Retrouvez tous les conseils donnés lors de la rencontre spéciale BD sur "Un endroit où aller"
Le détective Franck Sangaré, accompagné de son assistante, l'étrange madame Dombre, débarquent à Saint-Elme, une petite ville de montagne réputée pour son eau de source. Ils sont sur les traces d'un fugueur disparu depuis trois mois : enquête apparemment facile. Sauf qu'à Saint-Elme, tout le monde vous le dira : « Ici, c'est spécial. »
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Vous reprendrez bien un peu de conseils de lecture ?
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Attention ! Attention ! Hécatombe de grenouilles en vue ! Parce qu’on est certes ici dans un polar manifestement bien ficelé (bien qu’on ne sache finalement pas trop où il veut nous emmener à la fin de ce premier tome) au dessin et aux couleurs très marquants, mais, avec cette BD, on est surtout en présence d’un drame écologique certain ! Imaginez, des grenouilles qui se font zigouiller, déchiqueter, écrabouiller, le tout gratuitement dans un bon nombre de cases, c’est quand même pas banal…
D’ailleurs, rien n’est vraiment très banal dans ce polar montagnard. L’ambiance qu’arrive à créer les auteurs à base de commémorations de procès d’animaux d’un autre temps, d’un décor de ville paumée au bord d’un lac où l’on accède par bateau et qui, telles la plupart des stations thermales d’antan, renvoie l’image d’une grandeur décatie très graphique, de personnages aux caractères bien trempés et/ou plus ou moins marginaux et, surtout, de ces couleurs hyper saturées si bien travaillées et qui en disent tout autant que le reste, l’ambiance, disais-je, est extraordinaire. Extraordinaire au sens littéral du mot, c’est à dire qu’elle nous sort vraiment de l’ordinaire et nous place dans un ailleurs quelque peu dérangeant. Résultat, avec une telle ambiance, le lecteur est logiquement happé par l’histoire.
L’histoire qui, comme je le mentionnais un peu plus haut, n’est pas forcément très claire… Les auteurs ont semble-t-il pris soin de ne pas trop en donner aux lecteurs afin que ces derniers ne puissent pas vraiment maîtriser les tenants et les aboutissants du scénario, ce qui renforce un peu le côté mystérieux voir onirique de la chose.
Bref, un premier tome impressionnant de savoir-faire de la part des auteurs de L’Homme gribouillé. Vivement la suite.
Un adolescent est porté disparu depuis trois mois. Une fugue, c'est sûr ! Franck Sangaré, profession détective, et sa collaboratrice Madame Dombre, finissent par retrouver sa trace à Saint-Elme.
À lire le résumé de cette bande dessinée, nous sommes en droit de nous dire que c'est une histoire classique qui nous attend.
Quand j'ai commencé à lire cet album, je me suis demandé si je ne m'étais pas trompée de résumé. Dans quoi m'embarquais- je ? C'est quoi cette histoire ? Et les dessins ? J'avoue, ils ne sont pas laids mais ces couleurs ! Pouah, ça me fait mal aux yeux. Mais je continue. Le format est classique, pas plus de 80 pages. Je ne vais pas abandonner au bout de 10 pages. Et j'ai bien fait.
L'histoire est déroutante, et ce sentiment est accentué par les couleurs des dessins. Mais au final, cette bande dessinée se laisse facilement lire.
J'attends de voir ce que donne le deuxième tome.
Sur la couverture, un homme marche péniblement, il semble blessé et le rouge du sol, contrastant avec le bleu nuit de ses vêtements, rappelle que sa fin est proche. Cette impression colle à tous les personnages de cette histoire. Dans ce premier tome, on découvre une tripotée d’êtres, dont l’innocence est à questionner et qui se retrouvent dans cette ville de Saint-Elmo, endroit étrange et assez poisseux. Les intrigues policières nous accrochent tout de suite. Elles réunissent des physiques forts notamment le détective privé, Franck Sangaré, qui tente de rester à distance de cet univers. Son acolyte, flanqué de son furet, fait aussi forte impression. Et leurs mésaventures nous montrent que l’histoire ne reposera pas complètement sur ces intrigues. Les intrigues sont des prétextes pour explorer la ville et découvrir des endroits étranges. Il y a une cérémonie sacrificielle avec une vache, des grenouilles à la réputation mutante qui envahissent cette ancienne ville d’eau. Saint-Elme, malgré les apparences, n’a rien de sain et on s’étonne même que des gens aient pu y trouver des bienfaits. Ce décalage s’ajoute à toute la distorsion savamment opérée par les auteurs.
