Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Ne touchez pas au nom des rues

Couverture du livre « Ne touchez pas au nom des rues » de Camille Jullian aux éditions Des Equateurs
Résumé:

On découvre encore, dans presque toutes les villes de France, un certain nombre de voies qui ont conservé ces noms anciens dont la raison d'être a depuis longtemps disparu (des Remberges, des Malassis, des Bons-Enfants, des Blancs-Manteaux, etc.). Ces appellations qui aujourd'hui nous... Voir plus

On découvre encore, dans presque toutes les villes de France, un certain nombre de voies qui ont conservé ces noms anciens dont la raison d'être a depuis longtemps disparu (des Remberges, des Malassis, des Bons-Enfants, des Blancs-Manteaux, etc.). Ces appellations qui aujourd'hui nous surprennent et nous plaisent tant ne sont-elles pas des anciennes habitudes résumées par un nom ? Pourquoi les regrette-t-on ? Pourquoi les préférons-nous à celles qui célèbrent un général, un savant, une bataille, un prince ou un inconnu plus ou moins méritoires ? Sans doute parce qu'elles traduisent un paradoxe : elles sont tout à la fois hors du temps, n'étant pas reliées à un événement ou à un personnage destinés souvent à l'indifférence ou à l'oubli, mais disent par leur nom figuré un autre temps, celui que nous avons perdu et qui ressurgit en elles pour nous le rappeler en traduisant une généalogie plus secrète de la ville et peut-être de nous-même.
« Jamais le monde d'autrefois n'eût compris qu'une rue, une place fût qualifiée d'après quelque événement du jour, quelque personnage de l'histoire : c'était la rue qui faisait son nom, avec son aspect, ses monuments, son histoire à elle. La raison d'être de son nom était essentiellement tirée d'elle-même ; elle était locale et topographique. » C'est donc en historien, et au nom du passé, que Camille Jullian (1859-1933) désirait que l'on ne touchât pas au nom des rues, qu'on le laissât tel que les générations disparues l'avaient créé, transformé, déformé même.

Donner votre avis