"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D'un côté, l'opulence et le faste. De l'autre, le vice monnayé et l'alcool frelaté. C'est à leur frontière, au coeur de l'infâme Triangle Noir, qu'une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d'une main de fer par leur patriarche, l'influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.
Avec les ouvrages de Michael McDowell parus chez Monsieur Toussaint Louverture, tous les ouvrages sont prenants et c'est ainsi que j'ai connu cet auteur.
"Les Aiguilles d'Or" est un ouvrage non seulement magnifique par sa présentation mais aussi par l'histoire.
Deux familles dans le New-York de l'année 1882, aux antipodes l'une de l'autre.
Les Stallworth, aisés, du bon côté de la loi, vaniteux, imbus d'eux-mêmes et la bonne conscience de faire ce qu'il faut, d'être à la bonne place.
Les Shanks, clan de la matriarche Lena la Noire, voleuses, receleuses, avorteuses, et pas la moindre mauvaise conscience car le crime, pour elles, au départ a été une simple question de survie.
New-York 31 décembre 1881 juste avant minuit, on voit défiler toute la misère du monde, dehors où des enfants meurent dans un froid glacial, dans des pubs sordides où des gens s'alcoolisent sans joie, une petite pièce où officie une avorteuse... tandis qu'à quelques rues de là des nantis font bombance.
On découvre les coutumes de ceux qui font dans les mondanités et j'ai tout de suite aimé le dépaysement qu'apporte l'ambiance de ce 1er janvier New-Yorkais du XIXe siècle. C'est tellement superficiel et étonnant ! L'auteur nous parle d'une pratique étrange qui consiste, pour les hommes riches qui veulent se montrer, à aller présenter des voeux dans un maximum de maisons le 1er de l'an où, à chaque fois, on leur offre un verre d'alcool. Pourtant ce sont de bons chrétiens ! Mais ils s'enivrent tous les 1er janvier avec la bénédiction de leurs épouses. Ainsi sont les Stallworth, famille de la bonne société new-yorkaise. Hypocrites, suffisants et dénués d'empathie, y compris pour leurs proches. Des chrétiens sans une once de charité chrétienne.
Benjamin, accro au jeu et brebis galeuse de la famille Stallworth, s'aventure dans le New-York de la nuit, interlope, dangereux et malsain. Hélène sa soeur s'y aventure aussi mais pour faire le bien auprès des démunis. Tout est si bien décrit. La misère, la crasse, la maladie, la mort, la puanteur, les rues, les intérieurs miteux, les fumeries d'opium, la rage des pauvres, la bêtise et l'arrogance des riches qui veulent éradiquer le crime en enfermant les pauvres. le juge Stallworth veut faire des exemples, à coup de sentences expéditives, peu lui importe qu'elles soient fondées ou totalement injustes. Mais parfois, entre les principes que prônent ces gens, et leurs comportements, il y a un gouffre, et le grain de sable... Ce roman c'est toute une ambiance dans laquelle on se trouve en totale immersion.
Les destins de ces deux familles vont se télescoper assez violemment, de plusieurs façons. L'imbécillité et l'orgueil des Stallworth n'ont d'égal que la haine et le désir de vengeance qu'ils sont parvenus à susciter chez les Shanks.
Parce que le juge Stallworth, par pure ambition, s'est acharné sur la famille Shanks avec l'aide de ses proches, Lena la Noire va leur promettre sa malédiction. Ce sera oeil pour oeil, dent pour dent.
J'ai absolument adoré et dévoré ce roman qui nous entraîne dans les tréfonds du Triangle Noir, ce quartier épouvantable de New-York, autant que dans ceux de l'âme humaine. Car ici, personne n'est épargné, ni les riches, ni les pauvres. D'ailleurs jai trouvé les deux familles presque aussi antipathiques l'une que l'autre, à part les enfants et une ou deux exceptions. Enfin si, je dois avouer que j'ai trouvé les Stallworth à vomir. Sous leurs airs de respectabilité ils sont parfaitement méprisables.