Pour ajouter à cette sensation de lecture, les auteurs font le choix d’une narration tranchée et vive. Les couleurs naturelles de la journée rencontrent une palette plus réduite (rouge, bleu, violet) pour les scènes de nuit. On est ainsi loin du réalisme et ce sont ces couleurs, fortes, éclatantes, qui nous donnent le sens de la scène, la tonalité de l’émotion. Là où la journée semble cacher des secrets, la nuit est le moment de la révélation. Des scènes intenses au découpage très vif accélèrent l’histoire, nous faisant avancer dans une ambiance très brumeuse. Dans ce premier tome, les auteurs réussissent à présenter les personnages, multiples et provenant d’univers éloignés. Aux politiques de la ville, s’ajoutent des touristes curieux, un détective pressé de partir et une fillette perdue sans oublier des figures importantes de la ville. Par les couleurs notamment et la précision de la narration, il y a une véritable énergie dans ce récit qui donne envie de découvrir la suite de cette série.
Le tandem de l’inclassable et intrigant « L’homme Gribouillé » : le parisien Serge Lehman, maître es-étrange, et l’éclectique dessinateur suisse Frederik Peeters se reforme pour nous concocter une nouvelle aventure intitulée « Saint-Elme » dont le premier tome « la vache brûlée » vient de paraître aux éditions Delcourt. Ce premier volet, s’il reprend les codes du polar, lorgne également du côté de séries télévisuelles plus décalées telles « Fargo » ou « Twin Peaks » en nous présentant une petite ville isolée, ses habitants surprenants et ses secrets enfouis en l’accommodant d’une pointe d’humour très franco-suisse mais la situe dans un cadre européen et familier. Ils nous proposent ainsi une ouverture grandiose pour ce qui s’annonce être une pentalogie.
Un privé, Franck Sangaré, débarque à Saint-Elme, une petite bourgade de montagne réputée pour son eau de source, car il a été engagé par une mère éplorée pour retrouver la trace d’un jeune bourgeois fugueur de la vallée qu’on aurait aperçu dans cette ville thermale. L’énigmatique madame Dombre l’accueille. Elle connaît bien le coin, c’est elle qui va l’épauler sur cette affaire. Cette enquête devrait être rondement menée car le duo apprend rapidement que le jeune homme a ses habitudes dans une boîte de nuit, « Le Mirage », où il deale avec un certain Red Dog… Mais voilà comme le répètent les habitants « Ici, c’est spécial » et les choses à Saint Elme ne se passent jamais comme prévu …
D’emblée le lecteur se trouve ainsi surpris par une longue première séquence qui ne semble pas se rattacher au reste du récit. On peut rapidement dégager trois arcs narratifs cependant : l’enquête policière de Sangaré et Dombre, une histoire de rapt d’enfant et une saga familiale celle des Sax, famille dysfonctionnelle mafieuse et puissante qui a mis la ville sous sa coupe. A cela s’ajoute toute une galerie de personnages mystérieux qui ne devraient pas manquer d’avoir un rôle à jouer dans les prochains opus : Paco un berge mutilé, Romane une jeune touriste fascinée par celui-ci, un affable aubergiste qui remet au goût du jour des traditions bizarres (dont celle qui donne son titre au volume) et j’oubliais bien sur une invasion de grenouilles ….
Ce dernier détail, qui peut avoir une valeur symbolique (l’invasion de grenouilles accompagnait celle des sauterelles et des taons dans l’épisode biblique des dix plaies d’Egypte) fait basculer le polar classique dans l’étrange et le décalé en lui conférant une originalité. Ce détail paraît d’autant plus frappant (et même parfois comique) au lecteur que le cadre est très réaliste. Si l’on retrouve sans peine dans la ville inventée de Saint-Elme le cadre géographique dans lequel vit le dessinateur et les paysages grandioses du sud des Alpes, l’épisode des batraciens lui confère une dimension mythologique. Il alerte sur un aspect de parabole qui sera sans doute détaillé dans les tomes à venir. Saint-Elme ça peut être l’alliance contre nature de l’eau et du feu …et l’annonce de la foudre qui va s’abattre comme les feux du même nom.
Le glissement vers le fantastique se poursuit aussi avec l’utilisation particulièrement tranchée des couleurs. Frederik Peeters a souvent dit qu’il n’aimait pas se répéter et qu’il changeait de style à chaque nouvelle œuvre pour ne pas s’ennuyer ni lasser son lecteur. Et là il pousse l’exploration stylistique très loin ! On a immédiatement un choc visuel : les planches sont en aplats de couleurs flashy sans effets de volume ni de dégradés et ceux-ci rehaussent les noirs profonds de l’encrage. Cela crée à la fois une impression de malaise et d’irréel. La palette de couleurs psychédéliques est très antinaturaliste et vient amoindrir la précision réaliste du cadre et de l’enquête de ce polar très noir. Deux ambiances colorées dominent : l’ambiance nocturne mise en place dès la couverture et la première séquence où dominent le rouge, le bleu et le violet parfois striés d’un vert pomme figurant une lumière au néon et une ambiance diurne : celle de la lumière hivernale qui baigne la ville dans un camaïeu de jaune orangé et d’ombres mauves.
