Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Ce n’est pas négatif de prévenir les gens de ce qui les attend.
Virginie Despentes
De « Black Manoo » à « Debout-Payé », « Les portes », juste né et implacablement d’utilité publique, enserre le triptyque formidablement contemporain et juste.
En ces temps anxiogènes, ce récit pose une pierre de combat, de lucidité et de justice.
« Les portes » et tout devient possible.
« Les portes », ouvrir une à une ces dernières. Laisser nos empreintes sur les seuils lucides et spéculatifs.
Ce récit est une bouffée d’oxygène. La haute intelligence de Gauz, se veilles et ses regards, ses combats devenus les nôtres. Ici, tout est vrai. Nous sommes au cœur-même d’une lutte, celle des Sans-Papiers, pour obtenir le Sésame, d’une carte d’identité, d’une reconnaissance, de l’équité.
Le récit est un cerceau de lumière, de paroles et de quêtes, de désirs : ceux du vivre-ensemble.
L’exemplarité d’elles et de ceux qui ne veulent que la justice, l’égalité en tant qu’humain.
Ils ne quémandent que leurs droits.
Nous sommes sur le seuil et l’on avance d’un pas. On fusionne dans le chant de la langue de Gauz et dans la majestueuse concorde de ces combattants qui ne céderont rien à l’adversité.
Quand bien même ce serait le pot de fer contre le pot de terre. Les voix sont des électrochocs sociétaux et le règne pacifique des bonnes volontés.
Rappelez-vous l’été 1996, l’évènement majeur qui a bousculé les diktats, bouger les pions et ameuter les foules médiatiques. Lorsqu’un cortège d’Africains, cherche un lieu pour se faire entendre en vérité. Pour rassembler leurs colères, leurs peurs et leurs révoltes.
Changer la donne, obtenir gain de cause, la force et l’union en ordre de bataille.
Madjiguène Cissé est leur porte-parole, la maîtresse des lieux, celle qui fédère le groupe des manifestants, brillante et intellectuelle, futée et volontaire aux nobles causes, celles des siens et du partage de l’humanité.
Son expression sublimée par sa capacité intrinsèque de rassembler et d’œuvrer en fraternité.
Ils vont ouvrir les grandes portes de l’église Saint-Bernard de la Chapelle à la Goutte d’Or. Tout est symbole !
« Dans ce pays, la vraie naissance, c’est le jour où tu as des papiers. Notre maternité à nous, c’est la préfecture. »
« La porte, je n’ai pas l’impression que cette femme africaine la touche ou l’effleure, même la porte lui obéit. Elle ne s’ouvre pas, elle s’écarte. »
« Nous sommes les Sans-Papiers de Saint-Bernard. »
L’occupation prend place. La résistance est fusionnelle et démocratique. D’aucuns n’échappent à la puissance de l’action. Une grève de la faim, une organisation révolutionnaire dans l’écoute d’autrui. Une église emblématique, la porte sur le monde-vrai va s’ouvrir.
« Nous ne sommes des familles ni de sang ni de couleur de peau. Nous sommes des familles de destin et de sort. »
C’est un texte vif, aux multiples signaux et degrés. « Les portes » est le fronton des républiques du cœur. Et un adage : ne jamais baisser la garde.
La postérité des batailles, le liant à l’instar d’un viatique profondément humain.
Gauz écrit la grâce de ces hommes et femmes, bienveillants et généreux, frères et sœurs en humanité, sans-papiers, sans espérance de salut, mais qui vont remuer ciel et terre et porte, contrer les diktats.
« Porte de la naissance, porte de l’enfance, porte de la vie. »
Porte de cette église et celle, infinie, qui laisse subrepticement le regard de Gauz , en descendance conquise et altière, obstinée et rigoureuse, écrire pour elles et ceux qui cheminent, vivent et meurent en conscience de n’être que des Sans-Papiers désespérés par notre société ubuesque et méprisable.
Mais c’est sans compter sur cette trame magnétique et rebelle, divinement assassine et qui règle ses comptes, et que ça fait du bien !
Gauz bouscule l’inaccessible et donne le pouvoir à la force des mots. Ce texte finement politique est l’incarnation d’une œuvre militante et nécessaire.
« C’est pourquoi, « migrants » est le plus beau terme, le plus approprié jamais utilisé dans l’espace communautaire mondialisé pour désigner l’humain. »
Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.
Black Manoo, junkie abidjanais débarque à Orly et découvre Paris avec des yeux émerveillés.
Il se rend à Belleville pour retrouver un ami devenu chanteur, mais nulle trace de l'ami.
Sans papiers, il vivra de squat en squat , de débrouilles en magouilles dans la communauté africaine de Paris.
Un style vivant et parlé.
L'auteur décrit bien le milieu des immigrés africains.
C'est un peu fouillis et confus et pas facile de se retrouver dans tous les personnages.
Un roman sociétal réaliste et chaleureux.
Black Manoo débarque en France dans les années 90. Ivoirien accro à la drogue et sans papier, il a des étoiles plein les yeux d'être arrivé à Paris et des rêves plein la tête lorsqu'il entend les jolis noms des quartiers parisiens: Belleville, Porte des Lilas... mais il déchante très vite... Encore qu'il a vécu pire avant de poser ses valises ici et ce n'est pas le squat dans lequel il crèche qui va l'effrayer.
Il rencontre des personnages atypiques, haut en couleur, des marginaux comme lui, et quelques-uns qui ont su être malin... Comme Karol mère célibataire de cinq enfants, qui lui explique les subtilités de l'adminisitration française et bien entendu ses failles!
Ensemble, ils décident d'ouvrir une épicerie africaine, cachant dans le fond du local un bar clandestin...
Tout le long de la lecture, on suit les aventures de Black Manoo, homme au costume aussi élégant qu'il est original et l'on découvre avec lui la vie des sans papiers, on croise des prostitués asiatiques surnommées "les tlenteulos" ( trente euros), on découvre les inimitiés entre les bancs et les noirs dans les squats, on écoute les embobineurs et on fait connaissance de petits escrocs, Moussa, Kley, Amy, Achillone... Ils vivent tous de débrouille et peu importe si les choses sont légales ou pas, tout est bon pour survivre...
Les chapitres sont courts et le rythme effréné, à aucun moment on ne s'ennuie, bien au contraire, on est étourdie par cette vie bruyante mais cachée, faite d'éclats de rire derrière lesquels se cache tristesse et désillusion.
J'ai vraiment aimé cette lecture, rythmée au style incisif et à l'humour mordant, à l'autodérision et à la vivacité qui emmène le lecteur dans des quartiers haut en couleurs et riche en diversité ethnique, remplis de rires et d'entraide malgré la misère et la débrouille qui y règnent.
J'ai ri et craint avec eux, j'ai souri et eu le cœur serré aussi. J'ai aimé suivre ces personnages dans cette version de Paris que je ne connais pas. J'ai aimé ce langage poétique et chantant.
Une très belle découverte, d'un auteur que je ne connaissais pas.
Ce roman vaut le détour au moins pour le style de l'auteur. Quoiqu'un peu perdue par le fil de l'Histoire/des histoires, il y a, à mon sens, du génie dans la façon d'écrire de Gauz. La lecture est parfois difficile, de même que la traversée dans la jungle. Mais les formules de l'enfant, prêtent à un sourire attendri, et sont de véritables pépites.
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