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Je ne sais pas comment je vais réussir à rédiger un avis construit sur ce titre qui m'a particulièrement plu et ému mais on va essayer.
L'histoire retrace la vie de Tshala, une princesse Bakuba, à travers son récit dans une première partie puis via les recherches effectuées par sa nièce bien plus tard.
Tshala raconte ce qui l'a conduite à l'exposition universelle de Bruxelles en 1958. L'écriture de cette partie est magnifique, poétique, pointue et virulente. le regard de la narratrice sur son comportement et sur la société dans laquelle elle vit, est aiguisé. J'ai vraiment aimé découvrir la fin du colonialisme au « Congo Belge » ainsi que la cohabitation qui avait lieu à ce moment-là, à travers les yeux de Tshala. Elle ose présenter les bons et les mauvais côtés de tous les éléments. Il y a beaucoup de nuances avec des Congolais pas toujours sans reproche, des Belges qui peuvent être immondes ou plein de bonnes intentions avec là aussi les nuances qui vont bien entre la réelle volonté de comprendre la culture et la « bienveillance envers le sauvage ». C'est un destin qui se mêle intelligemment à la grande histoire, c'est très dur à poser.
La quête de la nièce est plus abordable. le style de cette partie est plus simple, accessible et plus lissé ce qui colle bien avec un récit actuel. Dans cette partie, il y a un peu trop de quotidien à mon goût, mais c'est plus lié à mon très grand attachement à Tshala plutôt qu'à de réels longueurs. Si Tshala a eu le temps de prendre du recul pour avoir un vrai regard pointu, sa nièce raconte au fur et à mesure, on est donc en pleine construction de son point de vue sur le monde. le contraste d'écriture est très réussi tout comme le contraste entre une réflexion construite et une en cours de construction.
J'ai adoré cette lecture qui a été très compliquée à poser.
A partir de l’Exposition universelle de 1958, en Belgique, où les organisateurs avaient imaginé mettre en scène un pavillon exotique exhibant des indigènes dans un décor de pacotille sensé reproduire leur habitat primitif, Blaise Ndala s’attaque au vaste sujet de la colonisation, et des relations ambiguës entre les deux parties concernées.
Si de nombreux paragraphes sont consacrés à l’histoire du Congo, et ce n’est pas la partie la plus facile a lire, la petite histoire est celle de la fille du roi des Bakubas , qui par une concours de circonstances se retrouvera parmi les congolais livrés en pature aux regards inquisiteurs des spectateurs de l’Expo. Et dont on perdra la trace rapidement. C’est sa nièce qui tentera des années plus tard de comprendre ce qui s’est réellement passé à Bruxelles en 1958. Tâche ardue, la plupart des protagonistes ont disparu et les indices ont été soigneusement cachés.
Si l’intrigue est passionnante et l’analyse exhaustive, et portée par une écriture riche et recherchée, la lecture n’est pas facile. On souffre un peu lorsque l’on est ignorant en ce qui concerne l’histoire du Congo, et les générations de rois qui se succèdent, même rapportées au travers de légendes intéressantes ne peuvent laisser de traces profondes dans une mémoire vierge de ces connaissances.
Lecture très intéressante mais exigeante.
Merci à Babelio et aux éditions du seuil
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