Nous sommes donc déconcertés, joués et bousculés. Le rythme est conféré par une savante alternance entre grandes vignettes muettes qui font office de pause narrative et plantent le décor et gaufriers serrés voire éclatés dans les moments d’action. Les angles de prise de vue sont étonnants parfois (certaines scènes ne sont perçues qu’en reflet dans un rétroviseur ou le galbe d’une ampoule par exemple )et toujours recherchés. Le découpage est ciselé et Peeters joue sa partition avec maestria, les dialogues de Lehman sont percutants et réduits au strict nécessaire ; on rit parfois, on s’interroge souvent …. Mais on plonge sans hésiter dans ce monde glauque et interlope … Et on en redemande !
Ce premier opus se referme sur une cascade de cliffhangers. C’est peu dire que nous sommes bien « ferrés » et qu’il nous tarde de découvrir la suite de cet étrange récit choral afin de voir comment les différents arcs narratifs vont se rejoindre, comment seront exploités des personnages dont on pressent l’importance, et comment l’intrigue se dénouera. L’attente ne sera pas bien longue puisque le deuxième tome de "Saint-Elme", intitulé "L'avenir de la famille" est annoncé pour le 12 janvier 2022.
Saint-Elme, c’est spécial en effet. Cette bourgade à l’apparence tranquille nichée dans ses montagnes en bord du lac est le théâtre de bien étranges phénomènes à commencer par une mystérieuse invasion de grenouilles dignes de figurer dans un film de Tarantino, au vu du sort qu’on leur réserve, beau moment d’humour noir. Autre étrangeté de la ville, cette coutume de refaire tous les ans le procès d’une vache condamnée dans le passé pour sorcellerie et c’est évidemment à ce moment bien particulier que nos deux détectives débarquent à la recherche d’un jeune bourge disparu depuis trois mois ...
Et oui l’intrigue est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est un récit choral dans lequel vont se suivre plusieurs arcs narratifs apparemment sans relation. Quel rapport entre la violente scène d’ouverture laissant quelques morts sur le carreau, un blessé en fuite accompagnée d’une étrange fillette, l’enquête de Franck, les Sax famille puissante qui fait la pluie et le beau temps dans la ville thermale, les trafics et magouilles en tous genres, la fête de la vache brûlée ?
Aux manettes donc Serge Lehman au scénario et Frederik Peeters au Pentel se retrouvent pour une deuxième collaboration après le très remarqué Homme gribouillé paru également chez Delcourt en 2018. N’ayons pas peur des mots, Frederik Peeters est un dessinateur extrêmement talentueux et fait partie du cénacle de ceux avec qui il faut compter. Difficile à classer, cet infatigable touche à tout a visité tous les genres, se renouvelant sans cesse : le récit intimiste dans Pilules bleues, le western dans L’odeur des garçons affamés (scénario Loo hui Phang), le fantastique dans Château de sable (scénario Pierre Oscar Lévy) adapté au cinéma par Night Shyamalan sous le titre de « Old » sorti sur nos écrans cet été, la science-fiction dans la série Lupus, le polar dans RG (Scénario Pierre Dragon), l’autofiction dans Oleg paru en ce début d’année chez Atrabile. L’envie de s’attaquer au polar fantastique à la Twin Peaks se déroulant non pas en Amérique mais en Europe l’a amené à cette nouvelle collaboration avec Serge Lehman, figure emblématique du fantastique.
Cet album est le premier d’une série qui devrait en compter 4 autres. En 80 pages, le décor est planté et les personnages sont campés mais de nombreuses zones d’ombre demeurent. Les connexions, les explications, ce sera pour les prochains opus. Le scénario d’une efficacité redoutable fait monter la tension et installe une atmosphère oppressante. Une grande importance est apportée aux sons traduits par des onomatopées : moteur de la voiture qui peine en côte, aboiements récurrents d’un chien ... Mais surtout, on sent le plaisir du dessinateur qui, pour ne pas déroger à son habitude, a mis son trait au service de la narration.
