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Sillonnant Paris jour et nuit au volant de sa BMW à crédit, Nathan enchaîne les courses Uber pour subvenir aux besoins de ses frères et soeurs. Faisant littéralement corps avec son GPS, Nathan plonge dans un vide assourdissant quand son portable tombe en panne. Suite à un accident, Annie, sa dernière cliente, lui propose de partir vivre en forêt avec Zoé et Etienne au fin fond de l'Alaska.
Cette bande dessinée m'intriguait vraiment avec ses couleurs pétantes (parfois même un peu psychédéliques !) : on peut dire qu'elle fait le travail pour attirer le lecteur !
Je venais juste de lire Inuit d'Edmond Baudoin et Troubs (une bande dessinée sous forme de carnet de voyage dans les territoires du Labrador et du Nunavut, peuplés par les Inuits) et je me suis attelée à ce beau format avec beaucoup de curiosité car elle développait aussi des thèmes connexes.
D'abord, j'ai trouvé son set de couleurs très original, je n'avais jamais vu de bande dessinée avec des couleurs presque fluorescentes (encore un peu je la mettrais à la lumière pour voir si elle brille la nuit !).
Ensuite, si le trait est très moderne, il n'en est pas moins touchant.
C'est l'histoire de Nathan, jeune Parisien conducteur Uber qui doit gérer seul son petit frère et sa sœur, perdu dans un quotidien trop agressif, trop lourd pour lui.
Il va faire une rencontre qui va bouleverser leur vie à tous les trois : Annie, une cliente en partance pour l'Alaska où elle retourne vivre en pleine forêt et qui leur propose de l'accompagner pour se ressourcer auprès de la nature…
Comment voulons-nous vivre ? Qu'est-ce qui est important ?
Voilà un très bel album doublé d'un scénario philo-écologique qui nous fait réfléchir sur le sens de la vie. Magnifique !
Un coup de cœur !
Déjà dès le début, l’objet entre les mains est beau, tout simplement. Et, cela va se poursuivre tout au long de la lecture. La colorisation choisie, forte et originale, est un pari gagnant pour Jérémie MOREAU. Son coup de crayon, très personnel et poétique aussi. Un vrai style graphique. Un artiste à suivre !
L’histoire humaine est au départ assez simple, une fratrie à la dérive au cœur de la ville, une ville polluée et aliénante dont ne sort rien de bon. Babylone. Vient la rencontre avec une vieille dame qui leur propose un nouveau départ, loin de toute civilisation, aux confins du monde, en Alaska. Un lieu pensé comme idyllique pour se reconstruire et se déconnecter.
Puis, la réalité.
La terre ancestrale n’est plus protégée des errements de la société. L’image se fissure. Alcool, violence, réchauffement climatique, la mondialisation est là. Ses conséquences aussi.
Malgré cela, les personnages vont avancer, s’ouvrir, chacun dans sa quête. Le lecteur aussi.
Un roman graphique initiatique, beau, émouvant.
Une fable percutante sur la déshumanisation de nos sociétés, le réchauffement climatique, et le rêve d’une société idéale, en parfaite altérité avec la nature et les animaux
Encore un récit dystopique, me direz-vous…
Pourtant, ce roman graphique est plutôt original : un graphisme particulier, des couleurs flashy, un contraste marqué entre les rêves des personnages, parfaitement illustrés par des couleurs « hallucinogènes » ( par moments, comme un kaléidoscope) et le pessimisme du scénario. Et une conclusion semblable à celle d’un conte…
Il faut accepter d’entrer dans l’univers de Jérémie Moreau. On est alors happé par l’harmonie entre les dessins, le réalisme des situations et la poésie qui se dégage des personnages.
L’histoire :
La nuit. Les couleurs orangées des éclairages électriques des métropoles, Nathan, au volant de sa voiture Uber, dépose un client. Il est ailleurs, pas derrière son volant, et en mal-être essentiel, voire existentiel. Heureusement le GPS le guide à la maison.
