Le racisme s'impose à l'attention par la violence meurtrière des comportements qu'il inspire, par la haine méticuleuse qu'il nourrit en silence chez celui qui en est la proie, par les sinistres délires d'interprétation qu'il fomente et promeut en guise de conception du monde. Pourtant, ce phénomène si agressivement visible et si aisément identifiable semble défier l'analyse et oppose une impressionnante force de résistance à toutes les campagnes de dénonciation.
Le ressassement meurtrier des thèmes du sang, du sexe et de la bestialité qui nourrit les discours et accompagne invariablement les pratiques racistes doit être pris au sérieux, de même que le jeu répétitif auquel se livrent les racistes sur les noms propres. S'y révèle ce que met à l'épreuve cette forme radicale de la haine sociale : l'identité des sujets humains que, chacun pour notre compte, nous sommes appelés à devenir en prenant place dans un système de filiation qui s'empare des corps pour les distribuer, en fonction de leur sexe, à leurs places juridiquement instituées. De là que les enjeux immédiats du racisme soient d'extermination généalogique.
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