Cet adapte du noir et blanc est sorti de sa zone de confort en réalisant des planches en aplats de couleurs très tranchées sans dégradés ni effets de volume renforçant ainsi le malaise et soulignant les différentes atmosphères. On peut noter deux principales ambiances colorées : une pour les scènes nocturnes aux dominantes rouges, bleues, violettes saturées et l’utilisation d’un vert pomme pour la lumière artificielle renforçant le côté glauque et une autre pour les scènes de jour aux tons clairs désaturés à dominante jaune orangé et ombres mauves rendant compte de la lumière hivernale. Pour les décors très soignés, le dessinateur s’est inspiré des paysages dans lesquels il vit et a mêlé traditionnel (l’auberge, le port, les vieilles maisons) et modernité (la villa ultra moderne de la famille Sax).
Avec ce polar noir teinté de fantastique, Frederik Peeters et Serge Lehman ont réussi leur coup et j’attends avec impatience la sortie du tome 2 prévue pour janvier. La série quant à elle devrait être achevée en 2023.
Je découvre ici le travail de ce duo et je doit dire que je ne suis pas decus.
Nous rentrons direct dans le vif du sujet avec un récit qui part sur une base de polar très noir avec un côté mystérieux, intriguant qui questionne a travers chaque pages.
Le travail d'écriture est excellent, l'enquête se structure, on alterne entre temps fort ou sa castagne et temps faibles propices aux recueillement d'indices. Ce rythme sert à merveille le récit et nous hypnotise jusqu'à la conclusion.
D'ailleurs si nous sommes tant hypnotisé, le dessin y est aussi pour beaucoup. Le trait est agréable mais c'est avant tout le colorisation qui nous en met plein les yeux et nous embarque dans la noirceur du récit. L'Alliance entre les couleurs sombre et fluo donne le ton et nois font ressentir l'ambiance pessante et mystérieuse.
En bref, voici une excellente entrée en matière pour un thriller qui comptera 4 tomes et qui promet d'être haletant jusqu'au bout !
Une couverture qui de base ne m’attirerait pas, mais un duo d’auteurs qui m’avait charmée avec "L’homme Gribouillé".
Une entrée en matière qui nous met dans le bain direct avec une scène introductive qui donne le ton.
Serge Lehman met en scène une galerie de personnages avec des quêtes qui leur est propre mais surtout avec les mystères qui en découlent… notre curiosité est stimulée du débute à la fin alors que notre immersion dans cette station particulière de Saint-Elme se fait avec une inquiétude pesante et palpable.
Je ne suis pas fan de tous les travaux de Peeters mais dans ce type d’ouvrage, il a ce truc qui fait que … entre les personnages qui ont des gueules, des couleurs lumineuses légèrement criardes mais adaptées, son univers graphique nous plonge dans cette atmosphère digne d’un thriller.
Un premier tome réussit, car si pour ma part trop court, les bases données créent la frustration d’avoir la suite très vite !
MM. Lehman et Peeters nous régalent dans cette formidable enquête dans la mystérieuse ville de Saint-Elme. Ce n’est que le premier tome de la série, et j’ai déjà grand hâte de lire la suite.
D’abord, pour une bande dessinée, il y a les dessins, et ils sont ici remarquables. Notamment le jeu sur les couleurs choisies, qui renforcent le mystère et l’ambiance glauque et poisseuse de cette ville d’eau au bord d’un lac qui devrait, du moins on s’y attendrait, rayonner dans de beaux tons pastels et dans une luminosité éclatante. Que nenni. Là, tout sera sombre, dans des bleus violacés et des rouges intenses, ponctués par les flashs de lumière qui percent l’obscurité, comme cette vache enflammée qui fuit dans la neige, ou comme l’éclatement de violence des tirs de Morba, qui soudainement tirent sur ses comparses dans des verts éclatants.
Et, qui plus est, le scénario amorcé dans ce premier opus nous promet un polar bien senti. Avec les notables Sax, qui tiennent toute la ville, et ce avec des affaires plus que louches comme on le comprend vite. Ce à quoi s’ajoute l’enquête pour laquelle Frank Sangaré débarque dans cette ville, accueillie par Madame Dombre et son furet apprivoisée (et utile en cas de castagne !). A priori c’est simple, il suffit de retrouver un gamin friqué qui a fait une fugue. Très vite, on se doute que ça ne sera pas une partie de plaisir, et les nombreux personnages qui sont ébauchés et introduits dans cette « Vache brûlée » annoncent une suite prometteuse.
Bref, c’est de la très très bonne bande dessinée, et les comme les grenouilles attirées par les sources chaudes de Saint-Elme, j’ai bien envie de vite pouvoir me plonger dans les prochaines pages de cette série qui s’annonce comme un excellent polar.
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