Promis, juré, la pêche à la mouche va vous captiver comme vous ne l’auriez jamais imaginé.
C’est le pari remporté de Et au milieu coule une rivière de Norman Maclean, petite pépite récemment rééditée chez Rivages.
Un homme se souvient de son enfance dans le Montana au début du 20e siècle, où il suivait son père, un pasteur, et son frère, dans de longues journées silencieuses et actives de pêche à la mouche. Plus tard, le rituel continue de lier muettement les deux frères.
Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre et on s’explique mal la tension inexorable qui contient le lecteur jusqu’à la fin du roman, aussi brutale que bouleversante. On s’était habitué à cette ambiance de silences, de méditation, cette narration rétrospective, dans cet art merveilleux qui fait qu’un roman ne tient que grâce à sa langue, à ce je ne sais quoi qui ouvre à l’universel de la condition humaine et qu’on appelle littérature.
Il fallait toute cette attention au minuscule, la mouche, pour révéler l’immense chagrin du narrateur dans la confession d’un écrivain épanché sur sa jeunesse.
Il a 74 ans quand, en 1976, il publie ce chant d’amour pour sa famille. Norman Maclean a peu écrit mais ses œuvres ont durablement influencé le mouvement de l’écriture sur la nature comme vrai personnage littéraire, le fameux courant du nature Writing, ainsi que Henry David Thoreau a pu l’initier à travers ses théories philosophiques de la fin du XIXe siècle, et dans lesquels un Richard Ford ou un Jim Harrison, ou encore des Sherman Alexie ou David Vann excellent.
Ce livre vous le connaissiez peut être déjà mais sous le nom de La Rivière du sixième jour et à la condition de l’avoir acheté en 1992. Rivages réédite certains trésors de son fonds américain, et c’était évidemment impossible de faire l’impasse sur Et au milieu coule une rivière de Norman Maclean (traduction Marie-Claire Pasquier). La préface de cette réédition, signée Robert Redford, rappelle le film sorti sous ce même nom et signé par l’acteur-réalisateur en janvier 1993.
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un roman qui me tente beaucoup !
Whaouh quelle couverture magnifique! Elle attire le regard. J'ai vu le film il y a quelques années mais je n'étais assez mûre pour en comprendre toute la teneur (mais j'étais subjuguée par toute cette beauté des sites naturels). Mais aujourd'hui, amoureuse de la Nature, je ne pourrais qu'être curieuse et apprécier le roman à sa juste valeur.
J'ai vu le film de Redford quand j'étais enfant et je me souviens qu'il m'avait bouleversé ! J'aimerais beaucoup pouvoir lire le livre maintenant que j'ai quelques années de plus, je pense que je retrouverai ce sentiment fort