Sept titres à découvrir parmi les 21 romans de la 13e édition du Prix Orange du Livre
Joy rencontre Stella en 1986. Elles ont quinze et seize ans, la même silhouette, les mêmes nattes brunes, la même passion pour David Bowie. Ensemble, elles partagent tout. Les soirées Dallas avec la grand-mère de Joy, les nuits à faire le mur pour aller danser au Fantasia, les vacances à Long Island... Pourtant, après deux années idylliques et un dernier été, Stella disparaît sans un mot. Trente ans plus tard, Joy n'a pas oublié. Et elle veut comprendre.
Porté par un souffle romanesque puissant et une écriture envoûtante, Poupées explore ces amitiés adolescentes qui marquent une vie. De Paris aux États-Unis, des années quatre-vingt à nos jours, Éléonore Pourriat nous entraîne dans une quête de vérité urgente où l'on découvre que les différentes versions d'une même histoire peuvent être irréconciliables.
Car pour se sauver soi-même, sans le savoir, on sacrifie parfois ceux qu'on aime le plus.
Sélection Prix Orange du livre 2021 « Une plume qui donne des coups d'épée. » ELLE
Sept titres à découvrir parmi les 21 romans de la 13e édition du Prix Orange du Livre
Le jury, enthousiaste et passionné, a choisi 21 romans français
Des plaisirs de lecture pour tous les goûts !
Quand elle arrive au lycée Joy se lie d’une profonde amitié avec Stella un an plus vieille. Elles partagent tout. A tel point que Joy propose un séjour aux Etats-Unis chez sa grand-mère pendant les grandes vacances. C’est là que tout bascule. 30 ans plus tard Joy cherche à comprendre.
Eleonore Pourrait nous entraine ici dans les profondeurs de l’amitié, des non-dits et des secrets.
Bizarrement j’ai eu du mal à me mettre dans la peau de l’une ou l’autre au cours du récit. La ressemblance entre les deux jeunes voulue par l’auteur y serait-elle pour quelque chose ? Eleonore Pourriat amène le lecteur à la vérité dans un lent crescendo. 30 ans après la tempête vécue sur la côte américaine, une autre tempête bouleverse à nouveau la vie de Joy.
De l’histoire je ne vous dirai rien et des personnages à peine plus : deux gamines au sortir de l’enfance, Joy et Stella, attachantes et belles comme des poupées.
De l’intrigue un peu plus puisque la quatrième de couverture y fait référence. Il s’agit d’une amitié fusionnelle qui nait et s’épanouie au cours de l’année 1986, sur fond de musique de David Bowie et du tonitruant générique du feuilleton télévisé Dallas. De cette amitié rien ne perdurera puisqu’elle sera pulvérisée en plein vol.
Joy qui prend la parole, la première n’expliquera rien. Elle a vécu quasi trente ans avec ce vide laissé par Stella, ballotée entre indifférence et amnésie. Si les chapitres concernant Joy sont écrits à la première personne du singulier, ceux consacrés à Stella se conjuguent à la troisième, procédé stylistique habile pour marquer l’impossibilité d’abolir cette distance entre les deux amies.
L’auteur, Eléonore Pourriat nous tient en haleine; Au fil des pages, l’ambiance joyeuse et légère de la fin des années 80, s’alourdit jusqu'à en devenir pesante puis carrément suffocante.
J’aime ces romans où le drame affleure, écrit dans une langue pudique, mais qui n’occulte pas le sordide.
Peut-être est-ce en rapport avec son métier de scénariste, mais il me semble que ce texte ne demande aucune interruption, qu'il mérite, voire exige d'être lu en une traite, comme on le ferait d'un film au cinéma.
Deux jeunes adolescentes, Joy et Stella sont des amies fidèles qui vivent en France et se rendent parfois en vacances aux États-Unis chez la grand-mère de Joy. Cette amitié profonde va voler en éclats et les séparer à jamais ! Le fait générateur que le lecteur découvrira assez vite est l’objet de nombreux livres sur le sujet et l’histoire se lit de façon agréable mais peine à convaincre malgré un texte court, mais encore trop long !
chronique Nathalie Bullat
A lire : Poupées d'Eléonore Pourriat 2021
ma chronique :
Les amitiés adolescentes perdues, qui ont abrité à la fois tant de bonheur et tant d'illusions, constituent le fil conducteur de
ce court roman intime, alternant les époques, les lieux et les voix. La plume est vive, bercée par les titres de Bowie et Springsteen
passant de l'allégresse de la jeunesse à la stupeur, au doute et à la colère .
