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" Je reçois aujourd'hui quelques personnes, entre autres madame Sand, écrivit Chopin à un ami polonais de passage à Paris en décembre 1836.
Presque en post-scriptum, il ajouta que Liszt jouerait et que le très célèbre ténor Adolphe Nourrit chanterait. Pour l'occasion, Sand accepta de faire un compromis. Elle abandonna ses pantalons noirs et sa redingote pour un pantalon bouffant blanc et une ceinture en étoffe, le costume si sexuellement ambigu d'une houri ou d'un pacha ; surtout, elle arborait les couleurs du drapeau polonais. " A vingt et un ans, Chopin quitte définitivement une Pologne bâillonnée par la Russie et arrive à Paris, où deux concerts suffisent à faire de lui la coqueluche des plus grands.
De Schumann à Liszt, de Mendelssohn à Delacroix, tous portent aux nues celui qui va incarner comme nul autre le rêve, l'énergie et la fougue romantiques. Une icône qui a tout pour briller : le génie, le succès et l'amour de la femme la plus scandaleuse d'Europe, George Sand. Quand il s'éteint, deux décennies plus tard, le succès n'a pas amené la fortune, ni la gloire brisé la solitude. Avec Les funérailles de Chopin, Benita Eisler conte avec brio, sensibilité et une multitude de détails d'une indiscrétion inouïe, la chute d'une des plus grandes étoiles de la musique.
La précision de ses recoupements et l'acuité de son regard construisent pas à pas un tableau vivant où se nouent et se dénouent les fils d'une destinée tragique.
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