Les extraits ont été lus en public par les comédiens François Marthouret et Marie-Christine Barrault
«Elle avait de grands yeux vides de chien un peu con, mais ce qui les sauvait c'est qu'ils étaient bleu azur, les jours d'été. Des lèvres légèrement entrouvertes sous l'effort, humides et d'un rose délicat, comme une nacre. À cause de sa petite taille ou de son excessive blancheur, elle avait l'air fragile. Il y avait en elle quelque chose d'exagérément féminin, de trop doux, de trop pâle, qui me donnait une furieuse envie de l'empoigner, de la secouer, de lui coller des baffes, et finalement, de la posséder. La posséder. De la baiser, quoi. Mais de taper dessus avant.» La tranquillité d'un village de Galice est perturbée par l'arrivée d'une jeune femme à la sensualité renversante, d'autant plus attirante qu'elle est l'innocence même. Comme tous les hommes qui la croisent, Tomas est immédiatement fou d'elle. Ce qui n'est au départ qu'un simple désir charnel va se transformer peu à peu en véritable amour.
Les extraits ont été lus en public par les comédiens François Marthouret et Marie-Christine Barrault
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Un parfum de mystère plane sur les romans du mois...
Malgré tout, j'ai aimé ce roman.
Mais j'ai besoin de commencer mon avis par une citation (vous qui n'avez pas encore lu le roman, ne la lisez pas au risque de comprendre la fin) de Luc Frémiot, ex-procureur aux assises de Douai : "Dans le langage commun, un crime passionnel est un crime commis par amour... Je dois vous dire que depuis que je viens requérir aux assises, je n'en ai pas encore rencontrés. Des actes criminels réalisés par colère, par désir, par jalousie, oui. Mais pas amour, certainement pas, à moins que cela ne soit pas amour de soi. "
Ce roman est l'éveil d'un homme rustre.
La candeur de Suiza, son abnégation, sa douceur, sa joie de vivre et sa façon de dire merci vont le faire grandir ; pas assez.
Alors oui, Suiza est abusée par les hommes mais je me suis attachée à cette femme lumineuse, à Ramon, à Agustina, à "mon prince" et même à lui.
La fin m'a bouleversée.
La plume simple et limpide m'a embarquée dans cette histoire émouvante et poignante.
Luc Fremiot : "Je crois tout bonnement qu'en dehors de l'euthanasie, on ne tue pas par amour. Cela n'empêche pas mes contradicteurs en robe noire de voir l'amour partout : tous les maris trompés, c'est bien connu, tuent pas amour".
Les mots pour s'exprimer font défaut aux personnages de cette histoire. Qu'importe, ils vivent tout à travers le corps. Le corps qui souffre, qui désire, qui rejette, qui se souvient, qui espère. D'abord attirée par le décor de ce roman qui se passe en Galice, magnifique région du nord-ouest de l'Espagne, rurale, verte et plutôt pauvre, j'ai été bouleversée par la force qui se dégage des personnages. Blessés et enfermés dans leur solitude, l'amour qui surgit, bestial et doux à la fois, relève du miracle. Un miracle fragile et sublime.
Tomàs, 40 ans et agriculteur en Galice, vit sa vie au sein de sa ferme aidé par Ramón, son veil ami de toujours. Cette existence tranquille est soudainement bouleversée par l'arrivée de Suiza, une jeune fille paumée. Tomàs, comme tous les hommes du village, est attiré par sa sensualité, il devient fou d'elle. Un livre où se mêlent tristesse et fous rire, qui vous emmène dans la campagne Galicienne merveilleusement décrite. Le premier roman de Bénédicte Belpois qui promet...A suivre....
C’est l’histoire d’une rencontre entre tomas agriculteur espagnol qui vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer des poumons et une jeune femme qui arrive de Suisse pour voir la mer et ne parle pas espagnol. Tomas la veut, la prend, la baptise « Suiza » (de Suisse), l’installe chez lui. Mais peu à peu l’amour s’installe. Tomas qui a été veuf très tôt redécouvre le bonheur tout comme Suiza pour qui c’est une découverte. Dans ce roman à deux voix Bénédicte Belpois se glisse facilement dans la peau d’un homme. Son écriture est très forte et c’est un magnifique premier roman.
La fin est bouleversante.
L'écriture est trop crue et le personnage principal trop macho
Son arrivée au village fait sensation. Sa peau diaphane et ses boucles couleur feu contrastent avec les chevelures de jais et le teint d’olive que l’on croise en Galice. Sortie d’on ne sait où et recueillie par le tenancier du bar où tous se retrouvent pour un verre de vin sitôt que l’occasion se présente, on la baptise Suiza – la rumeur dit qu’elle viendrait des terres helvètes. Elle a certes le gîte et le couvert, mais Alvaro, son « sauveur », lui témoigne un cruel manque de respect. Lorsque Tomás la voit pour la première fois, c’est tout son monde qui s’arrête de tourner. Un coup de foudre ravageur. La jeune femme sera sienne, quoi qu’il lui en coûte. Fou d’un désir qui frôle la folie, il l’enlève au cafetier aux yeux de tous pour l’installer chez lui. Si leurs premiers contacts sont violents et le dialogue difficile (elle ne parle pas un mot d’espagnol), c’est un amour bien réel qui naît entre eux au fil des jours. Tomás et Suiza s’apprivoisent comme deux animaux qui ne sont pas de la même espèce, chacun apprend de l’autre en l’observant, elle interprétant les intonations d’une langue incomprise, lui déchiffrant ses silences. L’inverse, parfois.
