80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
France voisine. Il nous entraîne dans le combat intime de cet homme déchiré en esquissant les réalités quotidiennes et les traits culturels de la vie paysanne du début du XXe siècle... "Surtout ne pas retarder en bas. Ne pas voir la maison à la vaste toiture, tapie dans l'écrin de prés et de futaies qui l'enserrent.
Cacher la tempête qui le secoue du dedans, bloquer à l'intérieur la soufrance, la colère, la révolte, les larmes qui brouillent le regard. Large chapeau enfoncé sur la tête, dos voûté sous sa glande cape, les yeux fixés au sol, Eugène marche, la main serrée sur le licol de sa vache... Dans le matin glacial de ce vendredi 26 février 1915, seul le modeste char à banc casse le silence. Au cahotement répétitif des roues s'ajoutent le crissement des cailloux et les soubresauts du chargement de misère.
Trois fois rien. Les restes après le passage des huissiers."
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