Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
«Elle parlait [...] sans larmes ni agitation, et chaque mot tombait comme du plomb brûlant dans le coeur du jeune-homme. Il se tenait courbé en avant, la tête dans les mains, les yeux fixés sur la pointe du soulier de satin qui dépassait de la robe scintillante. Tout à coup il s'agenouilla et baisa le soulier.» Dans le New York flamboyant de la fin du XIXe siècle, Newland Archer est un jeune homme bien éduqué de la haute bourgeoisie. Promis à un avenir brillant, il est sur le point d'annoncer ses fiançailles avec la pure May Welland, quand, à l'Opéra, tous les regards se tournent vers une loge... L'apparition de la belle comtesse Olanska, la scandaleuse cousine de May qui a eu l'audace de quitter son mari et dont l'indépendance, en ce temps-là, est considérée comme impardonnable, va bouleverser sa vie. Comment, dans une société qui broie les êtres et sacrifie les amours, peut-on préserver l'innocence?
Nous sommes à la fin du XIXe siècle.
Le jeune Newland Archer est à l'Opéra, lieu où la haute bourgeoisie new-yorkaise se plaît à se rassembler.
Archer n'a de cesse de diriger son regard sur la loge de May Welland, sa promise, en qui il voit l'épouse parfaite celant ainsi l'alliance de deux familles honorables, lorsqu'une jeune femme y fait son entrée, semant un brouhaha d'indignation autour de lui. C'est la cousine de May, la comtesse Ellen Olenska, arrivée d'Europe, fraîchement séparée de son mari et recueillie par la famille de May.
Archer est embarrassé car il ne sied pas à une famille d'accueillir en son sein une femme séparée et qui fait l'objet de nombreux ragots.
Il suggère à May d'annoncer leurs fiançailles sans tarder pour garder l'honneur de la famille. Pourtant il tombe très rapidement amoureux de cette jeune comtesse qui n'a cure des conventions new-yorkaises.
Au travers de cette romance, le temps de l'innocence nous dresse le portrait de la haute société new-yorkaise de l'époque, une communauté fermée dans laquelle il convient de respecter des conventions et des règles parfois absurdes au risque d'être méprisé. le jeune et naïf Archer qui « par sa culture intellectuelle et artistique se sentait nettement supérieur à ces spécimens choisis dans le gratin du vieux New-York » se verra pourtant habilement manipuler par ses pairs, ses espoirs d'une vie libre et heureuse seront réduits à néant. La jeune comtesse s'en tirera finalement mieux que lui. Son respect, son audace et son courage en font un personnage féminin progressiste et exquis.
« Lui, il avait vécu avec son souvenir ; mais autour d'elle il y avait eu toute une société, toute une vie ».
C'est un roman poignant qui a suscité chez moi une empathie débordante pour ce jeune homme sensible et rêveur tiraillé entre liberté et convenance et dont le destin sera dirigé sournoisement par un monde aristocratique qui lui échappe, piégé par ceux qu'il critique pourtant sévèrement et par sa propre innocence.
Tout arrive. Le Pulitzer du mois sera dans les temps et ce sera une relecture d’un roman que j’ai beaucoup aimé lorsque je l’ai lu il y a très longtemps.
Newland Archer vient de se fiancer avec May Welland lorsqu’il est troublé par l’arrivée de la cousine de cette dernière, la comtesse Olenska.
Celle-ci, séparée d’un mari qui a fait de sa vie un enfer, et après avoir vécu avec lui en Europe, rentre à peine à New-York et n’est pas très respectueuse des usages en vigueur dans la haute société.
Newland va se retrouver tiraillé entre son attirance et son attachement pour cette femme et la loyauté qui le lie à sa fiancée.
Qu’Edith Wharton est brillante lorsqu’il s’agit de dépeindre cette société complexe, quelles nuances elle apporte à son tableau !
Mon roman préféré d’elle est Chez les heureux du monde, mais je dois avouer avoir terminé Le temps de l’innocence, les yeux gonflés de larmes et le cœur serré, la peinture était si belle.
Maintenant, je vais pouvoir regarder le film de Scorsese (et râler si je ne le trouve pas à la hauteur).
Chef d’œuvre littéraire pour lequel Edith Wharton a été la première femme à recevoir le Prix Pulitzer en 1921.
Éblouissante fresque sociétale new-yorkaise aux mœurs corsetées des années 1875 dépeinte cinématographiquement dans laquelle, parmi un organigramme des familles riches et bourgeoises avec à la marge le monde artistique, évoluent trois personnages principaux pour imager les dangers des intrigues amoureuses, familiales et sociales universelles ce qui en fait un roman indémodable.
D’une plume à l’élégance notoire et indéniable, Edith Wharton sait donner avec talent et intelligence, une puissance à son style d’écriture incomparable pour dénoncer la violence des systèmes patriarcaux et exposer avec talent sa lutte pour l’émancipation des femmes confinées dans le carcan d’une bienséance aux usages ridicules et asphyxiants.
Archer Newland, jeune avocat qui souffre d’un univers structuré de haute bourgeoisie, aime se figurer un monde plus ouvert sur les arts et libre d’aimer.
Alors qu’il est voué à un mariage très conventionnel avec May, une très jolie jeune fille modelée dans le système convenu de l’époque, il rencontre Ellen une jeune femme d’expérience, indifférente aux codes sociaux, qui revient d’Europe séparée de son mari autant dire un statut de paria qui fait offense aux milieux rigides et fermés de son entourage familial et avec qui il va bercer une illusion romantique cruelle.