Une belle galerie de personnages, tous plus passionnants les uns que les autres, où l'auteur a réussi à éviter l'écueil du manichéisme pour nous offrir une histoire haletante, intelligente, immersive, très visuelle et totalement addictive.
J'avais beaucoup aimé Blackwater, j'ai aimé encore plus cette histoire.
Un petit mot sur la couverture ? Ben, elle est juste sublime ! Mais ça… c'est la marque de fabrique de Monsieur Toussaint Louverture !!!
Il a fait moins de bruit que la série Blackwater et pourtant ce second roman de Michael McDowell édité par Monsieur Toussaint Louverture est à mon goût encore meilleur.
L'auteur nous raconte la confrontation entre deux familles de classes opposées à New York en 1882.
D'un côté il y a Lena Shanks, matriarche d'un clan de criminelles, reine du Triangle Noir, le quartier pauvre de la ville où maisons de jeux clandestines, fumeries d'opium, prostitution et misère sont la norme.
De l'autre, à quelques rues de là, le juge James Stallworth et sa famille. Dans son élégante demeure, au milieu de la bonne société puritaine new-yorkaise, le juge fait la loi et aspire à toujours plus de reconnaissance pour les siens.
L'argent et le pouvoir des Stallworth, n'empêchera pas la vengeance des Shanks.
McDowell, à la façon d'un Dickens, explore les rues sombres et sordides de la ville. Il nous immerge dans le Triangle Noir, où tout n'est que crasse et où l'on vit dans le dénuement le plus total. Des enfants affamés croisent des marins ivres, des escrocs, des receleurs, des tapineuses. C'est le royaume de la débrouille.
En parallèle, l'auteur nous transporte dans les quartiers huppés où les bonnes manières sont de rigueur. Mais c'est pour mieux gratter le vernis de la respectabilité des classes supérieures.
Ne cherchez pas la nuance dans cette fiction. Tout est très manichéen et on le comprend très vite. Mais que c'est accrocheur ! L'ambiance, les personnages, l'intrigue, tout est parfaitement ficelé. Les pages défilent jusqu'au final qui (contrairement à Blackwater) est juste parfait. Rien de compliqué et pourtant faire aussi efficace ce n'est pas donné à tout le monde. Je vous assure qu'il y a de quoi redonner le goût de la lecture à n'importe qui.
Un roman captivant qui nous plonge dans le New York de la fin du XIXe siècle, une époque marquée par l'opulence et la corruption. L'auteur nous offre une fresque familiale et sociétale où se mêlent des personnages hauts en couleur et des intrigues complexes.
L'histoire des Stallworth, une famille fortunée cherchant à asseoir sa notoriété en éradiquant la corruption qui gangrène la ville, est une véritable descente aux enfers. le patriarche, le juge James Stallworth, est un personnage impitoyable qui n'hésite pas à recourir à des méthodes extrêmes pour parvenir à ses fins. Les personnages sont tous très bien développés et chacun apporte sa pierre à l'édifice de cette saga familiale.
L'écriture de Michael McDowell est fluide et immersive, elle nous plonge au coeur de cette époque trouble et violente. Les descriptions sont riches et détaillées, reconstituant avec précision le décor et l'atmosphère du New York de cette époque. L'auteur parvient à nous captiver dès les premières pages et il maintient son suspense jusqu'au dénouement.
"Les aiguilles d'or" est un roman passionnant qui mêle habilement intrigue familiale, luttes de pouvoir et vendetta. Une très bonne lecture !
Un incroyable melting pot, des gratte-ciel toujours plus hauts, un milieu culturel et artistique bouillonnant… mais aussi la délinquance et la violence, les guerres de rue, la prostitution… Vous aurez reconnu New York, la ville de la démesure ! Après l’immense succès de la saga « Blackwater », les éditions Monsieur Toussaint Louverture rééditent « Les Aiguilles d’or », du même auteur américain, Michael McDowell. Une satire aiguisée du monde capitaliste en plein essor, fortement racialiste et très hiérarchisé, face aux quartiers mal famés New York.
