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Massada : tes syllabes chantent quand je les laisse sonner à mon esprit. Je les murmure, et elles suffisent à me faire du bien. Tu es la forteresse de montagne. La haute retraite. Tu es l'Imprenable.
Après la chute de Jérusalem, noyée dans le sang, les derniers rebelles juifs ont trouvé refuge à Massada. Mais les Romains sont opiniâtres, et le siège dure depuis des mois.
Là-haut, Hagar et son petit frère accomplissent les corvées d'eau et écoutent les grands parler du Tout-Puissant, qui pourrait encore venir les délivrer. En bas, dans le village de fortune où se côtoient ceux qui servent l'armée, Djanu, 15 ans, se voit déjà adopté par le général lorsque sa rencontre avec une putain égyptienne, obsédée par la citadelle, bouleverse son désir et ses ambitions. Avant que la terrible rampe d'assaut n'atteigne son but, Djanu fera tout pour qu'elle se livre à lui, corps et âme.
Dans ce roman d'apprentissage où l'Antiquité sert de miroir, Sylvestre Sbille interroge notre spiritualité moderne. Il ressuscite, dans le bruit et la fureur, l'un des épisodes les plus fascinants de l'histoire des hommes.
Une découverte : un auteur, une histoire, une époque ...
A savourer sans modération
Merci à la fondation Orange
Ce deuxième titre de Sylvestre Sbille est un roman historique qui traite de la cité Massada, fondée par le roi érode à l'époque antique. La vie est transcrite autant du point de vue des habitants, les derniers résistants juifs, au côté de Hagar, de son petit frère et de leurs amis que de celui du camp romain, au côté de Djanu et Ti Ritus. Ce siège guerrier est présenté par le regard des enfants, qui vivent ces événements portés par leurs rêves, leurs espoirs mais aussi leurs peurs et angoisses. Le traitement du sujet est particulièrement originale et la lecture choral rythme les différentes approches et manière de vivre cette longue et épineuse occupation romaine en Palestine. Les différents personnages se font l'écho de différentes manières de vivre sa condition humaine, de vivre différentes aspirations humaines dans des circonstances difficiles. Un lecture fascinante, originale et immersive.#Massada #NetGalleyFrance
Massada, ce livre aurait pu s’appeler « les derniers jours de Massada ».
L’histoire je la connais ; le lieu, je l’ai visité.
Et comme tous les touristes j’ai tenté d’imaginer la vie de ses habitants mais surtout des derniers habitants, ceux qui ont subi le siège puis l’assaut romain.
Ce livre de Sylvestre Sbille nous y transporte. Tantôt du côté des habitants, les derniers résistants juifs, au côté de Hagar, de son petit frère et de leurs amis ; tantôt dans le camp romain, au côté de Djanu et Ti Ritus. L’auteur nous raconte ce siège à travers le prisme des enfants, à travers leur naïveté , leurs rêves, leurs espoirs mais aussi leurs peurs face à la réalité qui est loin d’être belle.
Massada est le lien entre eux avant qu’un lien plus fort se fasse connaître : la belle Isis qui vit dans le camp romain, se faisant passer pour une égyptienne, mais qui se révèle être la mère de Hagar et son frère.
Ce livre essaie de nous donner un aperçu de la vie que menait chacun des protagonistes peu de temps avant l’assaut. C’est sa vision bien sûre et c’est romancé mais cela pourrait aussi être proche de la réalité. Nous ne le saurons jamais. Ce livre est bien écrit, le style est poétique. La lecture en est très agréable. Les personnages sont attachants, quelque soit leur camp.
Un grand merci aux Editions Plon et au Cercle livresque pour cette belle découverte.
En cette année 74, cela fait près de deux ans que l’armée romaine assiège Massada, forteresse surplombant la mer Morte, aménagée par Hérode le Grand et devenue le dernier refuge des Juifs expulsés de Jérusalem après sa prise par Rome. Pour venir à bout de ce bastion réputé inexpugnable, car perché sur un plateau ceint de falaises hautes de plus de quatre cents mètres, les légions romaines se sont lancées dans une entreprise titanesque : construire une rampe d’accès qui permettra à un bélier monté sur une tour mobile d’enfoncer la muraille de la citadelle. L’attaque est maintenant imminente. Pendant qu’en-haut, les deux enfants Hagar et Ariel tentent de comprendre les disputes des grands, partagés entre reddition et suicide collectif, en bas, l’adolescent Djanu tergiverse entre ses ambitions de quasi fils adoptif du légat de Rome, et son désir pour une prostituée égyptienne étrangement pressée de pénétrer la ville assiégée.
Si le contexte historique et le décor dantesque du mythique siège de Massada sont fascinants, ils ne constituent que l’arrière plan de ce roman, centré sur quelques personnages parmi les plus obscurs du drame en train de se jouer. D’un côté comme de l’autre, enfants des familles assiégées, femmes survivant du commerce de leur corps au sein du camp romain, ils sont à la merci des décisions d’hommes qui n’attendent que leur obéissance passive. Au beau milieu, un adolescent hésite : entre coeur et raison, suivra-t-il le chemin de l’ambition ou cèdera-t-il au rêve d’un monde plus humain ?
Loin du péplum et du roman historique auxquels il s’attendait sans doute, le lecteur se retrouve ainsi au coeur d’un conte symbolique à portée philosophique. D’un côté, les certitudes rationnelles des Romains, solidement campés sur la réalité de leur supériorité technique et logistique, leur permet de coloniser le monde sans état d’âme. De l’autre, la croyance rigoriste, et quasi fanatique, en sa vérité religieuse, conduit toute une population à son suicide collectif. Au beau milieu, un adolescent ambivalent qui, à quelques lettres près, aurait pu s’appeler Janus, cherche une troisième voie, pourquoi pas dans le tout nouveau rêve humaniste en train de se propager depuis la résurrection d’un Galiléen crucifié par les Romains : une quête de sens et d’idéal, qu’entre certitudes scientifiques et extrémismes religieux, notre société contemporaine peine toujours à mener à bien…
Si la découverte de l’impressionnante citadelle de Massada et de son histoire m’a réellement fascinée, j’ai en revanche moins goûté les aspects les plus déroutants de ce roman. Avant d’en percevoir finalement toute l’intelligence et le symbolisme, j’ai bien failli me laisser rebuter par sa déconcertante alternance de réalité crue et de poésie imagée, mais surtout par la lenteur de sa progression et de l’émergence de ses personnages, souvent aussi énigmatiques que nombre de ses allusions métaphoriques.
Merci à la Fondation Orange et au Cercle Livresque pour cette découverte.
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