"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'enfance n'est pas toujours un conte de fées, et pour Vera, le happy end se fait attendre à cause des troubles de sa mère.
Entre les visites chez une chamane pour l'exorciser, sa mère clouée au lit prétendant être harcelée par un démon, le silence imposé à la maison et les rendez-vous chez le psychiatre révélant peu à peu le diagnostic, Vera grandit dans un climat difficile.
Face à une mère abusive et paranoïaque, le père, dépassé, s'efface à mesure que la maladie mentale s'installe.
Béa Lema raconte avec délicatesse cette relation mère-fille complexe et explore la thématique de la santé mentale dans un récit émouvant.
La BD se distingue par une écriture graphique forte, mêlant broderies vintage, dessins enfantins, et inspirations des arpilleristas chiliennes ainsi que des céramiques espagnoles.
Ce livre artistique et original offre une expérience visuelle unique, alliant esthétique et profondeur. Une oeuvre aussi belle que poignante, à lire absolument !
Une couverture en trompe l'oeil, qu'on a envie d'effleurer du bout du doigt. La broderie semble être réelle, on ouvre le livre et l'illusion persiste, nous sommes à l'arrière de l'entremêlement des liens.
Cet album est d'une incroyable grâce, se mêlent feutres, dessins et fils tissés, se confondent souvenirs, réalité et cauchemars pour former un tout d'une grande puissance.
Bea Lema y évoque la maladie mentale de sa mère, depuis sa tendre enfance, les injonctions imposées et les incompréhensions familiales. L'envie d'abandonner, les rôles qui s'inversent, l'enfant qui devient "parent" pour sa propre mère.
Le dessin apporte quelque chose de fantastique à ce récit, il apporte le concret. Là où la mère est seule à voir le démon l'engloutir, le dessin nous engouffre dans cette vision. Tout est montré, ce qui existe et le reste, l'invisible qui est désormais visible.
La maladie mentale est un fléau qui a de nombreux visages, de multiples noms mais il a en commun d'être incompris par celles et ceux qui ne le côtoieront jamais. Bea Lema invite ce fléau chez nous, elle lui donne un visage, un nom et nous offre à le comprendre, en tout cas, le côtoyer le temps d'une lecture lumineuse.
Cet album est d'une inventivité sans pareille, le rendu organique des planches brodées met tous les sens en éveil. On touche, on sent, on voit, on entendrait presque et on goûte à l'espoir qui se dégage des pages.
Au-delà de l'ode à l'amour pour sa famille c'est, aussi, un fabuleux hommage à celles et ceux qui combattent ou apprivoisent la maladie mentale.
Coup de Coeur !
Ce roman graphique m'a ému car la relation entre Véra et sa mère est forte et compliquée en raison de la maladie psychologique grave de cette dernière. En effet cela se répercute sur tous les membres de la famille qui tiennent bon.
Malgré les rechutes successives ils parviennent à force de dissuasion à la faire soigner.
Le dessin style enfantin convient parfaitement à l'histoire. Certains dessins ressemblent réellement à des tapisseries/broderies. Je trouve cela vraiment réussi. C'est la première fois que je vois ça dans une BD.
Une BD 'dure à digérer' mais pleine d’espoir où l'amour joue un rôle capital.
Ce titre a reçu le Prix du public Fauve Festival d'Angoulême 2024.
Cette bd traduite de l'espagnol est une poésie visuelle et un récit incroyablement touchant sur la santé mentale et l'amour filial.
Dans Des maux à dire, Vera raconte l'histoire de sa mère et par ricochet une grande partie de la sienne. Elle raconte la visite chez une rebouteuse, destinée à l'exorciser car sa mère est persuadée qu'elle est possédée. En réalité, le démon c'est sa mère qui le voit partout. Cela s'apparente à un léger délire au départ, avec quelques hallucinations et des habitudes que sa mère prend, presque comme des tocs. Puis ça envahit leur quotidien.
La narratrice raconte avec beaucoup de douceur ce rapport complexe à la maladie qui finit par leur voler cette mère si attachante par ailleurs. Vera remonte alors le fil de son histoire pour essayer de comprendre. Contrairement à son frère et à son père elle ne lâche jamais, et devient mère de substitution pour celle qui l'a enfantée. C'est très triste et en même temps lumineux.
Ce qui fait évidemment la force de cet album c'est le style visuel et le recours à la broderie. Épopée familiale et intime que Béa Lema brode avec talent pour nous donner à voir les moments les plus durs du récit. C'est inventif, imagé, cela renvoie à une histoire visuelle collective (les démons nous font penser à des figures d'enluminures ou de tapisseries médiévales) et c'est en même temps très personnel. Les compositions sont variées et ingénieuses, il y a beaucoup d'idées pour donner à voir le mal-être et l'errance de cette famille.
Le dénouement et la révélation du passé de la mère vous noueront évidemment l'estomac. Encore un destin de femme brisé par la violence.
Une pépite à découvrir en cette rentrée. C'est très beau.
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