. J'avoue que j'aurai aimé comprendre...
Ce court roman sans chapitres m'a mise mal à l'aise car j'ai trouvé sa lecture désagréable et laborieuse tellement le récit était confus, je n'ai pas réussi à le décrypter, la narratrice passant souvent du coq à l’âne au gré de ses souvenirs. Pour moi l'ensemble a un côté superficiel et donne une impression de fouillis. Le sujet aurait pu être intéressant mais j'ai également déploré le fait qu'aucune émotion ne transperce dans le récit.
Cette lecture aura été une grosse déception...
"Ce livre, c’est un peu comme un secret que je vais dire à tout le monde. L’histoire d’un engagement que j’ai pris enfant et que je n’ai jamais oublié."
C'est ainsi que la quatrième de couverture présente Et si tu n'existais pas le dernier ouvrage de Claire Gallois paru en Janvier 2017.
« J’étais sa vie, elle était la mienne. Je ne le savais pas encore. »
Ce court roman autobiographique (juste 140 pages) à la fois doux et amer relate les deux vies, si je peux m'exprimer ainsi, de la petite Claire. Tout d'abord, en début d'opus, celle qui fut agréable, belle, tendre, aimante avec sa mère nourricière Yaya. Claire y apprend la vie, grandit dans la simplicité, les valeurs authentiques et surtout la chaleur, la bonne humeur de la campagne.
« Entre Yaya et moi, il manquait quelque chose, quelque chose qui nous unissait en secret et nous éloignait en même temps : nos propres mères. Nous l’ignorions, bien sûr. Yaya avait perdu la sienne quand elle avait six ans, j’allais découvrir la mienne au même âge. Nous ne le savions pas encore »
Tout se passe bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce qu'un jour, sa mère biologique débarque à l'improviste et l'arrache sans explication à ce monde merveilleux.
« […] j’appris beaucoup plus tard combien mon retour chez eux relevait du même état d’esprit. Sauver les apparences »
Ce sera un changement de vie drastique ! Terminé la simplicité, la chaleur humaine, l'authenticité... place à la haute bourgeoisie de la Rue de Courcelles, à la froideur, aux convenances et autres faux-semblants.
« Quand la reine mère entrait, de son pas net, les épaules droites, dans une pièce, il pouvait bien y avoir quatre chaises libres, elle ordonnait : Lève-toi quand Mamie arrive. »
Cette opposition entre les deux mondes est parfaitement bien restituée par l'auteur. Les descriptions sont explicites et parlantes, les codes du milieu de la Haute Bourgeoisie sous Pétain (ah Monsieur l’Évêque...) bien mis en exergue. On ressent toute la gêne et le mal être de la petite Claire dans sa "vraie" famille. Jamais sa mère biologique ne sera "sa mère" pour elle. Ce qui renforcera son besoin vital de retrouver Yaya.
« Elles me tançaient : « La mémoire, c’est l’intelligence des imbéciles ». Je l’avais. Je ne pouvais pas leur dire : « Considérez qui est Yaya et considérez qui je suis. Je ne pourrai pas être vraiment moi avant d’avoir renoué le lien qui m’a ouvert à la vie. »
La dernière partie de l'ouvrage, celle que le lecteur attend, celle des retrouvailles, a été pour moi légèrement décevante. Elle est à mon gout trop romancée et donc aurait pu être bien plus empathique.
« Parfois, je me dis que l’enfance est un destin. Tout y est inscrit, pour qui saurait la déchiffrer »
L'autre élément qui m'a perturbé est l'absence de chapitres. Les pensées de la narratrice sont livrées de manière brute, souvent de façon désordonnée. On passe parfois "du coq à l'âne". Ces sentiments de confusion récurrents, surtout en milieu d'ouvrage, font que le lecteur à du mal à s'y retrouver.
Il n'empêche, c'est une lecture plaisante, une très belle déclaration d'amour à Yaya, servi par une plume aussi belle qu'elle sait être acerbe. Il n'y a néanmoins pas de pathos, ni de propos haineux, ou autres facilités. L'écriture reste dans l'ensemble journalistique donc relativement neutre ai-je trouvé. Si cela peut paraitre dommage pour un tel sujet, cela donne le recul suffisant et assure la crédibilité du secret révélé.
Et si tu n'existais pas est un livre bouleversant et fort, même si comme je l'ai écrit je m'attendais à davantage d'émotions. Il mérite assurément d'être mis en avant et lu. Je vous le recommande.
3,5/5
https://alombredunoyer.com/2017/01/23/et-si-tu-nexistais-pas-claire-gallois/
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