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En 26 lettres et autant de notions, voici une présentation du dessin de presse français des 50 dernières années, dans une perspective historique (caricatures antisémites pendant l'affaire Dreyfus, dessin de propagande durant la Première Guerre...).
Dans cet abécédaire, Fabienne Desseux aborde le sujet avec verve et rigueur. Des chapitres pointent les nombreux ennemis du dessin de presse, d'autres les défauts ou les ambivalences du milieu. Aussi, la précarité du secteur et la difficulté de ce métier. Chaque article est illustré par Cami et Urbs, qui signent ici 52 dessins originaux. Adoptant un angle critique, ce livre vient nourrir de façon constructive le débat public sur la liberté d'expression et les valeurs républicaines.
Ce qu’il y a de bien avec un abécédaire, c’est que tu peux le prendre par n’importe quel bout. Non pas à l’envers ! Tu peux piocher au gré des lettres et donc des thèmes.
Et avec « Qui veut la peau du dessin de presse ? » tu as le choix des notions. De A comme « Andouille » à Z comme « Zzzzzzz » en passant par C comme « Censure », F comme « Fachosphère » ou encore R comme « Religions ». 26 lettres pour les 50 dernières années du dessin de presse en France.
Extrêmement documentée, chaque entrée est déclinée en six ou sept pages et se termine par un encadré historique. La plume de Fabienne Desseux est à la fois fine et acérée et surtout l’auteur connaît bien son sujet pour avoir déjà fréquenté de près des dessinateurs de presse lors de la préparation de son précédent ouvrage sur le thème « Traits engagés : les dessinateurs de presse parlent de leur métier » (éd. Iconovox).
Si l’on ressent bien la proximité de l’auteur avec son sujet, il n’en reste pas moins que l’ancienne journaliste ne se livre pas ici à une hagiographie. « Les ambivalences et les défauts du milieu ne sont pas ignorés. Pas plus que les difficultés du métier et la précarité du secteur. » Ce qui rend le livre non seulement crédible mais en fait également un outil de référence pour qui s’interroge sur le dessin de presse, ce difficile exercice journalistique qui demande de posséder quelques neurones disponibles pour être compris. Comme le souligne la quatrième de couverture, il vient « nourrir de façon constructive le débat public sur la liberté d’expression et les valeurs républicaines ».
Petite satisfaction personnelle, Fabienne Desseux cite, dans l’encadré qui clôt la lettre « H », quelques lignes de « Dessin d’humour » que le regretté Michel Ragon, qui était devenu un de mes amis après plusieurs émissions sur Radio libertaire, avait publié en 1960 chez Arthème Fayard.
Cerise sur le gâteau, les dessinateurs de presse Cami et Urbs illustrent l’ouvrage de 52 dessins originaux.
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