Le calvaire qu’ont vécu Krestina, Angelina et Maria, âgées respectivement de 19, 18 et 17 ans jusqu’à l’assassinat de leur père en ce terrible jour du 27 juillet 2018.
Quand la police de Moscou est arrivée, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Il avait le poil noir, le ventre gras, une croix dorée autour du cou. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors elles l'ont tué.
La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie. À vingt ans, Laura Poggioli a vécu à Moscou. Elle aimait tout : la sonorité de la langue, boire et sortir, chanter du rock. Elle a rencontré Mitia, son grand amour. Parfois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était sa faute. « S'il te bat, c'est qu'il t'aime », dit un proverbe russe.
Le calvaire qu’ont vécu Krestina, Angelina et Maria, âgées respectivement de 19, 18 et 17 ans jusqu’à l’assassinat de leur père en ce terrible jour du 27 juillet 2018.
Vous les avez plébiscités, on vous les fait gagner !
Premier roman de Laura Poggioli mêlant fait divers et vie personnelle. Un livre qui parle de violence conjugale, de maltraitance, d'inceste et d'un patricide. Nous rentrons dans l'intimité des des soeurs Katchatourian pour découvrir l'horreur qui se cache, les complicités protégeant cette homme qui infliger des sévices physiques, psychologiques et sexuels sur sa propre famille. Laura Poggioli partage aussi son témoignage dans ce texte car elle même est victime d'horreur lorsqu'elle vivait en Russie.
Une œuvre sensible, cruelle, qui est finalement une autofiction, la libération de la parole, la mise en lumière de l'inefficacité et la complaisance des autorités local face à l'horreur et de cette société patriarcal où la soumission est le mettre mot. Une œuvre intimiste, poignante, percutante, réaliste et cruelle.
"Krestina regarde droit devant elle, mais ce n'est pas le policier qu'elle voit. C'est le mur gris, en béton armé, ce qu'elle aurait aimé bâtir pour se protéger pendant toutes ces années."
un superbe roman que je n'ais pu lâcher tant lhistoire est prenante, très bien écrit l'autrice nous partage son expérience au fil des pages . Un très beau moment de lecture
Récit vif sur la place de la femme en Russie qui affecte.
Une omerta règne "religieusement" depuis plus de 70 ans sans être consigné sur les violences faites aux femmes. Il semblerait qu'une loi datant de 2021 est été adoptée...qu'en est-il aujourd'hui ? Magnifique avec le 1er livre de Laura Poggioli.
A travers ses pages, je revis un peu l'histoire que me racontait jadis ma camarade de classe Laura lorsque nous étions ensemble sur les mêmes bancs de l'Université.
Cette capacité qu'elle a, avec tout le recul nécessaire à voir dans la Russie, ce pays qu'elle adorait aussi bien le blanc que le noir, me fait l'admirer d'autant plus.
Ce fait divers ramené à sa propre expérience, a ravivé en moi de nombreux souvenirs et j'aime la sincérité qui au fil des pages montre à quel point l'écriture peut être thérapeutique.
Ce fait divers qui nous rappelle à quel point le monde dans le quel nous vivons est patriarcal et toléré comme cela aussi bien par les femmes que les hommes, nous appelle à une réelle prise de conscience sur ce qui passe autour de nous. Féministes nous nous réclamions du haut de nos 22 ans, je vois que le combat à mener, est encore long et sinueux.
Merci Laura, hâte de découvrir le prochain et les suivants qui je n'en doute pas seront nombreux.
Ce roman est celui de toute l’horreur des lois russes en matière de violences conjugales. En effet, durant les années 2000, le système législatif russe a grandement facilité la perpétration de violences à l’égard des femmes en rendant en quelque sorte « légal » le fait de lever la main sur sa compagne, de la battre, voire même de la tuer.
Avec un compte à rebours de 11 ans, c’est une véritable plongée dans la société russe que nous emmène faire l’autrice, Laura Poggioli, ayant elle-même habité ce pays, qui occupe encore plus une place prépondérante sur le devant de la scène internationale depuis février 2022.
Dans un pays où l’un des dictons dit « s’il te bat, c’est qu’il t’aime », l’homme occupe une place centrale dans le couple, dans la famille, dans la société. Les femmes ne sont guère que des êtres inférieurs où leur parole n’est que peu entendue. Alors qu’en Europe, nous entendons déjà quotidiennement que trop de féminicides ou de cas de violences domestiques, pas un jour ne passe en Russie où des femmes en sont encore plus sujettes.
Associant son vécu personnel d’un pays qu’elle connait bien (mais surtout victime d’un compagnon violent) à celui des sœurs Khatchatourian, l’autrice nous conte ce soir du 27 juillet 2018, où les 3 sœurs n’ont eu d’autre choix que de tuer leur père après avoir été victimes de violences physiques, sexuelles et psychologiques durant de très longues années.
Ce terrible fait divers a ouvert les yeux et conscientiser de nombreux russes. Il a, par ailleurs, provoqué un soulèvement de la société contre un système légal bien trop laxiste. Abordé comme une enquête journalistique, ce thème central est finement travaillé et bien documenté.