Joy et Stella nées début 70 sont devenues inséparables au lycée. Pas de domination, juste de l'admiration l'une pour l'autre. Un an de différence mais la même passion pour Bowie. Toutes deux aiment séduire, sécher les cours, faire le mur.
Joy est plus sage alors que Stella "ose tout ".
Joy a perdu sa mère, élevée par son père qu'elle adore, qui travaille beaucoup, aux idées radicales d'une autre époque.
Chaque été Joy se rend à Long Island chez Dottie, sa grand-mère américaine, qui ressemble à Patti Smith.
Stella,qui ne voit jamais son père, apprécie la douceur de vivre chez la grand mère de Joy,dans la haute maison sur la plage
Quant à Joy, elle est fascinée par la mère de Stella, une femme excentrique, pigiste pour " Actuel" qui vit en plein Paris "villa Adrienne" entourée d'amis et d'amants, intellectuels, artistes.
Chacune trouve en l'autre sa part manquante.
Stella rejoint Joy l'été 88 chez Dottie et soudain après un soir de tempête, elle fait volte face, disparaît sans explication, sans plus jamais donner aucune nouvelle. Qu'est-ce qui a fait vaciller la plénitude dans cette jolie histoire ?
Trente ans plus tard, Joy essaye de renouer afin de connaître la clef de cette rupture .
Elle se heurte alors à la violence d'une réalité à laquelle elle ne veut pas croire, à laquelle elle n'est pas préparée.
Qu'est ce qu'elle n'a pas su déceler chez son amie ?
Un roman qui ne laisse pas indifférent.
1986. Joy rencontre Stella. Très rapidement, les deux jeunes filles se lient d’une amitié indéfectible et se créent un monde hors normes dans lequel elles évoluent entre Paris et les Etats-Unis. Après un été passé à Greenport, Stella disparaît peu à peu du paysage de Joy. Il s’est passé quelque chose qui lui échappe et elle souhaite le comprendre. Trente ans plus tard, une révélation improbable s’offre à elle, faut-il y croire ?
Je referme ce livre en entendant encore les échos de Bruce Springsteen : « Hey little girl, is your daddy home ? Did he go away and leave you alone ? I got a bad desire, I’m on fire« . Avec une grande justesse, Eléonore Pourriat plonge son lecteur dans un récit énigmatique sur l’amitié et ses méandres. La façon dont l’auteure illustre la douleur de la perte, l’éloignement, et les questions restées sans réponses des années durant est remarquable.
Loin des récits où l’on nous livre l’amitié sublimée, prête à affronter les aléas de vie, le tout sur un plateau d’argent, Poupées nous narre la pudeur. La pudeur des mots que l’on ne dit pas pour préserver des maux que l’on ne saurait soigner. L’amitié des deux personnages principaux, Joy et Stella, brille dans le sacrifice de l’une pour l’autre et rend leur relation encore plus belle et fusionnelle. Il s’en dégage une atmosphère que l’on retrouve aisément chez Louise et Julie, les deux personnages de Jungle (Livre de Poche, 2007), le roman de Monica Sabolo. Ce goût des sentiments exacerbés, de l’intense mêlé à l’âpreté de la perte.
Une noirceur est omniprésente dans le roman. Charismatique, elle porte le texte jusqu’à son dénouement pour guider son lecteur au creux d’une histoire sordide où la sexualité règne en maître : celle de l’insouciance qui se meurt. Il m’a été très plaisant de retrouver Bowie et ses nombreux titres à travers l’amour des deux jeunes filles pour le chanteur, mais aussi le Paris décousu des années 80 et les étés à Greenport. Eléonore Pourriat oppose plusieurs espaces qui animent rapidement le lecteur d’un grand intérêt pour cette intrigue aux révélations cassantes.
