L'objectif de cette édition est de faciliter l'approche d'un type de document à la fois fascinant et difficile d'accès. Le fonds de la haute justice d'Elbeuf est en effet particulièrement riche, non seulement pour les historiens de la justice, mais aussi pour ceux de la Normandie. La présence d'actes de juridiction gracieuse rend ainsi le registre édité utile à l'histoire de l'économie comme à celle des mentalités : on ne trouve ici « ni criminels, ni grands voleurs », mais la vie quotidienne de justiciables que leur conception de l'honneur et la gestion de leurs biens amènent régulièrement devant le tribunal. La remarquable précision du greffier nous laisse ainsi soupçonner la place d'Elbeuf dans le commerce sur la Seine au moment où naît la draperie elbeuvienne, tandis que des inventaires après décès permettent de pénétrer à l'intérieur des foyers, ou que l'engagement pris par un homme d'envoyer son neveu « a l'escolle », de « paier son escollage et lui trouver livres a ce necessaires » rappellent que le Moyen Âge n'est pas la période fruste qu'on a trop souvent décrite.
Historiens, linguistes, passionnés d'histoire locale pourront trouver dans cette édition le matériau à réflexion : une présentation du manuscrit et de son contexte de production, de même qu'un index des noms propres accompagné d'un index-glossaire des noms communs, permettent en effet de se repérer plus facilement dans le fourmillement d'informations offertes par ce document précieux.
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