Après la guerre de Sécession, la ville de New York est le théâtre d’une confrontation entre deux familles que tout oppose. Dans les beaux quartiers, les Stallworth, un pasteur et de riches avocats aux velléités politiques. Et dans le crasseux Triangle noir, les Shanks, d’ingénieux criminels. Les destins des deux familles s’étaient croisés à la fin de la guerre de Sécession... et s’entremêlent à nouveau lorsqu’une guerre de pouvoir éclate entre elles.
Tous les coups sont permis dans la lutte des classes et des sexes qui ira crescendo pour s’achever tragiquement, dans un bain de sang. Et au passage, Justice, médias, Église en prennent pour leur grade...
En dépit de l’absence d’éléments fantastiques, « Les Aiguilles d’or » ne manque pas de points communs avec « Blackwater ». On y retrouve l’importance de la matriarche dans l’intrigue, la figure féminine puissante et incontournable dans le cours des événements. Et bien sûr, on se délecte de ces 500 pages comme on avait dévoré les six tomes de la saga : avec un appétit irrépressible.
Il faut dire que les ingrédients de l’intrigue ne manquent pas de piquant : l’ingéniosité dans la cruauté, la corruption et le gore sont au rendez-vous ! Âmes sensibles s’abstenir !
Nombreux seront ceux qui se délecteront de la maîtrise de l’auteur dans les descriptions imagées, offrant des scènes presque cinématographiques (il est bon de noter que Michael McDowell était d’ailleurs scénariste de « Beetlejuice » par Tim Burton). Mention spéciale pour la scène d’ouverture, des premières pages qui donnent le ton d’une lecture enthousiasmante à plein d’égards. Le roman démarre en effet avec une description de l’enfer social à la Dickens, avant de continuer avec cette histoire de vengeance à la Monte-Cristo, références assumées par l’auteur.
Enfin, la signature de la maison d’édition est bien là, comme pour chaque publication : la beauté du livre en tant qu’objet, avec une couverture dorée et gaufrée qu’on repère immédiatement sur l’étagère... qui n’a pas fini d’accueillir les ouvrages de Michael McDowell et Monsieur Toussaint Louverture.
Un roman d'ambiance plus que de terreur mais qui parvient - avec un élan romanesque à la Dickens - à capturer toute l’horreur sociale née d'un capitalisme sauvage qui engendre des inégalités d'une rare violence. On peut y voir une relecture littéraire de chair et de sang de la lutte des classes. 40 ans après, c’est toujours aussi jouissif et d’actualité ! On en redemande !
En cette année 1882, la tranquillité des new-yorkais est mise à mal par les habitants du «Triangle noir ». Car dans ce quartier se concentrent tueurs, prostituées, faussaires, receleurs, maîtres chanteurs et avorteuses. La lie de la société que veut éradiquer le puissant juge Stallworth, poussé par des visées politiques plus qu’idéologiques. Aidé de son fils, pasteur, et de son gendre, jeune et brillant avocat, il prendra pour cible les femmes de la famille Shank pour asseoir le pouvoir de sa famille et gravir les échelons de la réussite. Mais la vengeance de Léna Shank sera terrible…
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Après avoir adoré Blackwater, il m’était impossible de résister à ce nouveau titre de Michael Mc Dowell. J’ai aimé cette lecture et j’aurais voulu l’adorer mais mon avis est un peu mitigé. Si l’évocation de l’époque est remarquable, si j’ai plongé avec délectation dans les ruelles sombres et fétides de la grande ville, j’ai eu un peu de mal avec le rythme du récit et j’ai déploré une mise en place hélas bien trop longue à mon goût. C’est dommage, et cela a failli me perdre ce qui aurait été dommage car la deuxième partie m’a conquise. Elle m’a même paru un peu trop courte en regard de tous les événements qu’elle relate, tous plus machiavéliques les uns que les autres.
Cela reste néanmoins un très bon roman noir, sombre à souhait et particulièrement efficace, presque cinématographique aussi, tant il transporte le lecteur au cœur de la Big Apple de la fin du XIXème.
