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Du porno dans un film nanar de science fiction ? Oui, oui, certains sont prêts à le faire, si c’est pour un ami décédé...
Avec ”Les boules", bienvenue dans un récit complètement loufoque avec en toile de fond, le tournage d’un bon gros nanar. Une bande d’amis se met en tête de réaliser le script de série Z de leur pote récemment décédé. Et ce n’est pas un simple film... car le scénario comporte au passage quelques scènes pornos assez improbables. Certains amis/acteurs vont donc devoir payer de leur personne pour honorer la mémoire de celui qui les a quittés. Et cela ne va pas forcément être du goût de tout le monde...
Précisons clairement les choses, le porno n’est jamais réellement montré et la bd ne tombe jamais dans le vulgaire.
A travers ce récit touchant quelque peu déjanté évidemment, se pose la question de la manière dont chacun fait face à la perte d’un proche. Comment ne pas oublier les êtres aimés ? Cette bd est donc une véritable ode à l’amitié. On regrettera par contre qu’il n’y ait pas une petite dose d’humour supplémentaire malgré le côté absurde qui jaillit forcément de certaines scènes.
Graphiquement, Breda propose un trait intéressant, en esquisse, avec des contours incertains (tout comme le succès de ce projet de film...). La colorisation chatoyante est assez uniforme, en aplat et se prête bien au récit.
Au final, quelques imperfections mais un bon moment de lecture (et une fin bien pensée).
Lu dans le cadre du Prix BD Orange 2024 - Merci à Lecteurs.com et aux Editions Six Pieds sous Terre
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
J'avais lu il y a quelques années "Un enfant comme ça", et je me souviens m'être dit qu'il fallait que je suive les futurs travaux d'Antoine Breda, je suis donc bien content d'avoir pu découvrir ce deuxième album dans le cadre du prix Orange de la BD. Malgré son pitch totalement improbable et foutraque, l'auteur propose une histoire bien plus profonde que ce qu'on pouvait imaginer : derrière l'humour, il est question d'amitié, de deuil et de mémoire, les personnages et leurs relations sont bien campés, et tout ça est enrobé dans un délicieux hommage à la série Z. On retrouve cet hommage jusque dans la forme de l'album, avec ses couleurs limitées ou son format assez serré, qui m'a évoqué un court-métrage. Une lecture agréable et moins anecdotique qu'il n'y parait !
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Mais que cache ce projet de film délirant, entre porno et SF ? Au programme humour et émotion. Je ne pense pas que je me souviendrai longtemps de cette lecture, mais je l'ai trouvée divertissante et plus surprenante qu'elle n'y paraît au premier abord.
« titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024 »
Henry depuis quelques années s’est mis à l’écriture d’un scénario pour le cinéma. A sa mort, Anne et Fred, ses meilleurs amis découvrent ce fameux scénario : une histoire mal écrite, de série Z, matinée de scènes de porno ringardes. Malgré cela et en mémoire de leur ami défunt, Anne et Fred décident de tourner le nanar. « Les aventures d’Adrix le Destructeur, Empereur des 9 Galaxies » commence donc sans véritables acteurs, sans budget, Anne monteuse de documentaires animaliers le réalise, Fred joue Adrix avec deux cousins du défunt Henry. Elise, la compagne de Fred, voit d’un mauvais œil qu’il devienne le héros d’un film de SF porno. Bien que bienveillante envers l’hommage à leur ami commun, elle a du mal à supporter les déboires qu’occasionnent ce tournage catastrophique et pose un ultimatum à Fred : s’il tourne la scène finale avec la sorcière bleue, cela pourrait être la fin de leur couple.
Avec cet album, Antoine Bréda nous plonge dans les galères du cinéma amateur : tournages sauvages sans autorisation, manque de financement, imprévus coûteux et acteurs amateurs. A cela s’ajoutent les problèmes de couple que rencontrent Elise et Fred. Problèmes qui sont en décalage complet avec le côté burlesque et surréaliste des scènes ringardes et improbables qui se tournent en parallèle.
Cet album développe aussi une histoire touchante sur l’amitié et nous amène à nous questionner sur ce qu’on est prêt à faire ou non par amitié ou par amour. Il ouvre aussi le sujet de la mémoire.
Le personnage d’Elise est l’élément qui est le plus sain d’esprit de cette histoire, il nous permet de nous ancrer sur terre entre deux scènes irrationnelles.
Le dessin ne met jamais en image la pornographie du scénario. L’album reste ainsi tout public et nous surprend quelque fois sans trop en montrer. Le trait est épuré, renforcé par des jeux d’ombre et de hachures que viennent compléter des aplats de couleurs qui saturent l’espace afin de remplacer les décors et de mettre ainsi en valeur les émotions.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions 6 pieds sous terre pour cet envoi. »
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