Episode 2 : Des conseils de lecture en tout genre, pour un maximum de plaisir !
À la mort de sa mère, Paloma hérite d'une maison abandonnée, chargée de secrets au pied des montagnes cévenoles. Tout d'abord décidée à s'en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s'installer dans la vieille demeure et de la restaurer. La rencontre de Jacques, un entrepreneur de la région, son attachement naissant pour lui, réveillent chez cette femme qui n'attendait pourtant plus rien de l'existence bien des fragilités et des espoirs.Ode à la nature et à l'amour, Saint Jacques s'inscrit dans la lignée de Suiza, le premier roman de Bénédicte Belpois, paru en 2019 aux Éditions Gallimard. Avec une simplicité et une sincérité à nulles autres pareilles, l'auteure nous offre une galerie de personnages abîmés par la vie mais terriblement touchants.
Episode 2 : Des conseils de lecture en tout genre, pour un maximum de plaisir !
J'ai commencé ce livre sans n'en rien savoir, Sans connaître l'histoire, sans même me jeter un oeil sur la quatrième, faisant confiance au hasard des 68premieresfois. Et comme le hasard a bien fait les choses ! Après des lectures sur des sujets lourds, c'était pile le roman qu'il me fallait.
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Une tranche de vie, une bulle de douceur, une histoire simple, touchante et belle. L'histoire de Paloma qui au décès de sa mère hérite d'un carnet et d'une maison dans les Cévennes. Elle découvrira les secrets de sa naissance et tombera amoureuse du lieu et de ses habitants, mais aussi de Jacques, « Saint-Jacques », un homme cabossée comme elle mais solide et rassurant. Jacques à qui elle s'adresse dans ce doux roman, à qui elle dévoile ses blessures, ses peines de filles mal-aimée, ses fêlures, pour mieux les dépasser et se réparer. Ce roman est une pépite. Il est enveloppant comme un baume apaisant, il fait du bien sans être mièvre et il réconcilie avec les bonheurs simples. On voudrait comme Paloma regarder l'aube rose se lever sur les Cévennes, suivre les saisons en observant les couleurs des châtaigniers, et même grelotter devant une cheminée en écoutant la pluie tomber sur les lauzes disjointes.
J'ai lu ça et là des critiques sur le propos jugé trop convenu, sur le supposé manque de profondeur, mais ce n'est pas mon avis. J'ai trouvé ce roman apaisant, réconfortant et que c fait du bien. Et puis la simplicité parfois se suffit à elle même et ce livre en est le parfait exemple.
Paloma dans les Cévennes
Avec Saint Jacques on retrouve l’ouverture aux autres et l’humanité dont Bénédicte Belpois avait fait montre avec Suiza. Ce portrait de femme, qui part s’installer dans les Cévennes après un héritage, est bouleversant.
Ce n'est pas de gaîté de cœur que Paloma prend la direction de Sète. Elle se rend aux obsèques de sa mère et va retrouver sa sœur avec laquelle est n'entretient plus guère de relations, sinon conflictuelles. Elle fait contre mauvaise fortune bon cœur et n’a qu’une hâte, retourner à Paris où l’attend sa fille Pimpon et son travail. Elle est donc très surprise lorsque le notaire lui annonce qu’elle hérite d’une maison dans les Cévennes, sa sœur conservant pour sa part l'appartement de Sète.
Mais Paloma n'est pas au bout de ses surprises. Un cahier – à n’ouvrir qu’une fois sur place – accompagne cette première annonce. Ce qu’elle y découvre va la laisser pantoise: cette maison appartenait à son père biologique. Michel, le père qui l'a élevée, ayant juré de garder le secret sur ses origines.
Dans cette montagne délaissée où ne vivent plus qu’une poignée d’habitants, elle s’imagine vendre au plus vite son bien, avant de revenir sur son choix initial et la garder. «J'avais pris mes décisions dans l’urgence, je me doutais que si je gardais un peu de raison, j'aurais fait marche arrière. Je m'étais jetée dans un tourbillon de démarches administratives pour pouvoir oublier la petite voix en moi qui me susurrait que j'étais folle.» Elle se met alors en disponibilité de l'hôpital où elle travaille et décide de s’installer en tant qu'infirmière libérale, achète une voiture et vend son appartement. «Pimpon avait été d'accord sur tout. Elle resterait à Paris pour ses études, je ne pouvais pas l’embarquer totalement dans ma folie, elle viendrait seulement aux vacances.»
La seconde partie du roman nous raconte la nouvelle vie de Paloma dans un environnement peu accueillant. Pourtant, à l’image de Rose sa voisine, la distance et la méfiance vont faire place à l’entraide et à la solidarité. Même Jacques, l’entrepreneur appelé sur place pour établir un devis de réfection de la toiture, va finir par trouver du charme à cette femme aussi courageuse qu’inconsciente. Car jamais, avec ses maigres revenus, elle ne pourra payer les travaux. Car il faut tout refaire, déposer les lauzes, une partie de la charpente, et refaire toute la toiture. Après un repas arrosé, il accepte toutefois de sa lancer dans cette réfection avec Jo, le jeune employé qui va ainsi pouvoir montrer son savoir-faire.