Pour le paysan rustre, aujourd’hui veuf et dans la quarantaine, c’est un nouveau quotidien qui se dessine sous les attentions de la douce étrangère. C’en est fini de ne penser qu’aux champs à labourer et de vivre dans la crasse. Suiza n’est pas une lumière, mais c’est une vraie femme d’intérieur, soucieuse de lui rendre la vie plus amène. Si Tomás en a bavé, Suiza n’a pas un passé des plus rose, et elle semble parfois dépassée par la souffrance qui la ronge. S’installe alors un besoin réciproque et le Galicien, riche bougon solitaire, dépose les armes devant sa belle : de ses débuts très charnels, leur relation se fait complice et tendre. Secondé par le vieux Román qu’il aime comme un père, Tomás se donne le temps de jouer les amoureux. Mais il est des vies où rien ne se passe comme on l’attend…
Il y a, dans ce superbe roman, la familiarité des milieux ruraux qu’on ne trouve nulle part ailleurs. La promiscuité dont ne sauraient se passer les petites communautés où l’on se met le poing sur la gueule pour se réconcilier l’heure d’après au zinc de la grand-place, trinquant avec les habitués. Il y a aussi l’écriture impeccable, à la fois délicate et brute, ces deux voix qui se croisent – Suiza prend quelquefois la place du narrateur, avec une telle candeur qu’on a le sentiment de découvrir le monde par ses yeux – et suscitent une foule d’émotions. Les personnages secondaires sont parfaits, la vieille Agustina, pour ne citer qu’elle, ne rougirait pas dans un roman de John Fante. Mais il y aurait à dire sur chacun. Il y aurait beaucoup à dire de ce roman, un premier roman qui plus est, sans un défaut à relever. Je suis admirative de l’auteur, qui a su mêler fraîcheur et tragique avec autant d’habileté, et me conduire à cette fin que pas un instant je n’aurais imaginée. Alors simplement, Bénédicte Belpois, merci. Pour ces mots justes, et beaux. Pour cette peinture sociale, ces gens que j’ai quittés à grand-peine. Pour cette intensité, ce décor. Merci pour cet étrange voyage.
Un premier roman magistral et poignant qui met en scène deux personnages, déglingués par la vie qui vont se trouver et s’aimer hors normes, hors cadre.
L’homme, Tomas, la quarantaine, est un paysan taiseux et rustre de Galice, veuf depuis une dizaine d’années, sans enfant, qui vit seul avec pour seule compagnie, Ramon, son vieil ouvrier agricole ; il vient d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer des poumons qui ne lui laisse aucune chance.
La femme, Suiza, ne parle pas un mot d’espagnol, c’est une jeune française qui s’est échappée du foyer dans lequel elle était placée près de Besançon ; elle est naïve, elle dit merci avec son corps qu’elle offre en toute simplicité, elle est simplette mais dégage une sensualité qui rend fous tous les hommes du village.
Leur relation commence par une violence masculine brute, celle de Tomas qui assouvit son désir pour cette femme avec brutalité et sauvagerie. Mais cela lui laisse un goût amer ; il veut posséder Suiza, il la veut pour lui tout seul et l’installe chez lui à la ferme. Possession et violence laissent place petit à petit à un amour profond qui permet à Tomas de s’ouvrir à la vie alors qu’elle est en train de lui échapper. Il pense petit à petit à Suiza avant de penser à lui, il veut lui faire plaisir, la protéger.
Sincérité est le maître mot de ce roman ; les sentiments sont bruts de décoffrage, à fleur de peau même si une extrême pudeur empêche de les exprimer ; les paroles sont remplacées par les actes, les gestes de chaque jour. Suiza utilisera la peinture comme vecteur de ses sentiments, elle dont la parole est difficile et maladroite.
Les personnages qui gravitent autour de Tomas et Suiza sont savoureux et confèrent encore plus d’épaisseur au roman ; la fin, inattendue, est à la hauteur de l’émotion dégagée par Bénédicte Belpois tout au long de ce magnifique roman.
Je remercie Notre Temps et les éditions Gallimard pour m’avoir donné l’occasion de découvrir ce nouvel auteur qui semble très prometteur.
Je dois avouer avoir un peu choquée par les premières pages de ce roman.
Brutalité des mots, des attitudes. ce n(est pas tant cette manière crue de s'exprimer qui m'a choquée mais que ce soit fait par une femme : je suis revenue sur la page de couverture pour vérifier que l'auteur n'était pas un homme !
Et j'ai eu du mal à supporter qu'une femme exprime de cette manière les faits qu'elle raconte. Tomas, c'est l'auteur, comme Flaubert quand il assure : Madame Bovary, c'est moi. Et ceci est renforcé par le caractère si effacé, si innocent, si consentant à tout de Suiza, la femme-objet, sans volonté propre, sans désir, sans cervelle.
Un livre dur, avec ses trois personnages qui font mal, l'homme dans sa forme brute, la femme blessée et humiliée, et le cancer qui dicte sa loi.
Faut-il passer vraiment passer par le mépris de l'autre pour découvrir l'amour ?
A lire, assurément, même si c'est douloureux, car il s'agit de sentiments, de situations qui existent aussi, hélas, dans la vraie vie
Je remercie Lecteurscom de m'avoir donné l'occasion de lire ce roman que j'ai apprécié même si le début ne m'incitait pas à en poursuivre la lecture
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