Ouverts à toutes les sensibilités, nos romans littéraires se singularisent par un goût prononcé pour les histoires puissantes, les personnages intenses : Marc Dugain, La chambre des officiers, Prix des Libraires ; Akli Tadjer, Alphonse ; Marc Durin-Valois, Chamelle ; Vincent Engel, Les Absentes ; Delphine de Vigan ; Fellag ; Abdourahman Waberi...
La maison reste ainsi fidèle à la tradition des éditions J.C Lattès qui furent l'éditeur de Jean d'Ormesson et d'Amin Maalouf...
Ce roman parfois triste, parfois fascinant, c'est le récit d'une douloureuse quête d'identité d'une femme confontée à la mort, au deuil, à l'inconnu d'une perte inexpliquée. Perte qui n'est pas uniquement celle d'un bateau explosé et de son capitaine dans une mer déchaînée. Mais perte de l'image familiale qui aurait pu être rassurante. IAinsi, dans ce premier roman, il y a la figure centrale du père tout-puissant et celle de personnages secondaires qui ont tout à jouer dans cette histoire mais n'ont peut-être pas l'espace qui le permet.
Quête impossible ...
Virginia Tangvald est née en mer. “Là où il est impossible d’avoir des racines. Là où mon cœur erre toujours comme un fantôme.” Elle n’avait que deux ans lorsqu’elle a quitté le bateau de son père dans les bras de sa mère, fugitive, abandonnant sur le vieux rafiot le célèbre navigateur Peter Tangvald et ses deux autres enfants, Thomas et Carmen. Le plus souvent enfermés, cadenassés dans la cabine.
“Ils avaient fait plusieurs fois le tour du monde jusqu’au jour où celui-ci s’était refermé sur eux.” Des années après, Virginia cherche à comprendre d’où elle vient, au-delà de la légende. Elle amasse des lettres, des articles de journaux, des vieilles photos, des témoignages en pagaille, pour reconstruire le récit maudit de sa famille fracassée par la mer et par son père. Son père et son rêve de liberté absolue, sans pays, sans contraintes. Son père et ses sept femmes, dont de nombreuses mortes ou disparues. Son père et sa sœur Carmen, retrouvés noyés après un incompréhensible naufrage pour un tel marin. Son frère Thomas, survivant miraculeux mais traumatisé, condamné. Elle-même, pourtant loin de l’océan, a hérité de cette pulsion de liberté destructrice, “aussi irrésistible que le chant des sirènes, sublime et mortifère.” Comme si l’histoire était destinée à se répéter. “Je marchais dans ses pas sans le vouloir ni comprendre pourquoi.”
On n’en finit jamais avec les histoires de famille. Elles creusent un sillage dans lequel on se perd. Pour s’en éloigner, Virginia Tangvald a trouvé sa méthode : écrire.
Un gros coup de cœur complétement inattendu pour ce roman. Inattendu parce que la biographie d’un aventurier, qui plus est un navigateur, à priori ce n’est pas trop ma tasse de thé !
Mais là, j’ai été scotchée, collée au roman sans le lâcher jusqu’à la fin, subjuguée par le personnage de Per Tangvald, homme à femmes, épris de liberté, amoureux de la haute mer et des voiliers, élevant ses enfants nés en mer, pour être des marins.
Virginia Tangvald est la fille de Per Tangvald. Elle n’a pas de souvenir de son père, qu’elle a quitté bébé, blottie dans les bras de sa mère qui s’est enfuie pour ne pas tomber, pour ne pas disparaitre, pour ne pas subir le sort des précédentes épouses de Per.
Elle va partir à la recherche de souvenirs de ce passé (elle en a besoin), à la recherche de témoignages des personnes ayant côtoyé sa famille, va maintenir des liens avec son frère, qui a vu la mort de près.
Je voudrais que vous découvriez ce roman et ce personnage par vous-même, que vous vous fassiez votre propre opinion, que vous imaginiez cette vie de bohème sur les océans, que vous côtoyiez la folie de Per Tangvald.
C’est un roman vertigineux et l’histoire de Virginia est à la fois bouleversante et tellement romanesque. C’est l’histoire de sa vie et de celle de sa famille ; elle n’a pas cherché à l’enjoliver; c’est son histoire et elle est narrée de façon éblouissante et sidérante.