Il travaille dur et tout le temps, pour élever son petit frère et sa sœur, depuis le décès de leur mère.
Totalement perdu dans la tête, il prend une nouvelle cliente, Annie, pour la déposer à Roissy où elle doit rejoindre son pays d’origine, l’Alaska.
Il craque complètement, la voiture aussi, et Annie leur propose à tous les trois, de l’accompagner en Alaska. Elle pense alors leur offrir une vie proche de la nature, loin du stress des courses multipliées pour subsister, loin du vide qui est en train d’engloutir Nathan, mentalement et même physiquement.
Entre les souvenirs d’Annie du pays qu’elle a laissé, il y a 40 ans, pour suivre son amoureux, « un blanc », et la réalité du terrain, touché de plein fouet par le réchauffement climatique, le fossé est immense.
J’ai aimé la sagesse d’Annie, son empathie face à Nathan et aux enfants.
« Mon cher Nathan, il faut que tu saches que tu hérites d’une civilisation qui s’est appliquée pendant des siècles à dépeupler le monde.
D’abord, en transférant les esprits des arbres, des animaux et le sacré des écosystèmes vers un ciel divin. Puis en réduisant ce qu’il restait du monde à une matière inerte prête à l’exploitation.
Le monde moderne a produit une terre muette, et dénuée de sens. Où plus personne ne rêve. »
Un graphisme particulier. Plutôt simple. Les visages des personnages sont tous semblables, et pourtant tous différents, grâce aux expressions bien marquées, aux couleurs éclatantes ou très sombres.
Pas du tout ce que j’aime habituellement mais il accompagne très harmonieusement, et avec beaucoup de caractère, le scénario.
Jérémie Moreau joue habilement du contraste. Entre rêves et monde à l’agonie. Entre noirceur du scénario et graphisme et tout en couleurs.
Un conte philosophique qui suscite les réflexions.
https://commelaplume.blogspot.com/
Depuis le décès de sa mère quatre ans auparavant, Nathan a abandonné ses études afin de s’occuper de sa sœur Zoé et de son petit frère Etienne. Pour cela , il enchaine nuit et jour des courses Uber, les yeux toujours rivés sur à son GPS, si bien que lorsque ce dernier tombe en panne il se trouve désorienté et lors d’une course, il a un accident qui détruit sa voiture encore sous le coup d’un crédit, il se sent submergé face à l’adversité. Annie sa dernière cliente leur propose alors à tous les trois de tout quitter pour venir habiter chez elle, dans sa cabane en Alaska, au plus proche de la nature. Nathan qui n’en peut plus de l’absence de sens de sa vie citadine où il peine à s’épanouir, pris dans l’étau économique du système capitalistique, convainc sa sœur et son frère de tout quitter pour redonner du sens à leur vie. Mais après quarante ans d’absence, Annie qui entend renouer avec ses racines et sa terre natale constate que les animaux ont complètement changé de comportement, impactant leurs pratiques de chasseurs-cueilleurs. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces à l’œuvre provoquent des déplacements de populations et bouleversent les écosystèmes. Même les ours ont muté et ont créé une nouvelle race, « les pizzyls » issue du croisement des ours polaires qui, à cause du changement climatique descendent dans les terres et rencontrent les grizzlys. Annie se rend compte que si elle n’a pas changé, ce qui se passe dehors n’est pas ce qu’elle a connu. Elle entreprend alors de transmettre les savoirs et pratiques dont elle a hérité aux trois jeunes gens, afin de leur faire découvrir un autre rapport au vivant.
Avec cet album engagé, l’auteur va réenchanter le monde, il va réconcilier l’homme moderne, esclave de la technologie, en l’occurrence nos trois jeunes français, avec le « temps du mythe », croyance et sagesse ancestrales des peuples autochtones auxquels appartient Annie ,qui va les guider.
