Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Debout-payé est le roman d'Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papiers à Paris en 1990. C'est un chant en l'honneur d'une famille, d'une mère et de la communauté africaine avec ses travers, ses souffrances et ses différences. C'est l'histoire politique d'un immigré et de son regard sur notre pays, à travers l'évolution du métier de vigile, de la Françafrique jusqu'à l'après 11-Septembre. C'est enfin le recueil des choses vues et entendues par l'auteur lorsqu'il travaillait au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-Élysées.
Une satire à la fibre sociale et au regard aigu sur les dérives du monde marchand contemporain.
Debout-payé est une de ces imprévisibles pépites que chacun voudrait être le premier à découvrir.
Marguerite Baux, Elle.
Une écriture nouvelle et audacieuse, à la fois abrupte et ciselée, acerbe et chaleureuse.
Christine Legrand, La Croix.
C'est très intéressant de découvrir la vision qu'ont les vigiles sur nous lorsque nous franchissons la porte d'un magasin.
Après avoir lu ce livre, nous ne pouvons plus sillonner les allées des magasins de la même façon. Jusque là ces personnes nous étaient invisibles tout en faisant partie du décors.
Une pépite. L'auteur retrace le quotidien des travailleurs immigrés notamment africains. Il instille beaucoup d'humour. C'est surtout une réflexion appuyée de notre société de consommation. Le roman dépeint avec beaucoup d'acuité le quotidien des immigrés, des sans-papiers.
Armand Patrick Gbaka-Brédé, dit Gauz, un nom venant du diminutif de Gauzomo, déclinaison ancestrale de Gbaka, est né le 22 mars 1971, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. C’est à la fin de ce livre étonnant que l’auteur explique tout cela, révélant qu’à 4 ans, son père qui était instituteur, sa mère et son petit-frère sont partis pour la France, le laissant là-bas passer de famille en famille… Ce n’est qu’en 1999 qu’il a pu venir s’inscrire à Jussieu Paris 7, d’abord comme touriste, pour trois mois, puis sans-papiers avant de devenir enfin citoyen français en deux mois, grâce à sa compagne et à sa maîtrise parfaite des lois et des circuits administratifs.
"Debout-payé" nous plonge brutalement dans une séance de recrutement de vigiles, uniquement des noirs : Congolais, Ivoiriens, Maliens, Guinéens, Béninois, Sénégalais… différenciés par la tenue vestimentaire et leurs accents en français. Pour eux, il est urgent de « sortir du chômage ou des emplois précaires. Par tous les moyens. » Les clichés ayant la vie dure, chacun sait que les noirs sont costauds… Embauchés aussitôt en CDI, ils devront : « rester debout toute la journée dans un magasin, tous les jours, jusqu’à être payé à la fin du mois. Debout-payé. »
Avec un réalisme sans concession, Gauz nous plonge dans le quotidien des logements insalubres où ces hommes peuvent essayer de prendre un peu de repos. L’humour reprend vite le dessus lorsque l’auteur nous fait vivre dans un magasin de fringues et dans un autre vendant des parfums. Le vigile n’a qu’une chose à faire : observer ce qui se passe. Il doit aussi supporter les odeurs et le fond sonore obligatoire : « Du vivant même d’Aretha Franklin, comment peut-on laisser sévir toutes ces sous-chanteuses et dire qu’elles font de la « soul » ? », soulignant un peu plus loin « le manque de talent des brailleuses à la besogne dans les enceintes acoustiques. »
Nous apprenons aussi que : « Le vigile adore les bébés. Peut-être parce que les bébés ne volent pas. » Il détaille aussi les piercings, les scarifications, les tatouages, les iphones. Quand il remarque un père aidant sa fille handicapée ou un mari qui guide sa femme aveugle en se touchant avec tendresse, il note : « Serions-nous plus doux les uns envers les autres si nous nous touchions plus souvent ? »
Son retour à ce que Gauz nomme « L’âge de bronze (1960 – 1980) », lui permet de raconter la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny et ses crises de complotite, en truffant le récit de remarques bien senties sur les relations entre l’Afrique et la France.
Suivront l’âge d’or (1990 – 2000) et l’âge de plomb, après le 11 septembre 2001 : « La planète entière vient de plonger dans l’ère de la paranoïa, le temps du tout sécuritaire », un temps qui modifie bien sûr le travail des vigiles qui restent malgré tout toujours "Debout-payé".
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Debout-payé, c'est le résumé de la vie professionnelle du vigile dans les magasins.
Vigile, c'est une profession bien souvent réservée aux Noirs à Paris.
Et Gauz est noir (Ivoirien), et il a été vigile.
Il sait donc de quoi il parle dans ce roman sur la diaspora africaine où l'humour est souvent une arme pour dénoncer le quotidien des travailleurs immigrés.
Pas de misérabilisme, mais des phrases efficaces qui résonnent longtemps, alors que le sourire s'est effacé.
Ce roman est à deux voix et à deux tempos qui se succèdent. L'une, narrative, nous raconte les relations entre les Ivoiriens et la France sur trois générations, à travers l'histoire e Ferdinand et Ossirri, et décrit les embûches des sans-papiers, égratignant au passage les politiques migratoires françaises. L'autre, en courts paragraphes se présentant comme des définitions de dictionnaire, donne la parole au vigile, qui, par petites touches, décrit son quotidien. Et alors là défilent des tranches d'humanité, décrites avec acuité.
"Debout-payé"est un roman original, plein de vivacité, dont les mots de fer portent des gants de velours.
Une belle découverte, et une vraie surprise.
Un bonheur, une pépite.
Un regard frais et juste , une plume acérée mais pas grinçante .
Vraiment à lire !
C'est un joli catalogue des différentes personnalités de clientes qu'on croise dans les parfumeries avec les codes des "debout-payé". C'est un autre regard dans les coulisses de ces magasins qu'on fréquente sans savoir "ce qu'il y a derrière" Mais .... c'est aussi le croisement indifférent entre cet univers superflu et l'univers des sans papiers impitoyable qui nous rappelle sans détours et sans pathos exagérés qu'on a la chance de vivre en France sans se poser de questions existentielles . Gauz nous livre un petit échantillon de toutes ces personnalités en éventail ...ça sent le vécu et.. pas en flacon de démonstration .
livre original, témoignage et roman sur la vie des vigiles dans les grands magasins (un Séphora sur les Champs) ou devant une usine (qui sera désaffectée). Le roman traverse l'histoire de plusieurs générations d'entre eux. Chapitres entremêlant les différentes périodes et histoires de ces immigrés ivoiriens, venus pour des études ou simplement pour survivre. Ce livre est une agréable surprise. Et d'où l'on ressort avec un petit sourire à l'adresse du vigile que l'on croise....
La vie des étrangers arrivant en France qui exercent des métiers en fonction de leur pays d'origine. Un regard humoristique.sur notre société de consommation
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