Rentrée littéraire 2024 épreuves non corrigées.
Virginia Tangvald n'a pas connu son père Peter, navigateur et explorateur. Sa mère Florence a quitté Peter quand Virginia avait deux ans en 1988.
Elle est curieuse de connaître la vie de celui-ci. Personne n'en parle donc fascinée, hantée et interroge ceux qui l'ont côtoyé afin de lever le voile, il y a de la douleur et de la souffrance dans son récit.
Il a eut sept compagnes et trois enfants, Thomas, Carmen et Virginia.
La vie de ce père aventurier qui ne pense qu'à lui est noircie des disparitions de deux de ses compagnes.: une noyade et un assassinat non élucidés...
Il périra en mer ainsi que sa fille Carmen, Thomas s'en sortira.
En vieillissant, Thomas prendra également la mer et ne vivra que pour ça. Il a disparu en mer en 2014.
Une histoire familiale fascinante et tragique pleine de douleur et souffrance pour Virginia.
Après le documentaire Les enfants du large le roman sort le 21/08/2024 !!! Premier roman que je découvre pour la rentrée littéraire d'Automne 2024.
Lu dans le cadre du coup coeur des Lecteurs Femina aux éditions J.C Lattès
Fille du navigateur Peter Tangvald, Virginia Tangvald ne l'a pas connu.
Enquêtant sur les traces familiale inouïe dans le sillage d’un navigateur qui a lié le destin des siens à l’océan à la vie à la mort. Une odyssée nécessaire pour ancrer son existence.
Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n’a aucun souvenir : sa mère s’est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu’à disparaître à son tour en mer.
Elle retrace une odyssée éparpillée sur les quatre océans, de l'île de Bonaire à Porto Rico en passant par Toronto et la Guyane française.
Un premier roman autobiographique, magistral pour fixer dans des mots des vies entre deux eaux. Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans et cherche à reconstituer une histoire familiale ciselé et meurtrie. Elle tente de combler les blancs des archives et cherche à y encrer son identité. On embarque avec l’aventurier Peter Tangvald après avoir fait faillite à Beverly Hills dans les années 50 et qui a construit de ses mains sont voiler, un homme marié 7 fois, il a perdu deux de ses épouses en mer avant de sombrer à son tour aux côtés de sa fille Carmen, 8 ans, quand son bateau a fait naufrage dans les Antilles en 1991. Seul survivant de ce cette tragédie, son fils, Thomas, a adopté la même vie d’errance jusqu’à ce que son voilier disparaisse en 2014 sans laisser de trace. Virginia léve le voile sur les secrets, les non dits, les morts suspectes s'accumulent, des révélations troublantes. Elle cherche a se retrouver elle même.
Une lecture fluide, on passe par beaucoup d'émotion on retrouve de belle descriptions et de la poésie malgré la douleur.
Famille, Deuil, Naufrage, Mer, Drame, Enquête personnel, Identité.
"C’est la femme du fermier qui avait appelé la police. Au petit matin, son mari avait surpris dans la cour avant un adolescent nu et ensanglanté. Il cherchait « les autres ». Est-ce qu’ils étaient déjà arrivés ?
Ils avaient fait naufrage dans la nuit. Une nuit sans lune. Le garçon avait dû attendre l’aube dans l’eau noire, plongé dans l’obscurité la plus totale. Aux premières lueurs du jour, il avait escaladé le mur de corail et traversé, pieds nus, la plaine désertique et couverte de cactus vers la seule habitation visible depuis le rivage. Tout son corps était supplicié.
Le fermier l’avait assis dans une chaise à bascule et lui avait apporté un café chaud et une couverture. Il l’avait laissé seul le temps de monter lui chercher des vêtements et de réveiller sa femme. Quand ils étaient redescendus, le garçon était en train de se bercer, les yeux dans le vide. Il était calme, terriblement calme. Avec ses cheveux blonds bouclés, ses traits délicats comme ceux d’une fille et ses yeux bleus, il ressemblait à un ange maculé. Le fermier était tétanisé par la vision de cet enfant. "
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