Au final, un roman foisonnant qui oppose les riches et les pauvres, les faibles et les puissants, les hommes et les femmes, les républicains et les démocrates. Un schéma assez classique, qui peut sembler manichéen mais complètement addictif et finalement assez surprenant.
Ce roman s'inscrit dans la veine de "Blackwater", sans le volet surnaturel.
Lecture très singulière, qui m'a happée dès les premières pages.
J'attends le prochain volume de Michael Mcdowell avec impatience!
Oyez, oyez braves gens... Éloignez-vous le plus possible du sinistrement célèbre triangle noir, ou, si vous y pénétrez, ce sera à vos risques et périls.
Pour ma part, j'y suis entrée, pour mon plus grand bonheur, et je vous invite à en faire autant.
Le roman débute le premier jour de l'année 1882, à New York. le patriarche d'une famille de notables, juge de profession, réputé pour la sévérité de ses sanctions, a décidé d'établir encore davantage sa famille, aidé en cela par son fils, révérend charismatique, et son gendre, avocat ambitieux. Et il a besoin de taper fort, et rapidement. Il décide alors de mener une campagne de dénigrement du triste quartier dit du triangle noir, lieu de débauche, de pauvreté, de crasse et de délits et crimes en tout genre. On y rencontre en effet davantage de prostituées, d'avorteuses, de meurtriers, de voleurs ou de mendiants que de gens honnêtes et pieux. Il jette alors son dévolu sur une famille bien particulière, les Shanks, lignée de criminelles menée par la matriarche, Lena. Mais, ce qu'il ne sait pas est que cette famille, et particulièrement la fameuse Lena, a également des comptes à règler.
J'arrête tout suspense immédiatement, j'ai adoré ce roman, cette histoire. Je partais avec un a priori positif puisque je venais de lire, de dévorer plutôt, la saga Blackwater du même auteur. Et j'ai encore préféré celui-ci.
Pour moi, il y a tout ce que j'aime dans ce roman. D'abord, une histoire qui tient la route, une intrigue qui donne envie de tourner les pages, un rythme soutenu, certes, mais savamment dosé qu'il monte crescendo. Ensuite, une kyrielle de personnages tous plus frappés les uns que les autres, quoique chacun dans son genre, tellement bien campés que je parvenais à voir leurs visages. Enfin, une montée en puissance tout au long du roman pour arriver à une fin en apothéose. Et tout cela servi par une écriture romanesque, précise et divertissante. Je loue également le talent du traducteur qui a de mon point de vue bien su retranscrire l'atmosphère du roman. Car oui, il y a une réelle atmosphère dans ce livre, il faut dire aussi que l'auteur ne ménage pas particulièrement ses personnages, au plus grand plaisir de ses lecteurs. Et j'ai aussi vraiment aimé le traitement de ses personnages féminins, et qu'il ait mis en avant une famille de marginales, cela change des stéréotypes.
Ce roman de pur divertissement devrait plaire au plus grand nombre. Je ne doute pas que ceux qui ont lu, et apprecié Blackwater, pourraient se ruer dessus à sa sortie, prévue le 6 octobre prochain. Ceux qui n'ont pas lu la saga pourraient néanmoins se laisser tenter par ce roman à mi-chemin du roman social, du roman historique et du roman de moeurs. Et j'encourage aussi ceux qui n'ont pas aimé Blackwater à tenter celui-ci, très différent, et, selon moi, plus abouti également sur bien des aspects.
En bref, une lecture que j'ai adoré faire, un livre dans lequel j'ai plongé tête la première et me suis ensuite vautré pour mon plus grand plaisir, pour n'en sortir que pleinement rassasiée. Un livre de divertissement, très cinématographique, et que je conseille, vous l'aurez compris.
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Je n’accrochais pas très trop…. Mais au vu, de toutes les critiques élogieuses ( dont la tienne ) je l’ai acheté à sa sortie et il est tout en haut de ma PAL.