"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est un joli conte drôle et décalé que nous propose Barroux; Une vache se repose paisiblement sous un pommier chargé de pommes. Un cochon vient vers lui et lui demande si elle est la propriétaire des pommes car voyez-vous vous pourriez devenir la vache la plus riche du monde lui dit-il.
De fil en aiguille, il démontre le mécanisme du capitalisme, de l'argent qui en découle. Une belle réflexion sur le travail, l'effort et notre rapport à l'argent. Mais c'est bien connu l'argent ne fait pas le bonheur ! Avec beaucoup de finesse il démontre au final que la richesse se trouve dans les choses simples et gratuites.
C'est joliment mené, le graphisme est tout en douceur.
Un livre jeunesse intelligent, point de départ à la réflexion et discussion.
Ma note : 9.5/10
https://nathavh49.blogspot.com/2024/05/la-vache-la-plus-riche-du-monde-barroux.html
Vu d'ici, la vie a l'air plus douce là-bas.
L'un marche une heure pour aller à l'école, la guerre est proche, il va falloir partir, ce n'est pas un bout de mer qui va l'arrêter. Là-bas, ça ira mieux.
L'autre fait sa valise pour les vacances, il ne faut pas oublier son passeport, il va manger des beaux fruits sucrés, se baigner tous les jours, ils ont de la chance là-bas.
C'est en lisant le journal le 25 novembre 2021 que Barroux, bouleversé par un drame ayant eu lieu dans la Manche, a l'idée de raconter cette histoire. En mettant en parallèle la vie de deux enfants, il rend hommage à ceux qui quittent tout en espérant une vie meilleure.et pointe aussi le paradoxe de nos existences, de notre regard sur l'autre.
Des mots simples, des dessins enfantins, légers, du bleu, du jaune, un trait noir fin. L'essentiel est ailleurs, rendre accessible aux plus jeunes la réflexion autour de la migration, sensibiliser les jeunes lecteurs à cette problématique. Barroux n'évite rien de la violence du sujet, la fin, bouleversante, marque les esprits.
Il y a des livres qui te tombent dessus sans prévenir. Et tu en ressors différent. Ici et là, soutenu par la Ligue des Droits de l'Homme, est un album à mettre entre toutes les mains, à lire avec son enfant, à partager à tout âge. Il est parfois bien difficile d'aborder de tels sujets avec les enfants, merci à Barroux pour cet album engagé et nécessaire.
George Junius Stinney Jr. est le coupable idéal aux yeux des jurés. À seulement 14 ans, ce jeune noir est condamné à mort en seulement dix minutes de délibération. Il est exécuté le 16 juin 1944 à Columbia, Caroline du Sud.
« Les 58 jours suivant mon jugement, je les ai passés à la prison du comté. J’étais le plus jeune condamné à mort de l’État du Tennessee. Mais pas seulement. J’étais aussi le plus jeune des États-Unis d’Amérique, Missié. Plusieurs fois, j’ai demandé à voir mes parents. Permission refusée. On m’a attribué un numéro d’écrou. On ne m’appelait plus que par ce numéro. La désincarnation avait franchi un nouveau stade. Je n’étais même plus un animal ou un objet, mais un numéro ! Le 201547. Certainement, fallait-il faire de moi un matricule sur un bout de papier, dans un dossier, dans la mémoire carcérale pour pouvoir, sans sentir une once de culpabilité, me mettre à mort. »
Dans ce court roman, l’auteur Christophe Léon, donne la parole au jeune garçon via le personnage de Martin Julius Crow Jr. Celui-ci se raconte à un homme, blanc, Missié. Une vie éprouvante d’homme de couleur.
« Ah ! Et puis ne te fâche pas si je t’appelle Missié, Missié. Ça sonne plutôt doux aux oreilles, ne trouves-tu pas ? À moi, on me disait Négro. Mais Négro, c’était déjà trop humain pour certains. Cette humanité qui nous était interdite. Alors, le Négro, il fallait le réduire. Le faire disparaître. Lui enlever sa dignité d’homme. En commençant par ce qui le représentait aux yeux du monde. Son corps. »
Une lecture qui m’a glacé le sang. Cette histoire vraie, je n’en connaissais absolument rien. Après quelques recherches, j’avais la nausée. Comment peut-on juger un enfant, de couleur, sans aucune preuve ? Hélas, l’actualité mondiale d'aujourd’hui, nous laisse encore penser que l’injustice raciale est toujours présente. Est-ce qu’un jour cela s’arrêtera ?
Le texte de Christophe Léon accompagné des illustrations de Barroux frappe fort. Les faits sont là, violents, indigestes mais l’écriture, d’une grande profondeur, lui offre une lumière très émouvante.
Missié, pour éveiller les consciences !
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/10/07/39654941.html
Barroux est un illustrateur connu et reconnu notamment en presse et en jeunesse. Cet album qui vient de paraître a été concrétisé au cours d’une résidence à la maison de la BD à Blois.
Cette couv m’avait interpellé… et ce titre aussi. La mélancolie que je pressentais s’est révélée bien présente. Un jeune homme entreprend un long voyage au Brésil sur les traces de son frère mort là-bas dans des circonstances assez mystérieuses.
D’avions en bus en passant par la voiture-taxi… il avance, lentement, marche sur les pas de son frère, alourdi par les souvenirs, par un avenir incertain, par une ombre fantôme telle un fardeau.
C’est donc triste ..mais c’est beau. Les planches utilisent une bichromie qui varie au gré des rencontres et des émotions, rouge, bleu, orange, jaune… Le dessin est un peu naïf, enfantin, les décors légers suffisent, la chaleur lourde et pesante est bien rendue.
Au final, un très beau livre, un voyage dans tous les sens du terme, qui pourrait toucher votre petit cœur.
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