Joy et Stella. C’est Joy qui parle. L’enfant privée tôt d’une mère, et si dévastée qu’elle en occulte plusieurs années de sa vie. Rencontrer Stella, c’est revivre. Les deux amies que l’on prend pour des soeurs vivent des années de lycée intenses, portées par leur connivence fusionnelle, et leur culte pour David Bowie. Jusqu’à la rupture, soudaine, aussi définitive que leur amitié a pu l’être.
Joy, une deuxième fois abandonnée, questionne, cherche, refait l’histoire que son entourage élude avec beaucoup de zèle.
Ce qu’elle ignore, le lecteur l’apprend cours des chapitres qui s’intercalent entre ceux consacrés à sa quête. Et ceux-là ne sont pas passés au filtre de la subjectivité, puisque l’histoire est dite par l’auteur.
Trente ans plus tard, Joy envoie un mail à son amie d’enfance.
Ce roman traite avec délicatesse de l’amitié sans concession des adolescents, qui s’illusionnent d’une éternité promise. Il faut une raison majeure pour que se brise le lien. Et les dégâts sont d’autant plus profond pour Joy qu’elle porte encorne les stigmates de l’abandon maternel.
Reste la figure ambiguë du père, présent depuis toujours, auréolé d’une gloire telle que peut la concevoir un enfant. Alors comment faire la part entre le héros et le traitre ?
Cette narration alternée donne du relief au récit dont l’intensité grandit au fil des pages avec des chapitres de plus en plus courts et plus denses en révélation. On se prend au jeu de cette recherche de Joy mais l’issue questionne jusqu’à la fin.
Très bon roman sur les passions de la jeunesse et le mal qui rode.
Ch-ch-ch-ch-changes
(Turn and face the strange)
Les histoires d'amitié adolescente qui tournent mal, voilà un pitch qui fonctionne toujours avec moi !
En effet, je trouve que ces amitiés ont quelque chose d'intense et de vrai, une sorte de mise à nu, que l'on ne retrouve ni dans les amitiés adultes, ni dans les relations amoureuses ensuite.
Joy et Stella se rencontrent à l'entrée au lycée, et le dicton "Qui se ressemble s'assemble" semble avoir été inventé pour elles deux.
Il se développe entre elles une amitié fusionnelle, telle qu'on n'en voit qu'à l'adolescence. Mais au bout de deux ans, Stella s'éloigne de Joy, cherche des prétextes pour l'éviter, jusqu'à la rupture ultime et spectaculaire de leur relation.
Au-delà du pitch qui me plait d'emblée, j'ai été happée dès les premières pages par l'écriture d'Eléonore Pourriat, une écriture vivante, rythmée par les chansons de Bowie.
La narration nous fait passer du récit de Joy, à la première et deuxième personne, chez qui le souvenir de cette amitié reste vivace, à celui de Stella, à la troisième personne, plus distancié.
Subtilement, progressivement, leurs deux récits entrecroisés nous livreront la vérité sur l'évènement qui a brisé leur relation.
J'ai lu ce roman quasiment d'une traite, en une journée, le délaissant seulement lorsque j'y étais obligée et le reprenant dès que j'avais un moment de libre.
J'ai savouré l'ironie de le lire juste après Over the rainbow, tellement les familles et les époques décrites auraient pu être identiques et n'étaient en rien semblables.
C'est un roman où l'ampleur de la révélation importe moins que le chemin pour y parvenir.
Une très belle découverte de cette rentrée littéraire que je vous recommande chaudement.
Une histoire prenante, vibrante, pleine de vie avec une tension sous-jacente permanente qui nous mène vers un drame qu'on pressent sans le comprendre. Deux voix éclairent petit à petit cette amitié fusionnelle et sa fin brutale; les points de vue s'assemblent, se complètent et divergent avant la révélation. Révélation mais pas soulagement, car tout peut alors se relire autrement, en y retrouvant les prémisses du drame.
Le style ne m'a pas autant bouleversé que le récit en lui-même, mais c'est un très beau roman, pudique, sensible et très bien construit.
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