Comme dans Suiza, Bénédicte Belpois raconte avec talent cette histoire simple mais touchante, faisant de ce microcosme un concentré d’humanité. Les liens se créent et se renforcent au fil des pages. Et même si le drame n’est jamais loin, ces moments de bonheurs simples, cette envie de partage fait un bien fou.
https://urlz.fr/j7ai
C’est lors de sa sortie, au printemps 2021, bien avant qu’il n’apparaisse dans la sélection 2022 des 68 Premières Fois (et plus si affinité) en sa qualité de « deuxième roman », que je m’étais précipitée sur ce nouveau texte de Bénédicte Belpois dont Suiza, paru deux ans plus tôt, fut un formidable coup de cœur en plus d’être un personnage inoubliable. Alors, c’est compliqué, toujours, d’être celui d’après, celui que l’on attend au tournant, celui pour lequel on nourrit tant de désirs, celui duquel on exige le même éblouissement, la même hauteur d’émotion, ce souffle coupé, ces yeux embués. C’est compliqué de poser sa petite pierre et de s’affirmer pour ce que l’on est, avec ses défauts, certes, mais aussi ses nombreuses qualités, peut-être pas aussi ébouriffantes, peut-être pas aussi surprenantes ni aussi évidentes que celui qui précède, mais bien présentes, bien réelles…et finalement très attachantes ! Ah ! Qui dira les vertus de la relecture et combien certains (modestes) romans peuvent en sortir grandis…
Car c’est en remettant mes pas dans ceux de Paloma, de Pimpon, de Camille, c’est en les suivant sur les chemins caillouteux des Cévennes, si joliment dépeintes, en retrouvant Jacques, Rose, Eliane et tous les autres au creux de ce village perdu, sous les lauzes fragiles d’une maison de douloureuse mémoire que j’ai redécouvert la plume douce mais décidée, simple mais belle, rafraîchissante et profonde comme une source de montagne de Bénédicte Belpois. C’est vrai, cet homme providentiel, ce Jacques aux larges épaules aussi bien physiques que morales, ce personnage presque trop beau pour être honnête, trop saint pour être vrai, avait, lors de ma première lecture, mangé, de sa carrure, toute la lumière disponible pour cette histoire aux contours trop familiers peut-être, à la surprise déjà éventée par d’autres romans ou par la vie elle-même. Alors, cette fois, comme le voyageur qui connaît déjà l’issue de son périple et peut laisser son regard s’attarder sur les détails du parcours, j’ai offert un regard neuf à la mémoire de Camille, à la douleur née avec la vie, aux échos des histoires qui rebondissent d’une génération à l’autre, à ce lien qui se tisse, cordon après cordon, bonheur après souffrance, malgré soi parfois, à travers soi toujours, chaîne de souvenirs et de silences dont seuls certains mots ont la capacité de rompre les maillons serrés. J’y ai trouvé bien du plaisir, une tendresse toute neuve pour ces femmes solides, déterminées et plus fortes que leur propre destin, et l’envie ravivée de retrouver, encore, le talent de conteuse à la plume sensible de Bénédicte Belpois.
« Je pourrais dire que la maison a pris la parole en premier, qu'elle m'a raconté, ce matin-là, sa solitude insupportable, ses petits maux et ses grandes douleurs. Je l'ai écoutée gémir, subjuguée, interdite. Je ne m'attendais à rien de semblable ».
A la mort de sa mère, Paloma reçoit un héritage surprise : une énorme bâtisse de schiste cévenole dont elle ne soupçonnait pas l'existence, une ancienne magnanerie délabrée, toit de lauze à refaire, chaos de végétation, châtaigniers à perte de vue ; et un carnet dans lequel sa mère s'adresse directement pour se raconter et lui demander pardon de l'avoir si mal et peu aimé. Interdite puis subjuguée, Paloma prend les Cévennes en plein coeur et décide d'y refaire sa vie.
On comprend très vite les enjeux existentiels qui vont agiter Paloma. On devine aussi trop vite le cheminement qui sera le sien avec une issue très prévisible et convenue. Tout est très joli dans cette rencontre improbable entre une infirmière parisienne très seule, réfugiée derrière une approche très sarcastique de la vie, et un couvreur local droit et digne ( le Jacques du titre ), deux personnes en jachère qui avaient fait une croix sur l'amour et se retrouvent tout surpris que cela leur tombe dessus à nouveau. Rajoutez à cela des personnages très sympathiquement pittoresques, et on n'est pas loin du feel-good empli de bienveillance, ce qui n'est pas un défaut en soi mais ne correspond pas vraiment à mes attentes livresques.
Heureusement, l'évident talent de conteuse de Bénédicte Belpois évite que le récit ne s'enlise dans un trop plein de glucose. Derrière la jolie histoire d'amour et de solidarité villageoise se dessine une réflexion sensible sur la transmission générationnelle. En lisant le carnet de sa mère, Paloma découvrent le poids de l'atavisme familial ou comment des liens tacites tissés entre générations font reproduire les mêmes traumatismes. Elle doit lutter pour conjurer la malédiction familiale qui lui feraient porter les gènes des femmes malheureuses, abimées ou abandonnées. Une fois les secrets révélés, son chemin de reconstruction doit l'amener à se débarrasser des choses laides pour vivre heureuse.
