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Quel courage a eu cette femme d'entreprendre un tel voyage, dans un pays fermé et méconnu.
Partir si loin dans de telles conditions logistiques serait impensable aujourd'hui.
Introduction trop longue, trop de notes et de commentaires sur la traduction d'Alexandra David-Néel qui selon moi gâchent un peu la lecture. Il faut que je le relise sans lire les notes de bas de page.
Un périple de fou qui donne l'impression de vivre sa vie à moitié. Nous sommes en 1924 et une femme, âgée de 56 ans. va vagabonder dans le Tibet alors fermé aux étrangers, avec son fils adoptif, un lama. Déguisés en mendiants ils vont déjouer les contrôles de fonctionnaires et tibétains suspicieux, en voyageant dans des conditions très rudimentaires.
Pas de porteurs, de vêtements techniques pour braver le froid, mais une simple tente en toile de coton pour s'abriter. Ils vont ainsi passer des cols, parfois deux par jour, des gués suspendus à des poulies, crapahuter dans la neige, croiser des brigands. Alexandra David-Neel passera le voyage à se teindre les cheveux avec le fumet du fond de marmite, à mendier, et son fils accomplira des rituels en tant que lama. Ils se nourriront la plupart du temps de thé, beurre et tsampa avec une activité physique que nous ne pourrions pas tenir avec nos vies de sédentaire !
Et tout du long, elle nous transmet son bonheur d'emprunter ainsi des voies peu voire jamais fréquentées.
« comme je me sentais heureuse d'être là, en route vers le mystère de ces cimes inexplorées, seule, enveloppée de silence ».
Elle ne les recherche pas seulement pour éviter d'être reconduite à la frontière mais aussi guidée par une soif inextinguible de découverte.
A un moment dramatique, bloqués suite à une blessure de son fils, on peut prendre la mesure de son tempérament et son goût pour l'aventure :
« Si puissante était pour moi la séduction de cette nuit de neige, au coeur des montagnes inviolées, qu'elle triompha de mes préoccupations comme de la peine physique que je ressentais.
Longtemps -presque jusqu'à l'aube- je demeurai assise, immobile, savourant les délices de mon isolement dans le calme parfait, le silence absolu de cette étrange contrée blanche, l'esprit détaché de tout, plongé dans une sérénité indicible »
Dieu sait que j'admire Alexandra David-Néel, que jamais un seul de ses écrits ne m'a déçue. Mais là, quand elle aborde de trop près l'hindouisme ça devient difficile. C'est bien la première fois que j'ai ce problème avec elle. Vraiment une lecture en dent de scie, où il faut s'accrocher quand elle aborde des rituels, des dieux, des réunions. Dans ces cas-là c'est un peu soporifique et assommant à la fois. Hors de ces passages c'est très agréable.
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