Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Les portes

Couverture du livre « Les portes » de Gauz aux éditions Le Nouvel Attila
Résumé:

Paris, été 1996. Un cortège d'Africains déambule à la recherche d'une place forte d'où défendre ses droits. Lorsque Madjiguène Cissé, leur porte-parole sénégalaise, diplômée d'allemand, leur fait franchir les portes de l'église Saint-Bernard de la Goutte d'Or, la lutte peut commencer. La vie au... Voir plus

Paris, été 1996. Un cortège d'Africains déambule à la recherche d'une place forte d'où défendre ses droits. Lorsque Madjiguène Cissé, leur porte-parole sénégalaise, diplômée d'allemand, leur fait franchir les portes de l'église Saint-Bernard de la Goutte d'Or, la lutte peut commencer. La vie au jour le jour est racontée depuis l'intérieur, avec un souffle épique d'autant plus fort que l'occupation débouche sur une grève de la faim, qui va précipiter l'attention de tout un pays et mettre au coeur du débat national une nouvelle catégorie de citoyens : les sans-papiers. Autant par l'oralité inouïe que par l'immersion dans leurs diverses langues et musicalités, Gauz fait entendre dans ce récit uppercut la richesse d'une mosaïque d'hommes et de femmes confiants dans les promesses de la France.

« Tout mène à des portes qui conduisent à des portes qui dirigent vers des portes qui s'ouvrent sur des portes qui guident à des portes... tout ! C'est cela qui fait de nous une espèce en migration perpétuelle. »

Après avoir été diplômé en biochimie, Gauz a produit des photos, des documentaires, des émissions culturelles, des articles économiques satiriques en Côte d'Ivoire. Depuis le succès de son premier roman, Debout Payé, finaliste du Booker Prize international, il se retire de plus en plus souvent à Bassam, première capitale coloniale du pays, où il vit au sein d'un village d'artisans.

Donner votre avis

Avis (1)

  • Ce n’est pas négatif de prévenir les gens de ce qui les attend.
    Virginie Despentes

    De « Black Manoo » à « Debout-Payé », « Les portes », juste né et implacablement d’utilité publique, enserre le triptyque formidablement contemporain et juste.
    En ces temps anxiogènes, ce récit pose une...
    Voir plus

    Ce n’est pas négatif de prévenir les gens de ce qui les attend.
    Virginie Despentes

    De « Black Manoo » à « Debout-Payé », « Les portes », juste né et implacablement d’utilité publique, enserre le triptyque formidablement contemporain et juste.
    En ces temps anxiogènes, ce récit pose une pierre de combat, de lucidité et de justice.
    « Les portes » et tout devient possible.
    « Les portes », ouvrir une à une ces dernières. Laisser nos empreintes sur les seuils lucides et spéculatifs.
    Ce récit est une bouffée d’oxygène. La haute intelligence de Gauz, se veilles et ses regards, ses combats devenus les nôtres. Ici, tout est vrai. Nous sommes au cœur-même d’une lutte, celle des Sans-Papiers, pour obtenir le Sésame, d’une carte d’identité, d’une reconnaissance, de l’équité.
    Le récit est un cerceau de lumière, de paroles et de quêtes, de désirs : ceux du vivre-ensemble.
    L’exemplarité d’elles et de ceux qui ne veulent que la justice, l’égalité en tant qu’humain.
    Ils ne quémandent que leurs droits.
    Nous sommes sur le seuil et l’on avance d’un pas. On fusionne dans le chant de la langue de Gauz et dans la majestueuse concorde de ces combattants qui ne céderont rien à l’adversité.
    Quand bien même ce serait le pot de fer contre le pot de terre. Les voix sont des électrochocs sociétaux et le règne pacifique des bonnes volontés.
    Rappelez-vous l’été 1996, l’évènement majeur qui a bousculé les diktats, bouger les pions et ameuter les foules médiatiques. Lorsqu’un cortège d’Africains, cherche un lieu pour se faire entendre en vérité. Pour rassembler leurs colères, leurs peurs et leurs révoltes.
    Changer la donne, obtenir gain de cause, la force et l’union en ordre de bataille.
    Madjiguène Cissé est leur porte-parole, la maîtresse des lieux, celle qui fédère le groupe des manifestants, brillante et intellectuelle, futée et volontaire aux nobles causes, celles des siens et du partage de l’humanité.
    Son expression sublimée par sa capacité intrinsèque de rassembler et d’œuvrer en fraternité.
    Ils vont ouvrir les grandes portes de l’église Saint-Bernard de la Chapelle à la Goutte d’Or. Tout est symbole !
    « Dans ce pays, la vraie naissance, c’est le jour où tu as des papiers. Notre maternité à nous, c’est la préfecture. »
    « La porte, je n’ai pas l’impression que cette femme africaine la touche ou l’effleure, même la porte lui obéit. Elle ne s’ouvre pas, elle s’écarte. »
    « Nous sommes les Sans-Papiers de Saint-Bernard. »
    L’occupation prend place. La résistance est fusionnelle et démocratique. D’aucuns n’échappent à la puissance de l’action. Une grève de la faim, une organisation révolutionnaire dans l’écoute d’autrui. Une église emblématique, la porte sur le monde-vrai va s’ouvrir.
    « Nous ne sommes des familles ni de sang ni de couleur de peau. Nous sommes des familles de destin et de sort. »
    C’est un texte vif, aux multiples signaux et degrés. « Les portes » est le fronton des républiques du cœur. Et un adage : ne jamais baisser la garde.
    La postérité des batailles, le liant à l’instar d’un viatique profondément humain.
    Gauz écrit la grâce de ces hommes et femmes, bienveillants et généreux, frères et sœurs en humanité, sans-papiers, sans espérance de salut, mais qui vont remuer ciel et terre et porte, contrer les diktats.
    « Porte de la naissance, porte de l’enfance, porte de la vie. »
    Porte de cette église et celle, infinie, qui laisse subrepticement le regard de Gauz , en descendance conquise et altière, obstinée et rigoureuse, écrire pour elles et ceux qui cheminent, vivent et meurent en conscience de n’être que des Sans-Papiers désespérés par notre société ubuesque et méprisable.
    Mais c’est sans compter sur cette trame magnétique et rebelle, divinement assassine et qui règle ses comptes, et que ça fait du bien !
    Gauz bouscule l’inaccessible et donne le pouvoir à la force des mots. Ce texte finement politique est l’incarnation d’une œuvre militante et nécessaire.
    « C’est pourquoi, « migrants » est le plus beau terme, le plus approprié jamais utilisé dans l’espace communautaire mondialisé pour désigner l’humain. »
    Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.