Et c'est cette libération que raconte fort bien ce roman empathique, avec douceur et humanité, dans une simplicité touchante à défaut d'être marquante. Si les personnages de Paloma et Jacques m'ont laissé assez insensible, celui de la vieille Rose, passeuse d'une vie à l'autre, est fort réussi.
A la mort de sa mère, Paloma hérite d'une vieille masure dans un village perdu des Cévennes et d'un vieux cahier. A la lecture de ce cahier, elle va apprendre ce qui a fait sa vie jusqu'à aujourd'hui. Elle décide donc de s'installer dans ce village et de retaper la masure. Alors qu'elle cherche un couvreur charpentier pour réparer son toit, elle va rencontrer Jacques, entrepreneur dans ce domaine. C'est ainsi que sa vie va prendre un nouveau tournant.
Ce roman d'une grande douceur est une ode à la vie et un pied de nez aux mauvaises augures qu'une âme malheureuse aurait souhaitées abattre sur sa descendance.
J'ai aimé la bienveillance qui émane de chacun des personnages, personnages qu'on aimerait retrouver dans son propre entourage, pour les valeurs véhiculées : solidarité, entraide, écoute, tolérance.
Je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir fini tellement j'ai ressenti un bien-être à sa lecture. Cela donne une vision de la vie tout autre et met en avant le bénéfice du savoir lâcher-prise qui est nécessaire pour s'épanouir et s'ouvrir aux autres. A méditer sur les enseignements que l'on peut en tirer.
Je tiens à remercier l'association "les 68 premières fois" (https://68premieresfois.wordpress.com/) pour cette belle découverte.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/07/saint-jacques-benedicte-belpois.html
Là-haut, dans la maison qu’elle vient d’hériter de sa mère, Paloma découvre son histoire. Des tensions familiales, de la froideur de Camille, du mystère de sa naissance, un à un les voiles tombent. Et c’est aux pieds des montagnes cévenoles qu’elle va enfin recommencer à vivre…
Je découvre l’auteur avec son second roman. Et c’est pour moi une réussite, une envie d’encore.
Des les premières lignes, les premiers mots, on ressent de la tendresse pour Paloma. Cette femme seule a connu le grand amour, celui qu’on espère, qu’on attend, qu’on chérit. Un amour d’autant plus fort que Paloma ne connaît pas son père et entretient avec sa mère une relation plutôt froide, rigide, stricte.
De cette véritable passion est née Olympe, dite Pimpon. Mais le bonheur n’a pas duré… Mais Paloma reste forte et courageuse pour sa fille.
Ces débuts pourraient ressembler à un roman à l’eau de rose. Mais détrompez-vous. Sous son petit air fragile et mignon, Bénédicte Belpois écrit avec beaucoup de pudeur et de justesse sur cet instinct maternel qu’on dit souvent inné mais qui ne l’est pas toujours. Sur tout ce qu’il entraîne de blessant, de douloureux quand il n’est pas protecteur et enveloppant.
Et puis l’auteur aborde aussi la transmission. Celle qui se fait à travers mots, et celle qui se devine dans les silences… Non vraiment, détrompez-vous, on est très loin du petit air léger qu’on croyait entrevoir entre les lignes…
Laissez-vous vous bercer par les confidences de Paloma. Ressentez avec elle la joie des petits bonheurs simples, les sentiments sincères qui réchauffent, le goût d’un petit déjeuner aux pieds des montagnes… Chérissez avec simplicité ce qui vous rend heureux…
Un immense merci, une fois encore, aux 68 premières fois pour cette découverte…
J’avais peu apprécié (euphémisme) « Suiza » le premier roman de Benedicte Belpois, je suis entrée avec circonspection (euphémisme#2) dans son deuxième : « Saint Jacques ».
Eh bien, preuve qu’il ne fait jamais dire « plus jamais », je dois dire que j’ai passé de bons moments avec cette histoire d’amour, de secrets de famille et de résilience moins simples qu’il n’y parait, avec sa brochette de personnages attachants que la vie n’a pas épargnés et qui empruntent le chemin de la bienveillance tout en restant lucides.
La nature cévenole offre un décor grandiose pétri de sauvagerie et de solitude mais où chacun.e trouve matière à réinventer sa vie dans le sens du mieux.
J’ai aimé l’écriture qui parle d’amour avec finesse et la narration qui progresse au rythme d’extraits du cahier laissé par la mère de l’héroïne (pas spécialement sympathique, cette mère, mais toutes les femmes qui ont vécu dans la maison au cœur du récit ont quelque chose de dur).
Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure
J’avais tellement aimé « Suiza » son premier roman que j’ai forcément été un peu déçue, je n’ai pas retrouvé la force de son livre précédent. Cependant « Saint Jacques » est très agréable à lire, sans surprise, fait passer un bon moment mais pas forcément celui que je recherche .
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