"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a tant d'animaux qui souffrent partout dans le monde, dans la quasi-indifférence générale, parce que pour la plupart des gens, ce ne sont "que des animaux". Ah putain d'anthropocentrisme ! Pour moi, ils sont ma famille, je vis avec eux et je les aime. Tellement, qu'un jour j'ai décidé que je ne pouvais plus manger aucun animal. Adieu dissonance cognitive !
C'est pour ça que j'ai eu envie de lire ce livre. J'ai voulu comprendre d'où nous venait cette idée que nous sommes les maîtres et possesseurs.
J'ai adoré redécouvrir comment Copernic et Galilée ont fait trembler les fondements de l'Église, pourquoi Darwin a fini par remettre en question les théories religieuses, tout en gardant la foi.
L'auteur nous démontre, preuves scientifiques à l'appui, à quel point nous avons tort de penser que notre destin et celui des animaux ne sont pas liés. De plus, ils ne sont séparés de nous que par peu de choses, notamment la capacité à parler. "Les animaux pensent, des animaux créent des catégories, […] des animaux changent de point de vue, […] les animaux apprennent et transmettent leurs connaissances, […] des animaux manifestent de l'empathie, des animaux éprouvent le deuil, […] des animaux sont capables du meilleur comme du pire."
Et que dire des agents infectieux qui ont passé la barrière des espèces pour nous contaminer ? Alors, nous sommes si différents ???
"Homo sapiens n'est qu'une espèce parmi d'autres, explique le président du Muséum d'histoire naturelle de Paris, Bruno David" […]
Nous nous croyons tellement au dessus de tout que nous ne pensons pas que nous pourrions bien faire partie de la sixième extinction. Et pourtant…
L'auteur nous emmène dans un voyage à travers temps, depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, pour nous montrer comment nous avons (mal)traité les animaux alors que nous avons toujours vécu avec eux, auprès d'eux, et que nous avons toujours eu besoin d'eux. Nous les avons traité comme des objets alors qu'ils ressentent et qu'ils souffrent. Mais pourquoi ?
Il a fallu attendre 1850 pour qu'un délit de maltraitance voit le jour. Et encore, uniquement celle perpétrée en public. Pourtant la corrida perdure, tout comme la chasse à courre et tant d'autres abjections, avec la bénédiction de nos dirigeants, insensibles à la souffrance animale et à notre propre dignité.
J'ai appris beaucoup de choses avec cette lecture, comme par exemple que le pythagorisme avait ouvert la voie à la métempsychose, ou bien encore que le catholicisme emprunte, plus que je ne l'aurais cru, au paganisme et que Jésus en personne mettait tous les vivants sur un pied d'égalité.
L'auteur énumère des philosophes comme l'anthropocentré Descartes et sa sinistre thèse mécaniste (Grrrrr), Spinoza, Voltaire, Rousseau, Kant, Schopenhauer, qui eux avaient des thèses qui nous reliaient aux animaux, ou cet obscurantiste malfaisant de père Nicolas Malebranche qui prétendait que les animaux mangent sans plaisir et crient sans douleur, et Claude Bernard ce médecin borné qui disséquait des animaux vivant et sans anesthésie.
Une interrogation m'est venue quand j'ai appris que l'Église avait adhéré aux théories de Descartes. Comment peut-on être cartésien et croire en Dieu ???
Loin de m'avoir calmée, cette lecture édifiante à confirmé ma rage contre tous ceux qui se cachent derrière la "croyance aussi absurde qu'arrogante en une hiérarchie de la création."
Mais il y a de l'espoir, notamment grâce aux associations de défense des animaux, qui avancent pas à pas et gagnent du terrain pour faire valoir leurs droits, portées par l'opinion publique.
Je pense comme Kant : On peut déjà juger du cœur d'un homme au traitement qu'il réserve aux animaux.
Et je crois en ce dicton qui dit que, qui n'aime pas les bêtes n'aime pas les gens. Et je suis convaincue que quelqu'un qui peut faire du mal à un animal est quelqu'un de potentiellement dangereux.
Loué soit Darwin d'avoir permis à l'humanité une nouvelle approche, scientifique, de l'animalité, de l'incohérence que représente la discrimination envers les animaux, et d'avoir ouvert bien des yeux, même si ceux des différentes religions restent fermés. Et pourtant, à l'origine, Dieu avait fait de tous les êtres des végétariens, "clé d'une relation privilégiée entre les vivants"[…] "Dans la Genèse 1 et 2, l'homme ne tuait ni ne mangeait l'animal […]
Pourtant, les hommes haïront le serpent, rendu responsable de leur déchéance, s'adonneront aux sacrifices d'animaux pour plaire à Dieu, en totale contradiction avec les écrits bibliques de la création.
En fait, il semble que dans l'ancien et le nouveau testament, on trouve tout et son contraire… ou pas. Euh… c'est compliqué ! Mais comment les hommes peuvent-ils s'y retrouver et ainsi parvenir à endiguer leur désirs de violence ? En fait, soit Dieu est versatile, soit les gardiens de la foi sont des escrocs.
[…]"chrétien ou musulman, l'homme reste la créature qui entend dominer toutes les autres et les exclut de ses privilèges."
La palme d'or du mépris env
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