J’ai beaucoup apprécié ce livre malgré la dureté de ce qui est rapporté. Pour ma part, il s’agit d’un livre déjà très réussi pour un premier roman. A aucun moment, je n’ai trouvé certaines petites anicroches qu’il aurait été en quelque sorte normal d’y constater au fil des pages. Il est à la fois porté par une plume déjà bien aboutie ainsi que par une force incroyable du fait de la touche intimiste issue de l’histoire personnelle de l’autrice. J’espère très fort que le talent de Laura Poggioli pourra se confirmer aux travers d’autres écrits.
Je vous le conseille vivement et il est certain qu’il est un des livres marquants de 2022.
Trois sœurs, le premier roman de Laura Poggioli au titre emprunté à Tchekhov, est un texte fort qui me restera longtemps en mémoire. L’auteure s’est emparé d’un fait divers qui a eu un fort impact en Russie, un parricide par trois sœurs victimes des sévices de toute nature d’un père monstrueux.
J’ai beaucoup aimé la partie documentaire et les réflexions de l’auteure sur la Russie d’aujourd’hui qu’elle connaît bien. Les années du marxisme-léninisme qui prônaient l’égalité ne sont pas allées au bout de leurs promesses pour les femmes. Si ces dernières ont eu accès à l’éducation, nous les avons peu vues sur les photos de la Douma. Le patriarcat et la religion font toujours bon ménage dans la Russie contemporaine et interdisent d’aller voir ce qui se passe derrière la porte des appartements. Laura Poggioli nous explique que la libération de la femme occidentale fait peur au pouvoir russe et que rien n’ait fait, ni envisagé, pour secourir les victimes. Dans cette partie je regrette de ne pas avoir pu faire la distinction entre réel et fiction.
J’ai beaucoup moins aimé la partie autofiction que j’ai trouvée beaucoup trop importante. Elle ramène au vécu de l’auteur comme à celui de ses ancêtres et à une certaine universalité de la violence faite aux femmes. Le taux de féminicide est encore scandaleusement élevé chez nous mais n’est pas une fatalité !
Bien que Laura Poggioli ait hésité, tout au long de son texte, entre documentaire, autofiction et roman, il faut absolument lire Trois soeurs.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2022/12/27/trois-soeurs-de-laura-poggioli/
Récit coup de poing qui révèle une société russe dans sa complexité à travers un fait divers tragique.
Laura Poggioli, d'origine italienne, nourrie par la littérature russe depuis le lycée, a poursuivi des études à Sciences Po durant lesquelles elle a pu séjourner plusieurs fois à Moscou. Elle nous propose son premier roman avec « trois soeurs ».
Le premier chapitre glaçant nous plonge dans l'horreur des violences familiales à Moscou en 2018 : trois sœurs Krestina, Angelina et Maria, âgées de dix sept à dix neuf ans sont prostrées devant le cadavre de leur père Mikhaêl, qu'elles viennent d'assassiner.
L'auteur est interpellée par cette affaire qui déchaîne la presse moscovite et ses habitants, les uns soutenant les filles et les autres les accusant. Elle décrit les faits précisément et déroule la vie de cette famille en remontant onze années en arrière pour tenter d'expliquer le geste des filles.
En parallèle, les souvenirs de ses séjours à Moscou remontent, en particulier son aventure amoureuse conflictuelle avec Mitia, jeune sibérien au caractère changeant exprimant aussi bien une grande tendresse que de la violence pure.
L'auteur utilise ce faits divers , hélas peu isolé, pour décrire une société russe qui ne prend aucunes mesures pour protéger les femmes contre les violences conjugales .Un proverbe russe en témoigne aisément : « s'il te bat, c'est qu'il t'aime ». Tous les voisins de la famille, les enseignants, la police étaient au courant de la violence de ce père mais personne n'a levé le petit doigt considérant que ce sont des problèmes privés . C'est une société mystérieuse ou les hommes sont courtois dans la rue mais deviennent des bourreaux dans leur intimité familiale.
Le traitement de cette affaire criminelle démontre les failles de la justice, de la police et des représentants religieux avec l'appui de l'état qui venait d'adopter une nouvelle loi, dite « loi des gifles » dépénalisant les violences conjugales ! Toute structure en aide pour les femmes est interdite par l'état et chaque femme qui porte plainte est accusée d'être mauvaise mère ou épouse.
On perçoit néanmoins l'attachement de Laura Poggioli pour cette Russie à travers son amie Marina, la beauté de Moscou , ses hivers lumineux, ses écrivains et sa culture, comme à la pièce de Tchekhov ; « les trois soeurs ».
Elle mêle avec justesse la destinée de ces trois sœurs si attachantes avec son propre récit de jeunesse , essayant de comprendre l'emprise subie par son compagnon violent de l'époque, en intégrant des recherches journalistiques précises .
Premier roman bouleversant et indispensable .
Voici un livre pour lequel il faut être prête tellement il est bouleversant. Personne ne peut rester insensible à ce récit prenant ,où les mots sont posés avec justesse sur tant de violence, de douleur ,mais aussi de force et d'amour entre les trois sœurs.
Ce père qu'on déteste dès les premières lignes. A quel moment quand on vit de telles situations ,on est capable de dire Stop et d'agir? Je m'interroge toujours sur cela .
Comment on se reconstruit après une pareille épreuve?
Merci à Laura Poggioli pour ce récit , ce témoignage.
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