Le réchauffement climatique tient une bonne place dans ce récit car il provoque la disparition du mode de vie du peuple autochtone Gwich’in de l’est de l’Alaska, également rongé par la pauvreté dans laquelle les Etats Unis et le canada les ont plongé. L’alcool, la drogue, l’ absence de travail, l’inaccessibilité des universités et l’acculturation progressive, quand elle n’est pas forcée, en plus des enlèvements d’enfants autochtones et de leur replacement dans des foyers extérieurs à leur culture dès le plus jeune âge, tout cela menace l’existence-même de ce peuple.
La gravité de ces sujets, bien qu’essentielle, est toutefois contrebalancée par l’espoir que porte la jeune génération notamment avec Genee, la fille de Mike qui est le voisin d’Annie et dont la maison est l’une des dernières du village à être habitée. Elle possède un lien spirituel fort avec la forêt et la nature qui l’entoure. Elle rêve d’un monde meilleur ,écarte tout fatalisme et montre à Zoé la beauté du monde à venir.
Aujourd’hui, une bande dessinée, pour changer ! Ou plutôt un beau roman graphique, qui sort des sentiers battus. C’est l’émission Book club sur France Culture qui m’a donné envie de le lire. Alors, le titre tout d’abord ? Vous aimeriez savoir ce que sont ces pizzlys, et s’ils existent… Hum, j’hésite à vous en dire trop.
Voici l’histoire : Nathan, jeune chauffeur Uber, est au bord du burn-out avec ses longues journées passées au volant, suivies de courts moments passés avec sa petite sœur et son petit frère qu’il élève seul. Des événements imprévus l’obligent à prendre une décision brusque et radicale, celle d’accepter une drôle d’invitation à aller passer quelque temps en Alaska avec ses frère et sœur.
Annie a passé quarante ans à Paris et retrouve, avec ce jeune trio d’invités, son Alaska natale, et les traditions qu’elle n’avait pas oubliées. Les deux enfants, Zoé et Étienne, n’imaginaient même pas le mode de vie auquel Annie les convie, sans connexion, au plus proche de la nature.
« Des fois, j’imagine un monde où toute l’intelligence des scientifiques des villes serait mise au service de la vie dans la forêt.»
Les thèmes de cette très belle histoire sont la reconnexion avec la nature, le changement climatique, la nécessaire adaptation à ce changement. Les croyances des chasseurs-cueilleurs athapascans ajoutent un aspect légèrement fantastique à une histoire sinon assez réaliste, notamment à propos du climat et des fléaux qui frappent les peuples autochtones.
Avec un graphisme original, des couleurs vives et quasiment fluorescentes, des couleurs d’aurores boréales qui envahissent l’image, ce sujet prend une dimension tout à fait intéressante. Seul le dessin des visages ne m’a pas trop plu, ils sont un peu impassibles. Et les pizzlys alors ? Ils sont le résultat d’un croisement entre les ours polaires et les grizzlys, croisement bien réel, rien d’imaginaire dans ces animaux, et leur présence en Alaska est avérée. Étonnant, non ?
Un roman graphique très original. On en prend plein les yeux avec les couleurs FLASHY qui illuminent cette BD.
En commençant la lecture, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre et j'ai été surprise par la simplicité des dessins et les différents tons de couleurs vives. C'est surprenant mais j'ai trouvé l'ensemble agréable à lire et à regarder. Après ce moment d'étonnement, j'ai été happée par l'histoire, tournant les pages avec intérêt.
J'ai particulièrement aimé qu'il n'y ait pas trop de textes car les illustrations sont suffisamment explicites. J'aime quand un roman graphique n'est pas surchargé et reste relativement épuré.
Quant à l'histoire, plusieurs univers se côtoient entre légendes, voyage et retour aux origines mais aussi la nature, les animaux, la famille, les changements climatiques, l'Alaska, l'écologie. Plein de sujets variés très intéressants et judicieusement bien abordés. Un côté fantastique, spirituel aussi est présent.
Beaucoup d'éléments qui sont parfaitement bien associés et qui en font une lecture claire, pertinente et divertissante.
