Les extraits ont été lus en public par les comédiens François Marthouret et Marie-Christine Barrault
Comme vous allez pouvoir le constater ci-dessous, le jury du Prix Orange du Livre 2019 rassemble des passionnés, qu’ils soient auteurs, libraires ou lecteurs issus de la communauté de ce site. Le 10 mai, tous les membres se sont réunis sous la présidence de...
Les extraits ont été lus en public par les comédiens François Marthouret et Marie-Christine Barrault
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Malgré tout, j'ai aimé ce roman.
Mais j'ai besoin de commencer mon avis par une citation (vous qui n'avez pas encore lu le roman, ne la lisez pas au risque de comprendre la fin) de Luc Frémiot, ex-procureur aux assises de Douai : "Dans le langage commun, un crime passionnel est un crime commis par amour... Je dois vous dire que depuis que je viens requérir aux assises, je n'en ai pas encore rencontrés. Des actes criminels réalisés par colère, par désir, par jalousie, oui. Mais pas amour, certainement pas, à moins que cela ne soit pas amour de soi. "
Ce roman est l'éveil d'un homme rustre.
La candeur de Suiza, son abnégation, sa douceur, sa joie de vivre et sa façon de dire merci vont le faire grandir ; pas assez.
Alors oui, Suiza est abusée par les hommes mais je me suis attachée à cette femme lumineuse, à Ramon, à Agustina, à "mon prince" et même à lui.
La fin m'a bouleversée.
La plume simple et limpide m'a embarquée dans cette histoire émouvante et poignante.
Luc Fremiot : "Je crois tout bonnement qu'en dehors de l'euthanasie, on ne tue pas par amour. Cela n'empêche pas mes contradicteurs en robe noire de voir l'amour partout : tous les maris trompés, c'est bien connu, tuent pas amour".
Je suis Bénédicte Belpois depuis son premier roman "Suiza" (2019), magistral et poignant, qui mettait en scène des personnages déglingués par la vie mais d'une humanité et d'une sincérité émouvantes.
Nous voilà en Espagne, en Estremadure, dans un petit village que Gonzalo a fui à 20 ans pour éviter le service militaire sous Franco et échapper au destin de viticulteur tracé par son autoritaire de père. Après quelques années en Allemagne, puis en France dans la Légion et un amour délité, il retourne chez lui où il est accueilli à bras ouverts par tous ceux qui l'ont connu; chacun se confie à lui et c'est la vie d'un village qui se dessine, avec ses secrets, ses amours, ses amitiés, ses douleurs.
A nouveau, l'auteure nous fait rencontrer des personnages abîmés par la vie mais pleins d'humanité; chacun se raconte sans fard, sans auto-apitoiement, dévoile ses attentes, ses espoirs déçus. On sent toute la tendresse et l'empathie de Bénédicte Belpois pour ses personnages si vrais, si humains.
C'est le roman des racines, qu'elles soient celles de la naissance ou celles du cœur; se sentir chez soi ne veut pas forcément dire retourner dans le pays où on est né. Se sentir chez soi, cela peut être aussi de vouloir être enterré dans la terre qui vous a vu naitre.
C'est aussi le roman de l'amour : d'un père pour son fils malgré l'incompréhension, d'un père pour sa fille qui n'est pas de lui, d'une nourrice pour les enfants qui lui sont confiés, l'amour à côté duquel on passe par peur, par fierté, par égoïsme, l'amour salvateur d'un homme simple pour une prostituée qui fuit sa condition, l'amour fou d'un homme pour sa femme, qui se sent exclu, rejeté par l'arrivée d'un enfant, l'amour d'un homme pour un autre qui ne s'éteint jamais malgré les interdits et la séparation.
J'ai retrouvé ce qui m'avait tant touché dans "Suiza", la pudeur des sentiments qui leur confère force et sincérité, l'écriture douce et sensible de Bénédicte Belpois malgré les vicissitudes de la vie qu'affrontent ses personnages.
Un très beau roman lumineux.
La vie après l'exil
Le troisième roman de Bénédict Belpois confirme une nouvelle fois son talent pour sonder les âmes, au plus profond de l'intime. Autour de Gonzalo, les personnages racontent leurs relations, leurs amours, leurs espoirs.
