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Une journée d'Ivan Denissovitch

Couverture du livre « Une journée d'Ivan Denissovitch » de Alexandre Soljenitsyne aux éditions Robert Laffont
Résumé:

Les journées, au camp, ça file sans qu'on s'en aperçoive. C'est le total de la peine qui n'a jamais l'air de bouger, comme si ça n'arrivait pas à raccourcir.
Tous les matins, à cinq heures, un surveillant réveille les vingt-trois détenus de la 104e brigade de travailleurs d?un camp de travail... Voir plus

Les journées, au camp, ça file sans qu'on s'en aperçoive. C'est le total de la peine qui n'a jamais l'air de bouger, comme si ça n'arrivait pas à raccourcir.
Tous les matins, à cinq heures, un surveillant réveille les vingt-trois détenus de la 104e brigade de travailleurs d?un camp de travail russe. Ivan Denissovitch, surnommé Choukhov, y a été déporté pour cause de trahison de la patrie . Condamné à dix ans, il ne lui reste qu'un an à passer au camp.


Un matin, le robuste Choukhov, affaibli, s'est levé en retard. Puni, il est contraint de nettoyer le plancher. Puis il se rend au dispensaire pour y chercher des soins, mais le médecin ne peut l?exempter car son quota quotidien d?arrêts de travail est déjà dépassé. Il retourne donc aux travaux forcés dans le froid glacial de la steppe, s?employant à mettre en place des méthodes de survie : il capitalise la seule richesse qu?il possède, celle des pourtant misérables rations de nourriture. Tous les jours, il s?évertue à accomplir d?harassantes et inhumaines tâches : il creuse des trous, martèle, déplace des kilos de terre, coupe et transporte du bois, construit des charpentes, aligne des briques ou bien dispose du mortier, etc.


À la nuit tombée, Choukhov est satisfait de sa journée. Elle ne lui a pas été fatale. Il n'a pas été mis au cachot, il n'est pas tombé malade et a même réussi à s'acheter du bon tabac grâce à un privilégié du camp.


Une journée d'Ivan Denissovitch est un roman noir dans lequel le désespoir n'a pas sa place. Il dépeint la force d?un prisonnier banal aspirant seulement à survivre jusqu?au lendemain, écrasé par des conditions de vie intolérables supportées sans cris et avec une grande dignité.


Alexandre Soljenitsyne décrit l?horreur banalisée et les principes du système concentrationnaire du Goulag en employant des termes simples et précis pour transcrire une situation tragique. Jamais plaintif, toujours juste, ce roman est à la fois d?une horreur saisissante et d?une beauté littéraire limpide.

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  • La journée d'un zek, prisonnier politique en sursis. Il gagne sa survie chaque jour. Par sa ruse, par son courage. Une journée parmi 3600 autres dans ce camp perdu dans la Sibérie profonde. 10 ans pour rien. Une immersion qui nous fait toucher du doigt la rage de vivre que peu ont eu. Un...
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    La journée d'un zek, prisonnier politique en sursis. Il gagne sa survie chaque jour. Par sa ruse, par son courage. Une journée parmi 3600 autres dans ce camp perdu dans la Sibérie profonde. 10 ans pour rien. Une immersion qui nous fait toucher du doigt la rage de vivre que peu ont eu. Un témoignage fort de ce Nobel emblématique qu'est Soljenitsyne, même si je n'ai pas été particulièrement séduit par la narration.

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  • Ivan Denissovitch Choukhov, fut déporté dans un goulag en 1941 pour avoir douté de la victoire de Staline face aux envahisseurs allemands. Cette journée, narrée avec une foultitude de détails donne une description froide, presque clinique, de ce qu'était le goulag. Elle se passe en 1951, donc...
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    Ivan Denissovitch Choukhov, fut déporté dans un goulag en 1941 pour avoir douté de la victoire de Staline face aux envahisseurs allemands. Cette journée, narrée avec une foultitude de détails donne une description froide, presque clinique, de ce qu'était le goulag. Elle se passe en 1951, donc deux ans avant le décès du dictateur soviétique. On y apprend que les zeks dorment sur des paillasses inconfortables, qu'on les nourrit à coups de soupe le matin et d'avoine à l'eau le midi, et que la moindre erreur peut leur coûter le mitard ou un allongement de leur peine et tout ça dans le froid sibérien . Malgré tout, ils ne perdent jamais espoir de retrouver la liberté un jour. Une réalité assez effroyable bien que je trouve que Soljenitsyne ne réussi pas totalement à retranscrire la réalité du goulag, ce qu'il fera bien mieux avec "L'archipel du goulag, grâce en partie aux nombreux témoignages qu'il aura accumulé nonobstant le risque de se faire arrêter par la Guépéou sous le régime de Brejnev. Un livre remarquable.

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  • La journée d’Ivan Denissovitch Choukhov n’est pas une journée pleine de rebondissements ; c’est une journée comme les trois mille six cent cinquante autres journées qu’il passera dans un bagne d’Asie Centrale, dix-sept très longues heures régies par un froid inhumain, la faim lancinante et la...
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    La journée d’Ivan Denissovitch Choukhov n’est pas une journée pleine de rebondissements ; c’est une journée comme les trois mille six cent cinquante autres journées qu’il passera dans un bagne d’Asie Centrale, dix-sept très longues heures régies par un froid inhumain, la faim lancinante et la peur omniprésente. Ne pas tomber malade, ne pas se couper, ne pas se faire prendre par un garde, ne pas faiblir, pour ne pas finir au mitard, ne pas finir au mitard pour ne pas sortir du camp les pieds devant. Il faut composer, ruser, simuler et calculer pour survivre, supporter l’horreur et l’abjection avec le mince (très très mince) espoir de voir arriver le dernier des trois mille six cent cinquante jours…
    Lorsque par une circonstance extraordinaire et ahurissante (c’est Khroutchev lui-même qui l’a fait publier, y voyant une dénonciation du culte de la personnalité de Staline !) La journée d’Ivan Denissovitch fut publiée, le monde entier découvrit la réalité de l’univers concentrationnaire soviétique, un environnement particulièrement inhumain, même si Soljenitsyne ne fait pas dans la caricature: le goulag était une arme du totalitarisme dont les conditions d’internement n’avaient rien à envier à celles des camps nazis, mais ne visait pas systématiquement à la négation de l’humanité comme ce fut le cas des nazis ; il existait des solidarités, certains gardiens étaient moins inhumains que d'autres, si bien que l’espoir pouvait subsister.
    Ce fut donc une bombe littéraire que ce texte inoubliable écrit dans la langue vive, truculente et lyrique qui recréait l'argot des camps, une langue qui sonnait si vrai pour la bonne raison qu’Alexandre Sojenitsyne lui-même y avait passé huit ans.
    Ivan Denissovitch a maintenant 50 ans et ce texte résonne toujours comme un hymne à l’Humanité, avec un grand H.

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