Une BD volumineuse avec ses 200 pages que je classerai dans la catégorie "writting nature"
Une belle surprise que je vous invite à découvrir.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/?hl=fr
Perdu. Le jeune Nathan, en charge de son petit frère Étienne et de son adolescente de soeur Zoé depuis la mort de leurs parents, est incapable de trouver son chemin, de rentrer chez lui, d’emmener les enfants à l’école. Un comble pour un chauffeur Uber. Alors qu’il subit au volant une nouvelle absence, comme un trouble, un vertige, sa passagère Annie lui souffle, pleine d’une sagesse ancienne : “Tu as des trous dans ton esprit.”
La vieille femme se prend d’affection pour la petite famille parisienne et leur propose de les emmener avec elle en Alaska, sa terre natale, qu’elle a délaissée pendant quarante ans. Nos quatre héros quittent la ville, la pollution, la technologie, pour s’installer dans une petite cabane en bois en pleine forêt.
À leur arrivée, nos personnages tombent nez à nez avec un animal au pelage étrange. Un pizzly, mélange entre ours polaire et grizzly. Malgré cette première frayeur, l’acclimatation est plus facile qu’il n’y paraît. Étienne abandonne les jeux vidéo pour se consacrer à la chasse au caribou. Zoé troque son iPhone contre les feutres, sur les conseils de la petite voisine indienne : "The dreams are powerful in the forest. You should draw."
Nathan, quant à lui, peine à retrouver ses traces de pas dans la neige fondue : "Tous les jours je marche… Ces chemins finiront bien par faire carte dans mon corps… Dans mon esprit."
À chaque page, les couleurs éclatent. Avec une majeure pour un rose acidulé, presque fluo, comme les combinaisons de ski vintage des enfants. Jérémie Moreau interprète les paysages pour nous les renvoyer en pleine face dans des teintes mirifiques, immensément poétiques. À l’inverse, les visages, presque simplistes, n’offrent que très peu d’expressions (les yeux sont des points, la bouche un trait).
Comme si les hommes s’effaçaient devant une nature en mutation, dans laquelle “les ours changent de couleur.” C’est un récit plein d’espoir qui laisse le lecteur émerveillé devant la perspective de trouver une telle métamorphose en guise de fin du monde.
Nathan ne vit plus, depuis la mort de sa mère. Il conduit ses clients nuit et jour, connecté à son GPS (mais déconnecté de sa vie). Il parcourt la ville au volant de sa voiture pour subvenir aux besoins de sa sœur Zoé et de son frère Étienne. Quand ils se sont retrouvés seuls, il y a quatre ans, ils se sont fait une promesse... Jamais ils ne se sépareront... Mais parfois une promesse peut devenir un poids énorme pour celui qui la porte sur ses épaules. À la suite d'un accident, qui aurait pu lui coûter la vie et qui les plonge dans un gouffre financier, ils décident ensemble d'accepter la proposition de la dernière cliente de Nathan... Quitter Paris pour aller vivre dans la forêt en Alaska... Là-bas, il espère pouvoir se reconstruire. À plus de 7200 km, la vie n'a plus le même sens et c'est l'occasion d'ouvrir enfin les yeux...
La sortie d'une BD de Jérémie Moreau est toujours un évènement que j'attends avec impatience. Après "Le discours de la panthère" et "La saga de Grimr" l'auteur, qui à la sortie de "Penss et les plis du monde" disait "Remettons-nous dans le mouvement de la nature", continue à nous parler du monde... De notre monde... Il nous dit d'ouvrir les yeux, d'arrêter de se focaliser sur notre nombril pour mieux appréhender la vie dans son ensemble. Au passage, il nous montre les impacts de notre mode de vie sur des populations qui subissent de plein fouet notre inaction écologique. Mais loin d'être moralisateur ou pessimiste, il nous parle d'espoir, d'avenir et pour cela, il nous incite à nous reconnecter à l'essentiel.
Quelle claque, une fois de plus, on ne ressort pas indemne de cette lecture. Un très gros coup de cœur. Une si belle réflexion sur l'humanité et sur le sens de la vie.
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