Brillant.
(Porté à l’écran par M. Scorsese en 1993)
Newland Archer est un jeune homme de la haute société new-yorkaise promis à un brillant avenir à bien des égards. Conscient de sa condition, il s'apprête à épouser la jeune, jolie et innocente May Welland qui correspond en tous points à ce qu'un homme est en droit d'attendre d'une épouse dans la bonne société new-yorkaise de 1870 : de la discrétion, de la beauté, de la candeur. Débarque alors la voluptueuse, indépendante et anticonformiste comtesse Olenska, cousine de May, revenue dans le giron familial après avoir passé des années en Europe. Scandaleuse car a quitté son mari et s'apprête à demander le divorce, la comtesse n'est pas nécessairement la bienvenue. Même si New York clame haut et fort être plus libéré que sa grande soeur européenne, il y a quand même des choses qui font tiquer les bien pensants, et le divorce, ne vous déplaise, en fait partie, même si légalement autorisé. Par l'arrivée de cette cousine par alliance, Newland Archer verra le monde auquel il appartient s'ébranler, en éprouvant des sentiments contradictoires à son endroit et en étant prêt, aussi, à devenir lui-même un paria, enfin presque...
Ce roman, écrit en 1920, soit au lendemain de la première guerre mondiale, dépeint une société en déclin qui devra se renouveler si elle ne veut pas disparaître. Il pourrait s'agir d'une énième histoire de triangle amoureux où soit l'amour, soit la bienséance triomphera. Cependant, ce roman, même s'il fait la part belle aux sentiments et à la jalousie quand l'être véritablement aimé ne peut être atteint, traite avant tout de l'amour impossible, de la capacité des êtres à renier la passion pour garder une certaine forme de dignité. Et Edith Wharton va encore plus loin en auréolant son héros – dans lequel quelques-uns verront certainement un anti-héros – de certains traits de caractère que nous autres lecteurs n'aurions pu imaginer lors des premières pages. Par l'intermédiaire de ce « ménage à trois », l'auteure réalise une critique de la haute bourgeoisie américaine, bien lisse sur le dehors mais capable de bien des perfidies en interne, répondant ainsi à l'adage qu'on doit laver son linge sale en famille.
Ce qui fait le charme premier de ce roman pour moi est la langue utilisée, une vraie merveille. Edith Wharton décrit parfaitement les us et coutumes de cette époque , les lieux, les sentiments, les usages. C'est simple, on s'y croirait. Alors, certes, si vous cherchez des rebondissements granguignolesques à chaque coin de page, vous serez déçus. Si vous êtes plutôt à l'affût d'un style maîtrisé, dans une langue quelque peu surannée, vous y trouverez votre bonheur.
Pour ma part, j'ai lu la version retraduite de 2019, le roman a même été rebaptisé « L'âge de l'innocence », traduction beaucoup plus littérale du titre original. C'est le seul bémol pour moi, j'aurais préféré que la traductrice garde le premier titre français qui, selon moi, se prête mieux à l'idée générale de ce roman. Car même si rien ni personne (et on l'apprend au fur et à mesure de la lecture, à notre plus grande surprise parfois) n'est innocent dans ce livre, il était de bon aloi, dans ce temps-là, de le croire et le penser.
Il est toujours compliqué pour moi d'écrire un avis sur des classiques de la littérature, crainte d'être redondante et de ne rien apporter de plus à ce qui a déjà été dit cent fois.
Si je dois ajouter une dernière chose est que ce roman, qui conclut une sorte de trilogie débutée avec Chez les heureux du monde (1905), suivi du livre Les beaux mariages (1913), est d'une modernité encore bien réelle aujourd'hui, quoi qu'on puisse en penser.
Si Les heureux du monde restera un roman à part car c'est grâce à lui que j'ai découvert Edith Wharton, celui-ci est devenu mon préféré. J'ai tout aimé dans ce roman, que ce soit l'opposition entre les portraits des deux cousines, May la conventionnelle et Ellen la fantasque, l'une mondaine, l'autre moins, mais dont la plus forte n'est pas celle qu'on pense, tout simplement parce que l'une bénéficie de l'appui de la "tribu" du Old New-York et pas l'autre. Une opposition qui se traduit par la description du caractère de ces deux femmes bien sûr, mais aussi par les fleurs auxquelles elles sont associées. C'est une autre variation sur le thème du mariage, centrée sur l'homme cette fois, mais ça n'empêche pas Edith Wharton de dénoncer la condition des femmes et la pression que la société exerce sur eux. Les hommes sont moins abîmés dans ce roman qu'ils ne l'étaient dans Les heureux du monde, à part Beaufort qui, comme Trenor dans Les heureux du monde, vient réclamer son dû, ils sont comme les femmes les victimes de la société. Archer Newland est un personnage complexe et attachant, qui défend l'égalité des sexes mais sait qu'il ne prend pas de risques en le faisant puisque l'évolution ne se fera pas de sitôt. La fin que je ne vous révélerai pas et qui a déçu des lecteurs de l'époque me plait beaucoup et montre que l'auteure avait un peu fait la paix avec la société new-yorkaise, et pour cause, on y sent une vraie évolution dans les moeurs en toute fin de roman. N'oublions pas non plus de parler du style de Wharton, il est superbe. Et je suis vraiment tombée amoureuse d'une partie du chapitre 33 de ce roman, que j'étudierais bien avec des élèves (juste cet extrait car le reste serait trop ardu pour eux).
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