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C'est en 1772, un an après la parution du Voyage autour du monde du baron de Bougainville, que l'auteur de Jacques le fataliste imagine de lui donner ce «supplément», sous la forme d'un dialogue plaisant et malicieux, non dépourvu d'audace philosophique. On y voit notamment l'aumônier de l'expédition invité par le Tahitien Orou, son hôte, à choisir entre sa femme et ses trois filles celle avec qui il lui plaira de passer la nuit. S'ensuit un vif échange où l'état de nature et la liberté des moeurs triomphent aisément de nos conventions.
L'affirmation des droits de la Raison, la passion de la connaissance et des découvertes, la hardiesse des hypothèses philosophiques et morales de l'écrivain font de ce dialogue étincelant et allègre un des sommets de la littérature et de la pensée des Lumières.
Présentation et notes de Paul-Edouard Levayer.
Nul besoin d'avoir lu les récits des voyages de Bougainville pour attaquer la lecture de ce supplément car l'auteur ne prend que le prétexte des pérégrinations de son compatriote pour développer sa théorie de la loi naturelle.
S'appuyant sur une vision linéaire du temps visant nécessairement au progrès technique,Diderot constate que les sociétés polynésiennes ont stagné dans une sorte d'enfance de l'humanité, à la manière du bon sauvage de Rousseau. Si cette stagnation leur vaut une disqualification d'office dans l'ordre intellectuel, elle leur confère, selon l'auteur, un avantage moral: suivant les lois de la nature plutôt que celles de la religion ou du droit, les tahitiens seraient plus heureux que les occidentaux. Ce sera la seule et unique thèse de ce petit livre.
Petit hic: ce livre n'est en rien un livre d'ethnologie ou de sociologie, l'auteur n'ayant jamais mis les pieds en Polynésie et ignorant tout des coutumes locales en matière de morale, de lois et de religion, pourtant très présentes dans ces régions. Il préfère donc faire l'impasse sur ces questions pour ne se focaliser que sur un seul point: la liberté sexuelle(masculine bien sûr). Estimant que les tahitiens n'ont pas de lois en matière de sexualité, il en décrit pourtant lui-même plusieurs, démontant de la sorte son semblant d'argumentation: exclusion de la sexualité des femmes stériles, enceintes ou trop âgées, obligation de s'offrir à tous dans le seul but de procréer, valeur marchande des enfants qui incite à en avoir le plus possible.
Malheureusement, ce livre n'est pas non plus un essai de philosophie, car l'argumentaire est inexistant. On suppose que loin c'est mieux ,voilà tout, l'exotisme suffira bien à convaincre le lecteur!
Dernière déception, le texte n'est pas non plus un texte littéraire, c'est un vague dialogue entre deux personnages, sans contexte, sans intrigue et sans style.
Une platitude consternante ressassant les théories rousseauistes en vogue dans le siècle des Lumières. Un seul point positif dans ce chef d'oeuvre de médiocrité: le livre est très court, on en a donc vite terminé...
Lu 2 fois durant mes études, je l'ai pourtant pleinement apprécié à la fac où on a su le mettre en valeur, résultat, j'ai aimé le lire et le recommande aux étudiants en lettres
Non, je n'aime pas ce livre, c'est vrai que pour les fans des Lumières il est bien, mais pas pour moi.
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