Déjà dans Suiza, son magnifique premier roman, Bénédicte Belpois nous entrainait en Espagne. Et déjà, elle parlait d'exil et de rencontres. Et déjà, elle faisait de gens ordinaires des héros. Mais rassurez-vous, Gonzalo et les autres a beau aborder les mêmes thèmes, il n'en reste pas moins un roman original et singulier.
Nous sommes cette fois dans l'Espagne de Franco, non plus en Galice mais en Estrémadure, dans un petit village qui n'offre guère de perspectives à Gonzalo, sinon celle de rejoindre les rangs de l'armée franquiste. Aussi décide-t-il de partir. Grâce à son copain Marco qui a entendu parler d'un munichois à la recherche d'un groupe de flamenco, il part en compagnie de Guzmán le guitariste et de Pilar, «l’âme de notre groupe, la seule à posséder le duende». Malgré une formation aussi accélérée qu'approximative, les choses se passent plutôt bien. Sauf que le spectacle de flamenco n'a qu'un temps et les voilà remerciés. Il leur faut trouver un autre emploi. Ils partent alors pour la France où on cherche des maçons et des femmes de ménage.
Dans le train, du côté de Lyon, Gonzalo est arrêté par la police et n'a qu'une alternative, rentrer en Espagne où intégrer la légion étrangère. Il choisit les képis blancs et entame alors une période assez exaltante de sa vie, voyage et fait des rencontres. À Toulouse, il fait la connaissance de Fanfan, «une Guadeloupéenne d’un an mon aînée qui m’avait regardé comme une pâtisserie, et embrassé de ses grosses lèvres rouges au bal du Nouvel An du régiment.»
La vie de Gonzalo aurait alors pu être belle. Mais l'amour n'étant pas une science exacte, leur relation va s'étioler. Il voit alors dans un retour au pays la possibilité d'un nouveau départ.
Bénédicte Belpois a choisi le roman choral qui lui permet de donner successivement la parole aux différents personnages. C'est la Tia Caya qui ouvre le bal, elle qui vient de recevoir le courrier de son neveu lui annonçant son retour. Puis vient le tour de la Nina qui, comme Gonzalo a choisi l'exil. Suivront Chico et Mange-Miette, qui finira par épouser Gonzalo - qui a finalement accepté le contrat matrimonial élaboré par son père, même s'il n'aime pas cette épouse qui ne rêve que de faire carrière dans la mode. Marco le copain d'avance, qui l'a aidé à fuir et qui l'a ensuite regretté, notamment en voyant le chagrin de son père prendra aussi la parole. Tout comme Fanfan, dont Gonzalo aurait bien aimé connaître le destin. Ezra, Blanca, Nina, Marie-Té, Poco nous confieront aussi leurs bleus à l'âme.
Des confidences sur leurs amours, leur parcours de cabossés de la vie qui vont s'accompagner ici d'un regret ou là d'une envie.
Bénédicte Belpois sait trouver les mots qui émeuvent, raconter les histoires pour nous toucher au cœur. Même si face à ce maelstrom Gonzalo est un peu désemparé. Si la passion amoureuse s'en est allée, reste l'expérience d'une vie mouvementée et une philosophie faite de bonté et de sagesse.
https://urlz.fr/kOdf
Un vrai bonheur de lecture ! J'ai adoré !
L'histoire commence avec le départ de Gonzalo vers la France et l'Allemagne pour fuir le service militaire imposé par le régime franquiste et l'ennui d'un futur déjà tout tracé. S'ensuit son arrestation, son engagement dans la légion et sa rencontre avec Fanfan. Mais plusieurs années passent et la nostalgie de sa famille et de son pays le gagne. Sa séparation avec Fanfan est un déclic, il retourne dans son village d'Extremadura en Espagne. Après un accueil très émouvant où il retrouve sa famille et ses proches, Gonzalo s'installe dans sa nouvelle maison. Rapidement, on rattrape le temps perdu, et tous viennent aider, échanger ou se confier à Gonzalo.
J'ai adoré l'écriture et la narration avec une si belle tendresse envers les personnages. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les différentes vies de ces hommes et de ces femmes, des chemins souvent semés d'embûches, racontés sans pathos, avec authenticité, bienveillance et émotions.
Vous l'aurez compris, c'est un coup de cœur pour ce roman, pour ce petit village, ses habitants et pour Gonzalo !!!!!
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