Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Récit«La souffrance à l'état pur m'habite. [...] Le soleil de septembre
réchauffe mes muscles et mon visage endoloris : je n'arrive pas
à y croire. Je fais l'expérience d'une horreur que je ne souhaite pas à
mon pire ennemi : celle de la mort vivante.»Temps new-yorkais : soleil et ciel bleu. Le 11 septembre 2001
au matin, Bruno Dellinger se rend à son travail, comme d'habitude.
Comme d'habitude, il rentre dans l'immense hall du World Trade
Center, insère son pass électronique, prend l'ascenseur et accède
au 47e étage où se trouve sa société. Soudain, un choc d'une
violence inouïe ébranle le bâtiment. Un premier avion s'écrase sur
une des deux tours. Un autre ne tardera pas à pulvériser la seconde.
Ce n'est pas seulement le World Trade Center qui disparaît, mais aussi
la confiance en l'humain.Un récit incontournable sur un événement qui a changé la face du
monde.
Ce texte se découpe en 4 parties : la première raconte minute après minute l'attentat, l'incompréhension de ce qui se passe, l'évacuation, la panique, la poussière, les cris, les odeurs... ce n'est pas la plus interessante.
Dans les 3 autres parties, Bruno Dellinger raconte sa reconstruction mentale, mais aussi celle de son entreprise, la presse en charge de ses employés, la bagarre avec les assurances, les clients, les services informatiques et autres. Les abus des uns et des autres, les coups bas, et la solidarité.
C'est un beau témoignage de résilience mais aussi un texte social et politique qui donne un autre regard sur l'Amérique que celui des journalistes.
Un témoignage de plus sur le 11 septembre 2001? Oui
Identique aux autres? Non
Parce que Bruno Dellinger, Français expatrié et chef d’entreprise, n’a pas été tué dans les attentats, parce que physiquement il allait plutôt bien. Mais parce que les informations qu’il délivre dans ce récit, sur une année environ, sont celles du rescapé. L’un de ceux qui étaient dans la Tour numéro un, qui a entendu l’impact et qui est descendu par les escaliers depuis le 47ème étage. Il a pu sortir de la tour, il a pu se réfugier dans une banque après l’effondrement de la Tour deux et le nuage de fumée qui a tout envahi. Mais parce que le stress post-traumatique a été très important et que cela, les médias n’en ont pas beaucoup parlé. L’horreur s’était abattue sur New-York, le nombre de morts était considérable, alors les vivants ont été quelque peu oubliés.
C’est le récit haletant de cette journée effroyable, celui de l’indicible, de l’impossibilité à mettre des mots sur ce qui s’est passé. Bruno Dellinger croit tout d’abord à un accident. Tout s’enchaîne, les deux tours touchées, puis le Pentagone. Sur une cinquantaine de pages, on visualise à nouveau les images répétées en boucle dans le monde entier.
Mais le reste du livre, c’est le lent travail de reconstruction psychique que raconte Bruno Dellinger, le travail de reconstruction de sa société aussi. C’est sa tendresse pour cette Amérique si différente de l’Europe, où seul l’individu compte, mais où il doit s’en sortir seul aussi : trouver des bureaux, reconstituer ses fichiers clients, acheter des fournitures. L’élan de compassion s’arrête où le business reprend ses droits : tu veux reprendre ton activité professionnelle ? Tu vas devoir payer deux ou trois fois le prix d’avant!!! Mais c’est aussi une façon de survivre et de permettre à ses deux employés de surmonter aussi leurs souffrances, il faut continuer à avancer, même quand on préférerait rester dans l’hébétude.
Il nous raconte aussi sa terreur d’ouvrir son courrier, à cause de l’anthrax (j’avais oublié ces atteintes dans le mois qui a suivi la tragédie), son impression d’être seul parmi la foule, l’incompréhension des médecins, jusqu’à celle, bénévole dans un grouoe de soutien, qui va enfin l’écouter et lui permettre de confier enfin ses angoisses.
L’auteur nous livre ses réflexions sur la politique américaine du début des années 2000, sur son hégémonie. Facile de le lire avec 17 ans de recul et de constater que le récit était étrangement prémonitoire...
C’est un récit forcément touchant, mais sans pathos, un document que j’aurais aimé lire plus tôt. Et surtout, j’aimerais savoir si Bruno Dellinger a toujours cette phrase notée sur son Palm :
« Dum vita superest, bene est! » (Tant que la vie perdure, tout va bien! Casanova).
A découvrir absolument, pour avoir une vision de l’intérieur, avec le recul des années écoulées.
lirelanuitoupas.wordpress.com
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