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Sarah 7 ans Paris, Anne 10 ans Amsterdam, Yaël 10 ans Provence, Maurice 11 ans Bruxelles et Petros 9 ans Athènes. Quel est le point commun entre ces cinq enfants ? Le jeune âge qu’ils avaient quand a éclaté la Seconde Guerre mondiale en 1939. Tous ont vécu des moments terribles. Rafles, déportation, camps de concentration, exil forcé, occupation, privations, résistance… Certains ont survécu, les autres sont morts.
Les enfants sont les premiers à souffrir de la guerre décidée et menée par les hommes. Mais ils ont en eux cette capacité d’adaptation qui leur permet de continuer à vivre, quand cela est encore possible. C’est le cas de Petros.
La grande balade de Petros débute en octobre 1940. Ce jeune garçon menait une vie normale (malgré la dictature du général Metaxas) entouré de ses parents, son grand-père et sa grande sœur Antigone. Sans oublier Théodore sa tortue ! Avec son copain Sotiris, ils ont le plus beau des terrains de jeu, la rue. Quand la guerre est déclarée, son oncle Angelos part sur front contre l’Italie. Mais c'est la débâcle et les troupes allemandes occupent dorénavant Athènes.
La changement de vie est radical. Le couvre-feu est instauré, les tickets de rationnement sont en vigueur pour acheter la moindre denrée, sauf pour le marché noir. La population athénienne refuse cette situation et manifeste contre les privations de toutes sortes. Petros va lui-aussi, à son niveau, résister et participer à ces revendications contre cette vie extrêmement précaire. Quoi de pire que d’entendre un enfant se plaindre d’avoir faim !
Cet album est adapté du livre La guerre de Petros écrit en 1971 par Alki Zei, une romancière grecque, qui fit partie de la résistance contre l’occupation nazie. Ses auteurs Dimitrios Mastoros (scénario) et Angeliki Darlasi (dessins) nous plongent dans la vie d’un enfant, sans occulter la réalité des faits. Les dessins au trait irrégulier et au lavis couleur sépia contribuent parfaitement à cette difficile mais indispensable immersion dans ce pan de l’Histoire, qu’il ne faut jamais oublier.
Un album indispensable au devoir de mémoire, au même titre que :
- Elle s'appelait Sarah (Marabulles)
- Le journal d'Anne Frank (Calmann Lévy)
- Derrière le rideau (Dargaud)
- La guerre de Maurice (Les éditions des éléphants)
Petros a 9 ans quand la guerre éclate. Il s'en souvient très bien, c'est le jour où son grillon est mort. Petit à petit, la Grèce s'enfonce dans un tourbillon infernal, invasion, occupation, famine, meurtres. Il découvre alors, avec sa famille et surtout sa sœur, un monde bien loin de l’innocence de son âge. En l'espace de quelques années, il passe de la peur de faire gronder par son professeur pour un devoir non fait, à la peur de se faire tuer...
La seconde Guerre mondiale, nous la connaissons, nous l'avons étudiée, puis lue à travers de nombreuses BD. Mais savons-nous comment elle s'est déroulée en Grèce ? En adaptant le roman D'Aliki Zei, Ageliki Darlasi (Scénario) et Dimitri Mastoros (Dessin) nous proposent de la découvrir, mais pas à la façon d'un livre d'Histoire. Ce triste passé nous est révélé à travers l'œil d'un enfant, un peu à la manière de Yaël dans le magnifique "Derrière le rideau" de Sara Del Giudice édité chez Dargaud. Et tout de suite, la résonance n'est plus la même. Le point de vue est différent. On s'attache à d'autres aspects de la guerre, qui sont pourtant tout aussi importants. Il s'en dégage une force et une innocence peu communes. Cette innocence, ils la perdent en même temps que leur âme d'enfant, en grandissant bien trop vite. Le graphisme traduit avec force, chaque sentiment, chaque doute, chaque peur mais aussi chaque joie (oui les enfants ont cette faculté en eux).
J'aimerais pouvoir vous dire l'inverse, mais comment ne pas penser aux enfants (et pas seulement) qui vivent des événements similaires encore aujourd’hui. Une lecture malheureusement d'actualité, même si les faits se passent en 1940. Les auteurs nous font découvrir un pan méconnu de l'Histoire, d'une fort belle manière. Merci pour cette lecture ... Marquante...
Octobre 1940. Le petit Petros a les soucis d’un enfant de son âge, il pleure son grillon qui vient de mourir, il n’a pas envie de faire ses devoirs, il laisse ses pensées s’envoler pendant le repas en famille… Pourtant ce soir-là, il s’étonne : « Qu’est ce qu’ils ont tous à parler de guerre ? »
La vie du petit garçon va bientôt changer… « La grande balade de Petros » raconte l’occupation italienne puis allemande en Grèce. 4 années vues à hauteur d’enfant. La collaboration, la famine, les rafles, la mort, Petros se voit forcé d’entrer dans le monde des adultes.
Un monde dans lequel il cherche sa place. Entre sa sœur Antigone et son ami Sotiris, il se prend à jouer au héros : il crève les pneus allemands, il peint sur les murs des messages « Soupe populaire » « la liberté ou la mort », il participe aux manifestations … Et surtout, il observe les adultes.
Le dessin bichromique au lavis de Dimitrios Mastoros est touchant, les cases sont petites (trop) et le lettrage aussi (trop). Cela rend la lecture difficile (pour un vieux comme moi) mais n’empêche pas l’émotion de passer.
Cette adaptation d’un roman majeur de la littérature grecque (la guerre de Petros d’Alki Zei) mérite le détour, c’est le témoignage enfantin et émouvant d’une période noire qu’il est toujours bon de lire et relire.
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