"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après avoir refermé ce roman, je me sens perplexe, je ne sais pas trop si j'ai aimé ou pas. Car j'ai aimé cette lecture plutôt fluide, qui se lit rapidement, mais je trouve qu'on parle beaucoup trop de sexe, très direct (surtout pour un adolescent de 14ans) et énormément de préjugé sur les homosexuels.
Paul, ce petit adolescent, et personnage principal du roman, aime la littérature, la nature mais aussi les hommes, et plus particulièrement un ami de la famille, Hervé, beaucoup plus âgé que lui. On s'attache très vite au personnage de Paul, on aimerait l'aider dans sa quête aux sentiments, et l'aider dans sa recherche sur des applications de rencontre. Le récit est sans originalité, sans grand intérêt.
On a quand même l'impression que les homosexuels sont représentés comme des bêtes de sexe. Paul se retrouve sur une application de rencontre, il reçoit alors des photos pornographiques, voit des images et des pseudos tellement pleine de sexe, qui ne cherchent évidemment que du sexe. On retrouve le jeune Arnaud, ami de Paul, et jardinier dans la maison de campagne, dans les toilettes d'une aire d'autoroute car lui aussi est gay. C'est vraiment cliché même s'il est vrai que ça existe mais pas que ! Tout les gays ne cherchent pas uniquement du sexe, ne balancent pas des photos d'eux comme on vendrait du pain, bref...
Une lecture mi figue mi raisin. Heureusement que le personnage de Paul est touchant avec une véritable personnalité ce qui sauve ce roman plutôt banal et très cru.
Un grand merci à Dominique Sudre et à lecteur.com pour l'envoi de ce roman :)
Dubitative je suis. Trop cru ou pas assez ? l 'auteur semble hésiter. Pas crédible ou incroyable ? un garçon attiré par le porno et débitant des vulgarités mais poète et doué de raison à ses heures, je veux bien, mais pas à 14 ans, ça, je n'y crois pas du tout.
Attention, regardez bien , il y a un R majuscule à Renard ce qui d'emblée écarte ce premier roman d'une histoire animale bien mignonne ( mais les renards ont-ils la notion de vacances ? ). Renard est le patronyme du jeune héros, prénommé par ailleurs Paul. On aurait pu intituler l'ouvrage " Les vacances du petit Paul" mais cela renvoyait de façon trompeuse à un titre plus célèbre et fleurant l'enfance : "Les vacances du petit Nicolas". Or, le petit Paul/Nicolas a bien grandi et on le retrouve le jour de la fête anniversaire de ses 14 ans, en plein été dans la propriété familiale campagnarde et bucolique mais paumée. Comme nous sommes en 2018, finie l'innocence. A cet âge, un surf régulier sur internet lui a appris virtuellement la vie et, même si ses parents ont toutes les apparences d'un couple moderne et ouvert, s'est fait une éducation sexuelle via Youporn. Pour le moment, c'est entouré de sa famille, en plus de ses parents une petite soeur, sa tante, elle même accompagnée d'un ami, Hervé, qu'il reçoit son cadeau d'anniversaire : un smartphone.
Cet instrument bourré de technologie jouera un rôle essentiel dans un été qui s'étire en longueur entre ennui et envie de découvertes. Paul, tout en profitant d'une nature belle et généreuse, ouvre aussi ses yeux et observe les adultes. Si ses parents marquent le pas quant à leur couple, si sa soeur reste bien trop jeune pour partager autre chose qu'une partie de "Qui est-ce ?" et si sa tante continue à patauger dans les illusions d'une célibataire casse-pied, Hervé celui qui l'accompagne, va bougrement intéresser Paul. Sa sexualité débutante mais pourvoyeuse de curiosité et portée vers les hommes, va connaître une accélération intense durant ces beaux jours, vivant un amour platonique, silencieux et sans issue pour cet homme, à la quarantaine bien tassée. Silencieux ? Pas tant que ça ! Grâce à une appli de rencontre, camouflé derrière un profil inventé, il pourra mettre des mots sur ses désirs mais aussi en apprendre plus sur cet homme.
C'est devenu une constante depuis quelques années, les amours actuelles en littérature, mais aussi au cinéma, se renouvellent grâce aux applications que sont Tinder ou Grindr ( pour ne citer que de celles qui ont les honneurs des romans). Le virtuel entre de plain-pied dans le marivaudage contemporain.
Mais "Les vacances de petit Renard" ne sombrent jamais dans la facilité d'un outil permettant toutes les outrances. Le roman préfère explorer la psyché de ce jeune garçon, s'intéresser à cette génération où l'approche de la sexualité se fait de façon beaucoup plus frontale, mais aussi s'attarder très justement sur l'entourage et sur cette campagne dont le paysage, les bruits, les couleurs participent pleinement à cet éveil. Et malgré quelques crudités dues au type des relations décrites, le roman développe une très jolie musique, peignant avec une grande justesse ce temps estival où tout le monde se reconnaîtra. Et quand viendra l'heure de repartir, Paul ne sera plus le même, les ailes déjà un peu brûlées par la violence des sentiments et la dureté d'un premier amour dont les contours seront caressés au plus près.
Arthur Cahn semble posséder bien des talents. Ce premier roman, vraiment très réussi, marque une belle entrée en littérature. On y sent un vrai regard, une facilité d'écriture évidente.
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