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En vers libres. Céline Didier évoque son grand père Hippolyte.
La rencontre avec Simone l'amour d'une vie.
En 1938 Hippolyte s'engage avec l'accord des parents et ce sera la Maroc et le régiment des zouaves. La guerre éclate et c'est le retour en France dans les zones de guerre.
Travailleur prisonnier en Allemagne, il est soutien de famille et revient au pays. Puis entre dans la résistance il devient maquisard en 1943, mais est dénoncé par un ancien collègue français comme lui mais soumis à la volonté de l'occupant.
Ce sera la Déportation à Dachau et les journées de travail éreintantes où l'on se demande à quel moment on va s'écrouler, sous les coups, la faim, les crocs des chiens, l'épuisement.
Enfin de retour au pays à la libération, après des épisodes tragiques propres à cette guerre, aux camps de la mort, aux conditions dans lesquelles les Déportés étaient maintenus à peine survivants pour abattre des heures d'un travail exténuant alors qu'ils étaient affamés, malades, épuisés.
J'ai aimé lire ce court premier roman dans lequel on sent toute la tendresse et l'admiration d'une petite fille pour son grand père.
La forme tout à fait inhabituelle le rend encore plus prenant.
Les chapitres se suivent pour dire les faits, les souvenirs, les sentiments, la mort et la vie.
Une jolie surprise des 68 premières fois, et une maison d'éditions que je découvre avec cette lecture.
«Je veux que l'on sache ce que nous avons vécu dans les bagnes nazis »
À la mort de son grand-père, Céline Didier retrouve un cahier de souvenirs. C'est en vers libres qu'elle exauce le souhait de ce résistant et déporté de raconter son expérience, de dire l'indicible.
Il faut l'écrire cette histoire, l'histoire de Simone et Polyte, l'histoire des résistants, l'histoire aussi du con qui a envoyé le grand-père en camp de concentration. Même si on s'en fout un peu de sa vie de con.
Oui, il faut l'écrire car Hippolyte vient de mourir, 44 ans après être revenu de Dachau. De lui, il reste la figure du grand-père qui décide à 18 ans de s'engager et qui part pour le Maroc. De lui, il reste ce ruban rouge de la légion d'honneur «qui faisait joli». De lui, il reste un cahier avec un minaret sur la couverture où sont couchés les souvenirs, avec ces mots: «personnel et privé».
Voilà donc la petite-fille de résistants explorant cette autobiographie succincte, égrenant les dates et la vie de cet homme engagé. Jusqu'à ce retour en France, jusqu'à cet été 1944 et ces quelques mots entourés de deux dates:
«29 juin
Branle-bas de combat dans la prison Évacuation très rapide des prisonniers
avec leurs baluchons
direction la sortie.
«Minute inoubliable !
Devant le portail
des SS
Oui des boches.
Nous étions 800 et quelques résistants français
livrés à l'ennemi
par la police
soi-disant française »
Chargés dans des cars
direction Perrache
Entassés dans un train
direction l'Allemagne
2 juillet
Arrivée du convoi dans le camp de Dachau.»
Si le carnet n'en dit pas plus, il reste des notes, des brouillons pour dire les horreurs endurées, l'indicible. Et, après le choc de ces lignes insoutenables, la volonté de répondre à l'appel de son grand-père, de témoigner, de ne pas laisser son histoire sombrer dans l'oubli. De suivre le souhait émis dans la préface de ce récit sobrement intitulé Souvenirs:
«Je veux que, plus tard, les descendants de ma famille sachent quelle lutte continue et sournoise nous avons menée pour libérer notre beau pays. Je veux surtout que l'on sache la vie terrible que nous avons vécue dans les bagnes nazis».
Est-ce un hasard si Céline Didier s'est installée dans la Bretagne de Joseph Ponthus pour se lancer dans l'écriture de ce livre? Toujours est-il qu'elle s'est rapprochée du style de l'auteur des Carnets d'usine pour remplir son devoir de mémoire. Les vers libres donnent tout à la fois une dimension poétique et une fluidité de lecture à ces pages dont Hippolyte serait sans doute fier. Et c'est sans doute le plus beau compliment à faire à l'écrivaine.
https://urlz.fr/mrB3
La narratrice retrouve un carnet où son grand père Hippolyte a consigné ses souvenirs de jeune maquisard de l’Ain dénoncé par la Milice et déporté à Dachau. Alors qu’il n’a jamais parlé de cette terrible expérience, elle s’en empare et cherche à restituer la mémoire du défunt, homme discret à l’extrême, sa vie au camp, son besoin de laisser une trace écrite de ses souffrances et ses interrogations lors de ces moments épouvantables...
Rien à dire sur le fond, l’imprégnée du besoin de transmettre et de comprendre.
Sur la forme, c’est autre chose : le style est scandé, le vocabulaire est simple voire parlé, les constants retours à la ligne m’ont rendu l’ensemble difficile à appréhender. Est-ce de la poésie ? J’ai eu du mal à trancher...
Il reste, par delà les années, un hommage au jeune homme que fut Hippolyte, sincère et engagé.
Livre lu dans le cadre des 68 premières fois, que je remercie pour cette belle aventure avec ses premiers livres enthousiasmants (ou pas...) et ses toujours formidables lecteurs/lectrices.
A peine ouvert je savais que ce roman allait me plaire, non pas pour son sujet mais par sa forme. Écrit à la manière d’un poème, l’autrice s’adresse à son grand-père. A l’aide de ses carnets et lettres, elle retrace sa vie dans les années 1938-1945. Le titre fait référence au vœu de son grand-père, Hyppolite, qui souhaitait témoigner de la vie dans les camps. Mais la démarche qu’il avait entreprise pour la raconter dans son « petit cahier » était trop difficile pour lui.
Céline Didier rend un très bel hommage à son aïeul, résistant puis déporté. Elle permet également de faire perdurer le devoir de mémoire. Témoigner des atrocités des camps n’est pas facile mais essentielle. La plume est sincère, directe et accessible. Un livre que l’on peut mettre entre les mains des jeunes générations.
Merci pour ce roman, une belle découverte faite grâce aux 68 premières fois.
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