Ce début de siècle voit la vieille géopolitique de la domination idéologique laisser la place à un monde d'équilibres entre des grandes puissances qui s'affrontent via leur zone d'influence respective.
Dans cet environnement largement dominé par le duo américano-chinois, s'affirment quatre facteurs de croissance déterminants : l'industrie exportatrice, les nouvelles technologies, l'énergie et les capacités militaires. Tandis que la Chine règne en maître sur le premier et que les Etats-Unis contrôlent sans partage les trois derniers, les autres puissances ne parviennent pas à consolider leurs positions sur plus d'un facteur : la Russie a perdu sa puissance industrielle et militaire, l'Allemagne échoue à construire des groupes énergétiques solides et des entreprises innovantes dans les nouvelles technologies, le Brésil, pas plus que l'Inde, ne tient pour l'instant ses promesses.
Et l'Europe ? Elle souffre des divergences au sein du couple franco-allemand, des incertitudes autour de sa monnaie. Pire, avec 28 membres, elle perd son sens et se trouve régulièrement décriée pour son incapacité à exister sur la scène internationale.
Dans ce monde éclaté, menacé par l'instabilité de moins en moins contenue du Moyen-Orient et mis au défi des enjeux environnementaux, des solutions à la crise qui persiste pourront-elles être trouvées ?
Jean-Louis Beffa est président d'honneur de la Compagnie de Saint-Gobain et coprésident du Centre Cournot pour la recherche en économie. Il a déjà publié deux essais au Seuil, La France doit choisir (2012) et La France doit agir (2013).
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