J'aimerais vous dire ce que ressent le poète, Cet opiniâtre égoïste, amoureux des mots, Lorsqu'il les aligne, en marge, comme des marmots, Invoquant une magie toujours imparfaite.
Il écume les comptoirs de zinc ou d'or blanc, Ramasse les formes et leurs échos rebelles, Pour relire la vie, ses merveilles et ses vents, Nous tendant une main pour gagner la passerelle.
Soumettez les vers à la cadence des pieds, Coincez le quatrain en l'évidant de sa trame ;
Ainsi verrez-vous naître derrière une femme Votre femme, derrière l'amour, une âme échaudée, Derrière un regret, le grand dessein d'une vie, Derrière un objet, la nostalgie de l'enfance, Derrière une lettre, votre plus belle romance, Et toutes ces choses qui font la poésie.
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