"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une catastrophe climatique, les assurances en faillite et "le luxe" dans lequel nous vivions disparaît.
Désormais le monde a tout perdu ,la technologie autant que la nourriture, la résistance pour la subsistance s'organise alors, et,est décrite dans ce livre à travers différents portraits tous féminins.
Ce livre dystopique, avec ce qui ce passe en ce moment, la pandémie, l'Ukraine... nous fait réfléchir et frémir : Et si tout à coup tout s'écroulait !!
Un très bon livre, je regrette juste que les personnages soient en quelque sorte "survolés" et qu'on ne puisse pas s'attacher à eux.
Eh oui, encore une histoire post apocalyptique.
Personnellement je suis assez férue de ce type de littérature, car cela met en scène les travers de notre société et les calamités vers lesquelles nous nous acheminons si nous perdons de vue le respect de la Terre et surtout des autres humains.
Pour preuve, j'en ai lu quelques uns que j'ai beaucoup apprécié :
Le Mur invisible de Marlen Haushofer pour la version seule au monde. Très bon.
Le Feu de Dieu de l'excellent Pierre Bordage, pour la version roadtrip en France.
Le monde enfin de Jean-Pierre Andrevon. Très bon aussi.
Et en vrac : la Route de Cormac McCarthy, Malevil de Robert Merle, The Rain de Virginia Bergin (plus pour les ados)...
Celui-ci aborde l'angle de manière originale : c'est finalement le système financier qui se retrouve à l'origine de l'effondrement de la civilisation, avant même nos comportements écologiquement discutables. le second point d'intérêt est le principe narratif :l es errances des personnages sont entrecoupées de chants, qui content la vie avant, la chute de la civilisation et l'adaptation à un nouveau quotidien. le petit bonus est que ces chants sont au féminin pluriel. Eh oui. Après des siècles où l'on conte le monde au masculin pluriel, pourquoi ne pas le conter au féminin pluriel ? Et c'est fou comme la couleur du récit devient plus féminine. On sait qu'il y a aussi les hommes, mais les femmes passent ainsi en première ligne. C'est bien agréable. Et l'on voit au fil du roman comment les chants vont se transmettre, comme les histoires au coin du feu se transmettaient autrefois.
Outre ces deux originalités, je n'ai pas été embarquée dans le voyage, autant que dans d'autres. Il m'a manqué un peu d'empathie. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Pourtant les problématiques de survie sont abordés de manière aussi concrète qu'intelligente en explorant : le manque de confort, les problèmes de santé avec les nouvelles épidémies et les soins médicaux redevenus basiques, les problèmes alimentaires et la façon de réapprendre à auto-produire, les apprentis dictateurs qui tentent de devenir maître des territoires en soumettant ses habitants, les moyens de transport ralentis et la mémoire de tout cela à conserver coûte que coûte. Comment l'humanité se réinvente dans un dénuement de début du monde.
Alors, faut-il le lire ? Si vous voulez. Ce n'est pas mon préféré sur le thème, mais il a le mérite d'être agréable à lire et d'offrir un angle original, avec une écriture fluide et agréable.
2022 : un cyclone balaie la côte ouest des USA, provoquant des dizaines de milliers de morts. La crise qui s'en suit provoque l'effondrement des économies américaine puis mondiale : les transports, la production d'énergie, les réseaux de communication, les usines de haute technologie, tout s'arrête progressivement.
Quelques années plus tard, des communautés se sont installées tentant de recréer des micro-sociétés autonomes et de résister aux pillards, sans pouvoir s'appuyer sur des technologies connues mais impossible à mettre en oeuvre.
Antoinette Rychner nous livre une histoire dont l'argument principal ressemble un peu à celui de Malevil de Robert Merle ou de La route de Cormac McCarthy : la construction, ou pas, de nouvelles vies sociales après une catastrophe ayant détruit notre société.
J'y ai cependant trouvé deux ingrédients majeurs, qui apportent une originalité intéressante à Après le monde :
- la nature de la catastrophe à l'origine des destructions : ici pas de bombe nucléaire ou de collision avec une météorite, juste un cyclone un peu plus fort que les autres qui frappe au mauvais endroit, San Francisco et la Silicon Valley, entraînant une série de faillites et un arrêt presque complet de l'économie mondialisée. Cela ne manque pas de nous rappeler les conséquences de la crise COVID-19...
- la forme de la narration : elle s'appuie sur quelques chapitres contant le délitement de l'économie mondiale et les efforts de survie des uns et des autres, et de nombreux portraits d'individu(e)s (l'histoire est racontée par des femmes, au féminin !) permettant d'entrer plus en détail dans les conditions de (sur)vie sur terre au cours des plus de 35 ans qui suivent la catastrophe.
Ajoutons la belle écriture de l'auteure, à la fois riche et simple, se laissant lire avec fluidité, et tous les ingrédients sont réunis pour un coup de cœur !
http://michelgiraud.fr/2020/07/26/apres-le-monde-antoinette-rychner-buchet-chastel-un-coup-de-coeur/
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