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Sur les traces de George Orwell

Couverture du livre « Sur les traces de George Orwell » de Adrien Jaulmes aux éditions Des Equateurs
Résumé:

"Me demandant ce qui le rendait encore aussi passionnant à lire plus d'un demi-siècle après sa mort, je me suis aperçu qu'au-delà de son style littéraire et de son esprit souvent visionnaire, c'est sa brutale honnêteté qui conserve toute leur force à ses textes. Il regarde les choses en face.... Voir plus

"Me demandant ce qui le rendait encore aussi passionnant à lire plus d'un demi-siècle après sa mort, je me suis aperçu qu'au-delà de son style littéraire et de son esprit souvent visionnaire, c'est sa brutale honnêteté qui conserve toute leur force à ses textes. Il regarde les choses en face. Non pas de façon froide et dépassionnée, mais au contraire en s'impliquant le plus totalement possible. «Sa dénonciation de l'impérialisme et du colonialisme, de la pauvreté et du capitalisme est d'autant plus efficace qu'il en connaît les mécanismes de l'intérieur. Quand il s'engage dans la guerre d'Espagne en 1936, c'est un peu comme si un intellectuel occidental contemporain partait se battre contre les Serbes à Sarajevo ou contre l'État islamique en Irak ou en Syrie. «J'ai réalisé, en allant sur les lieux où se sont déroulés les principaux événements de la vie d'Orwell, à quel point ils avaient été formateurs dans sa carrière d'écrivain. Du collège d'Eton, le bastion de l'élite britannique, où il est boursier jusqu'à l'île écossaise de Jura, où il use ses dernières forces à écrire 1984, en passant par la Birmanie où il est un rouage de l'impérialisme, les taudis de Manchester et de Paris, le front de la guerre d'Espagne et la Barcelone des luttes intestines de la République espagnole, on découvre comment la vie et les expériences d'Orwell inspirent et irriguent en permanence son oeuvre.» A. J. Adrien Jaulmes est grand reporter au Figaro, lauréat du prix Albert-Londres en 2002 et du Prix Bayeux des Correspondants de guerre en 2007, il est l'auteur d'Amérak et a préfacé Le Monde en 2035 vu par la CIA, publiés aux Éditions des Équateurs.

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Avis (1)

  • De George Orwell, de son vrai nom Eric Arthur Blair, on a l’impression de tout connaître et pourtant de ne rien savoir. Souvent dénigré de son vivant, il est devenu adulé depuis sa disparition.
    Adrien Jaulmes publie une biographie de l’auteur britannique qui ravira ses inconditionnels et ceux...
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    De George Orwell, de son vrai nom Eric Arthur Blair, on a l’impression de tout connaître et pourtant de ne rien savoir. Souvent dénigré de son vivant, il est devenu adulé depuis sa disparition.
    Adrien Jaulmes publie une biographie de l’auteur britannique qui ravira ses inconditionnels et ceux qui le sont moins.

    Le choix du journaliste pour décrire le parcours de George Orwell est simple : chronologique, d’Eton jusqu'à l’écriture de 1984. On passe de l’élève médiocre à sa première expérience étrangère en Birmanie où est présente sa famille. Là, il ressent ses premiers rejets politiques en découvrant avec écœurement l’impérialisme et la société coloniale, et, écrira son premier roman « Une histoire birmane ». En même temps, il développe ce don qu’il a pour les langues et apprend l’hindi, le birman et le dialecte karen. Ce séjour de cinq années marquera à vie George Orwell et sera la base de son engagement et de son œuvre.
    Puis vient Paris, où l’écrivain va vivre des années de galère et d’extrême pauvreté, la ville des Lumières étant loin d’être une fête. Il devient plongeur pour un hôtel de luxe, luxe qui est bien absent dans les pièces plus à l’écart comme les cuisines.
    De retour en Angleterre, le poste promis s’envole et George Orwell retrouve la dureté de l’asphalte nocturne. Il se lie d’amitié avec d’autres vagabonds de la vie. Avec une immersion dans la ville ouvrière de Wigan, il suit les traces d’un Jack London avec son « peuple de l’abîme » et, pour sa part, écrira l’essai « Le quai de Wigan ». Il a un profond respect pour les miniers (Adrien Jaulmes l’approuve complètement vu son expérience journalistique dans un bassin minier ukrainien) mais le ton qu’il aborde va déplaire à son éditeur Gollancz, ce dernier n’appréciant pas la critique virulente envers les intellectuels de gauche. Car, c’est là, la marque de fabrique de George Orwell : dire la vérité, se moquer du politiquement correct, décrire en toute objectivité ce qu’il voit, ne suivre aucune directive et garder sa liberté de penser.

    Autre passage important dans la vie trop brève d’Orwell, son implication dans la guerre d’Espagne, pas pour couvrir de façon journalistique mais pour se battre contre le fascisme. Certains marxistes se méfient de lui et il sera incorporé dans un mouvement plus limité, le POUM. Des décennies plus tard, des photos seront retrouvées par le célèbre reporter Agusti Centelles.
    Orwell aime se battre et découvre la guerre dans toute sa complexité et ses chemins nauséabonds (au propre comme au figuré). De l’Aragon, il part à Barcelone et constate amèrement une guerre civile dans la guerre civile, le camp républicain se déchirant dans des luttes fratricides. Il déchante, repart en Aragon, est blessé à la gorge et peu de temps après sera obligé de quitter le territoire espagnol dans la clandestinité car les communistes accusent l’écrivain d’être une cinquième colonne fasciste. Son ami de combat, le vaillant Georges Kopp sera, lui, arrêté, emprisonné et torturé par son propre camp ; mais Orwell continuera à le soutenir courageusement.

    A partir de ce moment-là, Orwell est transformé et constate que le totalitarisme de gauche est aussi dangereux que celui de droite. Comme on le dit souvent, les extrêmes se rejoignent… Et « 1984 » trouvera sa source dans cette expérience espagnole.
    Il part aux Hébrides pour écrire son roman et bien que fatigué physiquement (il est atteint de tuberculose) et moralement (il élève seul son fils adoptif, son épouse ayant succombé à un cancer de l’utérus) il y met toute son âme. Son dernier roman sera une publication posthume et Orwell deviendra « orwellien ».

    Au fil du récit, Adrien Jaulmes fait des sauts dans le présent pour montrer que les écrits de George Orwell sont résolument modernes. Mais l’auteur souligne judicieusement qu’il ne faut pas faire acte de prosopopée. Il suffit de lire et relire George Orwell. Pour d’abord se glisser dans son univers, dans une autre époque, et, ensuite, savoir expérimenter ce recul. Ce recul que tout à chacun devrait avoir dans toute situation et à chaque lecture des analyses/récits/reportages lorsque soi-même on ne peut être ni juge ni témoin.
    Il est peut-être présomptueux de ma part de penser que George Orwell n’était pas réellement un visionnaire mais tout simplement un formidable observateur. Sans aucun a priori. A nous de suivre ses traces…

    Blog : https://squirelito.blogspot.com/2019/10/une-noisette-un-livre-sur-les-traces-de.html

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